Je vous propose une brève réflexion sur les enjeux stratégiques de la Roumanie pour l’année qui vient.
Centenaire oblige, notons que la Roumanie profite aujourd’hui d’une sécurité et d’une prospérité sans précédent.
Nos efforts sont fondés en priorité sur des objectifs majeurs : le Grand Centenaire comme repère de réflexion et projection ; la Présidence roumaine du Conseil de l’UE en 2019; la candidature pour un siège de membre non permanent du Conseil de sécurité; rejoindre l’OCDE lors de son prochain élargissement.
La présidence au Conseil au premier semestre 2019 figure en tête de notre liste de priorités. C’est la responsabilité la plus complexe que nous avons eu à assumer ces dernières décennies, et une opportunité historique.
L’avenir européen se construit en ce moment même, par un processus de débats et décisions cruciales. Nous devons nous y atteler de notre mieux pour que ce soit un avenir durable. La Roumanie souhaite davantage de cohésion, d’unité et de convergence dans nos valeurs européennes, pour restaurer la confiance des citoyens dans le projet Europe. À Sibiu, le 9 mai 2019, le Sommet de l’UE sera un point culminant de ce parcours.
Nous visons à renforcer, en soutenant la Haute Représentante/Vice-Présidente Federica Mogherini, la vocation de l’UE comme acteur mondial crédible. L’efficacité de l’action extérieure, à travers des progrès dans la mise en œuvre de sa stratégie globale, reste donc primordiale.
Nous sommes particulièrement portés sur l’avenir de la PESC et de la PSDC – où nos accents sont résilience, valorisation des capacités civiles de niche de l’UE, coopération UE-OTAN, en complémentarité et synergie.
Au programme de notre présidence, une place de choix est réservée aux Balkans occidentaux, dont l’avenir est un véritable enjeu stratégique pour l’Europe. L’Union doit tenir ses engagements et dynamiser le processus d’élargissement.
Pour notre stabilité européenne, nous devons aux pays voisins d’accompagner leurs efforts de construire des institutions résilientes, de consolider leur sécurité, souveraineté et prospérité. Au chapitre du voisinage, nous visons par ailleurs à renforcer le Partenariat oriental. Soutenir l’avenir européen de la République de Moldavie demeure un objectif incontournable pour notre pays.
Nous œuvrons également en faveur d’une attention accrue de l’UE à la mer Noire, à travers un nouvel agenda sectoriel qui revitalise la Synergie et la coopération régionale.
Notre présidence de la Stratégie de l’UE pour le Danube, que nous avons pris le 1er novembre, portera sur sa visibilité et son impact concret.
Vu que l’environnement global est en pleine accélération des turbulences, les enjeux sécuritaires redeviennent décisifs, dans un contexte d’augmentation des interdépendances, par le mouvement toujours plus rapide des infos, des gens, des ressources, des produits. Les populismes surgissent, exploitant voire suscitant des doutes sur nos projets – locaux, européens, multilatéraux. Les foyers de conflit se multiplient.
La Roumanie prend sa part à la décision et mise à exécution des objectifs de sécurité alliés. Nous contribuons substantiellement à consolider la posture défensive et de dissuasion de l’OTAN sur le flanc oriental, nous accueillons des installations du système allié antimissile, nous sommes des contributeurs de taille en Afghanistan, nous gérons le fonds cyberdéfense pour l’Ukraine. Notre crédibilité est renforcée par l’augmentation du budget de la défense au niveau des 2% du PIB.
Une relation transatlantique solide, pragmatique, fondée sur les valeurs et intérêts communs, reste essentielle pour sauvegarder l’ordre mondial. Dans ce cadre, notre partenariat stratégique avec les États-Unis est un pilier fondamental.
Nous restons pleinement engagés pour un multilatéralisme fondé sur principes et règles, capable d’assurer paix, stabilité, respect des droits de l’homme et de réduire les disparités de développement à l’échelle mondiale. La Roumanie veut contribuer à adapter l’ONU à venir avec de nouvelles solutions aux problèmes globaux : c’est le message de notre candidature au Conseil de sécurité.
En vue d’une convergence économique et d’une intégration européennes approfondies, nous avons intérêt à des politiques de croissance renouvelée – en témoignent les récents Sommet et Forum d’affaires de l’Initiative des trois mers, tenus à Bucarest, visant à capitaliser sur le potentiel de connectivité de l’arc Adriatique-Pontique-Baltique, afin de réduire les décalages au sein de l’UE et à fortifier le lien transatlantique. Cette plateforme jouit du soutien des institutions européennes et des partenaires majeurs Berlin et Washington. Bon nombre de projets de transport, énergie et numérique y sont déjà prévus.
Voilà les grandes lignes de notre action européenne et globale pour 2019, au service de l’Union, de nos citoyens et de nos partenaires !