Du ministre de l’Énergie du Qatar, H.E. Saad Sherida Al-Kaabi (aussi CEO de Qatar ENERGY), de Patrick Pouyanné le PDG de TotalEnergies et du PDG de Equinor, Anders Opedal.
‘’ De quoi parlons-nous ? Quel que soit ce qui la produit, nos sociétés nos industries en ont besoin : L’électricité !’’ nous explique Patrick Pouyanné le PDG de TotalEnergies lors de son intervention au Doha Forum, en compagnie du Ministre de l’énergie du Qatar, H.E. Saad Sherida Al-Kaabi (aussi CEO de Qatar ENERGY) et du PDG de Equinor, Anders Opedal.
Monsieur Pouyanné, enfin Patrick comme l’appelle Hadley Gamble (reporter CNBC) qui modère le débat, et comme l’appelle tout le monde ou plutôt les grands de ce Monde, nous explique : « Toutes les énergies qui produisent de l’électricité sont à prendre en compte.
On ne peut passer du fuel au solaire. Le gaz reste l’énergie de transition incontournable pour opérer notre transition, en passant par le CCS/CCUS, » comme l’a évoqué H.E. John Kerry juste avant dans la même salle.
« Le timing d’une telle transition se fera sur 15 ou 20 ans »
Gageons que la guerre en Ukraine et le gaz russe n’est rien à voir en la matière.
Toutefois, si nous devions nous passer du gaz russe, visiblement impossible aujourd’hui, il faudrait que Total énergies quitte la Russie et ça s’est impossible trop d’investissement en jeux. De plus un murmure élyséen lui demande de continuer sa production en Sibérie et de sauvegarder ses investissements (13 milliards) au lieu de les offrir aux oligarques russes’’, dixit Total Énergies.
Total Énergies pourrait leur vendre ses installations ? à quel prix ? ou négocier le prix de vente en gaz ? ça donnerait quoi 13 milliards en gaz ? ou peut-être plus que 13 milliards.
Une question à poser à Total Énergies, s’il n’achète plus de pétrole à la Russie à partir de 2022 ou 2023, où vont-ils s’approvisionner ?
Monsieur Pouyanné reprend : « La transition doit être envisagée avec l’ensemble des énergies, j’ai mis en garde les Politiciens, les dirigeants européens depuis déjà quelques temps. Mettre en place des politiques verticales par secteurs (Pétroles, gaz, solaire,) est une erreur. Il faut une politique globale, et le gaz reste un élément important de cette transition. Par ailleurs centraliser les achats de gaz auprès de la Russie, avec une politique de bas prix a été une autre erreur. Si l’on doit se passer du gaz russe à terme, il va falloir accepter d’en payer le prix. Nous sommes une entreprise privée, c’est aux gouvernements de faire comprendre aux consommateurs que la transition à un prix. »
La remarque de Monsieur Pouyanné patron d’une entreprise privée m’interroge, mais ‘’en même temps’’ j’écoute le Ministre de l’énergie du Qatar, H.E. Saad Sherida Al-Kaabi qui est aussi CEO de Qatar ENERGY, nous préciser que le Qatar pourra nous fournir du gaz mais pas avant 6 ou 7 ans en augmentant sa production car la production actuelle est sous contrat pour l’Asie. D’un côté j’ai un ministre patron et de l’autre un patron. Je m’interroge : qui a privatisé Total en son temps ? en fait je comprends que pour certains Pays producteurs, raffineurs, marqueteur, transporteur ou non, l’énergie est un sujet régalien. J’en ai eu la preuve 1 heure plutôt quand H.E. John Kerry, Envoyé spécial du président des États-Unis pour le climat et ancien secrétaire d’État, nous annonçait que les États-Unis allaient nous livrer du gaz.
Je propose que nous nommions Patrick Pouyanné ministre de l’Énergie, je doute qu’il accepte.
A sa décharge, il n’était pas encore aux responsabilités quand Total a été privatisé.
Pour information, Total a rapporté 33 milliards au gouvernement français lors de sa privatisation, aujourd’hui TotalEnergie, c’est à peu près 150 milliards de chiffre d’affaires pour un résultat de 23 milliards. L’état aurait-il fait aussi bien, je ne sais pas. Mais on peut se poser la question, toutefois si nous avions un ministre de l’Énergie dans notre situation actuelle, j’eusse aimé que ce soit le PDG de TotalEnergie, dont le siège social est en France, à la Défense.
Nous comprenons le discours des sociétés privées ou des états producteurs, qui précisent clairement qu’une politique énergétique se met en place sur du long terme, 20-25 ans minimum. Mais si la politique énergétique n’est pas un sujet régalien, et qu’elle change de cap au grès des élections et diverses cohabitations tous les 7 ou 5 ans, il est difficile de tenir la distance. Pourtant privatiser nos industries était plutôt conseillé, le privé saura investir pour assurer le développement et la compétitivité et faire entrer des recettes dans les caisses de l’état pour rembourser la dette, financer les reformes et satisfaire les électeurs (et encore ça j’en doute). Toujours est-il, qu’aujourd’hui nous allons en payer le prix aux détriments de nos acquis.
Beaucoup d’experts, d’officiels nous informent aujourd’hui que la COP 21 c’est un peu loin, que nous n’y arriverons pas, mais que l’on peut limiter les dégâts.
Nous devons avoir une approche claire sur l’énergie et le régalien pour la France, pour l’Europe afin de nous assurer une grande autonomie énergétique voire une souveraineté forte.
C’est tout de même navrant, que le drame Ukrainien qui nous touche tous au plus profond, nous amène à nous soucier de ce qui doit être régalien ou non dans nos démocraties européennes.