Ce qui compte, c’est la satisfaction de l’usager
Métropole de 270 000 habitants, le Grand Nancy s’est engagé depuis longtemps dans la transition énergétique. Elle a obtenu, en 2016, le label Cit’Ergie.
La plupart des services publics territoriaux de la Métropole du Grand Nancy sont des délégations de services publics. Comment expliquez-vous cette importance du secteur privé ?
Service public et secteur public ont souvent été confondus en France. Très honnêtement, je pense que ce débat est dépassé. Il n’y a plus les tensions d’il y a une quinzaine d’années, que ce soit dans les territoires ou au parlement. Sans doute, les bienfaits de la décentralisation. Désormais, les élus peuvent davantage s’impliquer, défendre l’intérêt général, en offrant des services publics plus performants tout en tirant les coûts vers le bas. Ce qui compte, c’est la satisfaction de l’usager.
Quels sont les grands choix politiques de la métropole en matière de transition énergétique ?
Ils sont anciens. Dès 1998, l’objectif visait à rendre notre flotte de transports publics « propre » en une quinzaine d’années. Nous en sommes aujourd’hui à 99 % avec le tram électrique et les bus GNV (gaz naturel véhicule). En 2002, nous avons lancé, PlanETE, Plan d’Efficacité Territoriale de l’Energie du Grand-Nancy. Il s’est traduit par des actions de diagnostics et d’audits énergétiques, de suivi des consommations d’énergie sur le territoire, et par la mise en oeuvre d’une stratégie de sensibilisation et de mobilisation des acteurs locaux.
En quelques années, le réseau de chaleur s’est aussi modernisé pour atteindre 85 % d’énergies renouvelables. À la vapeur issue de l’usine d’incinération, elle-même productrice d’électricité, nous avons adjoint deux centrales biomasse, l’une remplace une chaudière au charbon, l’autre travaille en parallèle avec une chaudière gaz. L’approvisionnement en bois s’effectue dans un rayon de 80 km. Dans le même temps, le prix pour l’abonné a baissé en moyenne de 20 %. La métropole organise aussi l’achat groupé de gaz naturel et d’électricité bien au-delà de son territoire d’origine. Une politique qui a permis une baisse des coûts (12 % pour l’électricité, 17 % pour le gaz).
Et en matière de maîtrise de l’énergie ?
Nous avons fait un choix assez audacieux, il y a quatre ans, en proposant que la communauté urbaine, aujourd’hui métropole, soit le chef de file du dispositif des Certificats d’Economie d’Energie (CEE). Tout le monde peut y prétendre : université, bailleur social, entrepreneur, particuliers… Plus de 3 000 dossiers ont été traités représentant 30 millions de travaux sur le territoire, les économies couvrant en moyenne 10 à 20 % de chaque chantier. Le système est bien rôdé. Depuis sa création aucun dossier n’a été rejeté par le Pôle national des certificats d’économie d’énergie (PNCEE).
Où en est le développement de l’électro-mobilité ?
Le déploiement d’un dense réseau de bornes de recharge, publiques et privées est en cours. Bientôt, toutes les bornes seront accessibles avec la carte RFID de la Métropole Grand Nancy. L’interopérabilité avec celles des territoires voisins devrait intervenir par la suite. Le service est payant, pour inciter à économiser l’énergie. La carte de 20 € permet 10 recharges lentes ou 8 recharges semi-rapides. Nous proposons aussi une carte illimitée d’accès aux bornes pour 150 € par an. Elle vise surtout à développer les flottes de véhicules électriques d’entreprises stationnées dans les parkings de la métropole.