Ce sondage « refleting Europe ou donnez votre avis sur l’Europe » est le résultat d’un avis du comité des régions, que j’ai proposées il y a maintenant trois ans, et qui avait pour but de reconnecter l’Europe avec les citoyens. Nous partons du constat que les européens ne comprennent pas les modes de fonctionnement de l’Europe et qu’ils ont le sentiment de ne pas être entendus. Nous avons donc mis en place deux dispositifs. D’abord des dialogues citoyens qui ont lieu dans toute l’Europe, la France était pionnière à mon initiative, et ensuite pour que ces dialogues citoyens ne soient pas « des bouteilles à la mer » et n’aient pas de suite, nous avons mis en place ce questionnaire avec des questions ouvertes et des questions fermées. Celui-ci permet de faire une collection de l’ensemble des opinions des personnes qui ont donné une réponse et qui servira d’appui pour la rédaction d’un avis du comité des régions sur la question du futur de l’union.
Qu’est-ce qu’un dialogue citoyen, c’est une rencontre des citoyens avec leurs collectivités à un endroit donné ?
un dialogue citoyen c’est une rencontre organisée par les membres du comité des régions avec la participation de parlementaires européens, de locaux, de représentants de la société civile afin de débatre d’un sujet particulier. Par exemple, nous sommes allés parler d’immigration dans les alpes maritimes, nous avons parlé des appellations d’origine contrôlée dans le jura, nous avons parlé des problèmes de la pêche en Bretagne etc.
Nous sommes allés nous mettre un petit peu en danger pour écouter les citoyens là où ils ont des inquiétudes, des peurs et des colères. Ceci dans des formats très court, pas des rencontres académiques avec des gens qui font des longs discours mais au contraire des questions réponses, et une façon d’organiser le débat pour que chacun puisse donner son avis.
Vous avez un peu décodé ces retours pour construire vos questions et réponses possibles ?
Nous avons fait des comptes rendus de ces rencontres mais à un moment donné nous nous sommes dit qu’il fallait aller plus loin et qu’il fallait organiser un questionnaire au niveau européen. Diffusé sur internet, il a pour vocation de récolter des dizaines de milliers d’avis des européens dans toute l’Europe.
Est-ce que vous vous êtes fixés ou imposés des objectifs de volume ?
Nous espérons pouvoir aboutir d’ici la fin de l’année à 30 000, 40 000 réponses. Nous sommes déjà à 13 000, ce qui est déjà pas mal.
Nous allons également passer à la vitesse supérieure dans le cadre des consultations citoyennes. Elles vont être mises en place à l’initiative de la France et nous avons une volonté, en liaison avec la commission européenne, d’organiser 400 dialogues citoyens en 2018. Le but est d’aller dans toutes les régions et de pouvoir démultiplier ces rencontres citoyennes, qui vont s’appeler maintenant consultation démocratique, pour montrer aux européens, avant les élections européennes, que ceux qui sont les acteurs de l’Europe sont là pour les écouter, pour faire remonter leurs opinions vers les institutions européennes et pour répondre à la commande de Donald Tusk qui a souhaité avoir cet avis du comité des régions dans le cadre de la réflexion de la commission sur le futur de l’Europe.
En prévision des élections européennes de 2019, c’est un formidable outil aussi de mobilisation des citoyens européen ?
Nous voulons que les citoyens européens sachent à quoi sert l’Europe et toute l’importance de l’Europe et qu’ils passent de la critique systématique à la critique constructive. L’Europe est un atout formidable, elle fait beaucoup et si la croissance repart c’est grâce à elle. Cependant, il faut des critiques qui aillent dans un sens positif, la sortie de l’union Europe est une catastrophe on le voit avec le Brexit, donc aujourd’hui il faut oser dire ensemble comment est-ce qu’on peut améliorer l’union européenne.
Quels sont les enjeux et les risques d’une telle enquête car vous ne maitrisez pas les réponses vous ne pouvez que les analyser ?
Quand on pose une question on ne maîtrise pas toujours la réponse, c’est dans la nature des choses, mais le plus grand risque serait de ne pas poser de question et de ne pas écouter. Nous nous mettons donc un peu en danger car nous ne savons pas ce qui va sortir de ces questionnaires mais c’est une chance de savoir ce que les européens pensent et aussi d’être capable de recueillir leurs avis.
Chaque citoyen européen peut avoir une bonne idée pour améliorer l’Europe. Les élections européennes vont-être un moment vraiment crucial dans le futur de l’Europe, c’est pourquoi nous voulons contribuer à l’approfondissement de l’union européenne et à sa réussite. Chose essentielle pour chacune et chacun d’entre nous, à la fois pour le continent dans son ensemble mais également pour la vie quotidienne de chacun des européens dans les territoires de l’union européenne.
Le Comité européen des régions assumera pleinement les résultats obtenus ?
Nous assumerons, nous jouerons la transparence, nous donnerons en brut l’opinion des européens et je pense que ce sera un des éléments importants pour la restauration de la confiance des citoyens dans l’Europe et puis aussi pour l’objectif que j’avais au départ c’est-à-dire reconnecter l’Europe avec ses citoyens.