Le déploiement à grande échelle d’infrastructures transfrontalières de transport et de stockage de CO2 est crucial pour que l’UE atteigne son objectif climatique 2050. À cette fin, tous les modes de transport du CO2 – pipeline, bateau, barge, camion, train – et le stockage du CO2 doivent être inclus dans le règlement RTE-E révisé.
Pour atteindre la neutralité climatique d’ici 2050, il sera nécessaire de prendre des décisions d’investissement stratégiques qui transformeront considérablement les industries énergivores. Cela inclura des secteurs tels que le ciment, la chaux, l’acier et les produits chimiques, qui sont au cœur de l’économie européenne, produisant et fabriquant des produits essentiels à notre mode de vie.
Le captage et le stockage du carbone (CSC) seront essentiels dans la transition industrielle vers des émissions nettes de gaz à effet de serre. Pour ces filières, les filières intégrant le CSC représentent la voie la moins coûteuse vers la décarbonation tout en maintenant l’activité industrielle et en préservant et créant des emplois.
La révision du règlement sur les infrastructures énergétiques transeuropéennes (RTE-E) garantit que la politique de l’UE en matière d’infrastructures énergétiques est cohérente et alignée pour atteindre la neutralité climatique d’ici 2050, comme indiqué dans la loi européenne sur le climat
Investir dans des infrastructures de transport et de stockage de CO2 partagées et transfrontalières est le projet européen par excellence. Il représente une politique stratégique et instrumentale pour maintenir le bien-être de l’Europe et une société à l’épreuve du temps pour une économie climatiquement neutre.
Le déploiement d’une infrastructure de CO2 permettrait aux émetteurs industriels de tous les coins de l’Europe de se connecter à un stockage géologique permanent, où le CO2 serait stocké en toute sécurité sans retourner dans l’atmosphère, atténuant ainsi le changement climatique.
Comme la Commission l’a déclaré dans la taxonomie de l’UE et réitéré dans la directive révisée sur le SEQE de l’UE – qui fait partie du package Fit for 55 – il est prévu que le transport du CO2 soit assuré par pipeline et par bateau. Pour les prochains projets de CSC qui reposeront sur le transport de CO2 par bateau, la reconnaissance du transport de CO2 par bateau dans le règlement RTE-E est vitale. Ainsi, ce résultat doit être reflété dans l’ensemble de la législation de l’UE.
Il joue un rôle crucial dans la mise en œuvre d’une véritable atténuation du changement climatique et mérite donc un financement dans le cadre de l’infrastructure CO2. Permettre un accès sécurisé aux sites de stockage augmente la probabilité que davantage d’émetteurs industriels de CO2 investissent dans des projets, réduisant ainsi les coûts des technologies de capture.
Avec un nombre sans cesse croissant de projets de CSC prêts à être commercialisés en Europe et en passe de devenir opérationnels au cours de cette décennie, il est impératif de soutenir ces progrès. De plus, le rôle du CSC en tant que catalyseur essentiel d’une transition juste et rentable vers le net-zéro doit être pris en compte. Il est crucial d’obtenir un soutien politique pour les cinq projets candidats d’intérêt commun (PIC) sur les infrastructures transfrontalières de CO2, qui deviendront opérationnels avant 2025. Un cadre politique à long terme offrant un certain degré de prévisibilité pour les investissements devrait être une priorité pour décideurs européens.
Les infrastructures de CO2 peuvent également jouer un rôle déterminant dans la facilitation d’une économie propre de l’hydrogène, en fournissant des volumes précoces et à grande échelle d’hydrogène à faible teneur en carbone produit à partir de gaz naturel réformé avec CSC.
Les infrastructures de CO2, le CSC et l’hydrogène devraient être au cœur d’un système énergétique véritablement intégré et neutre pour le climat. L’hydrogène à faible teneur en carbone peut permettre à de nombreuses industries énergivores de se décarboner, en particulier celles qui reposent sur des opérations à haute température, telles que la production d’acier. Initialement, une économie européenne de l’hydrogène dépendra de grands volumes d’hydrogène à faible émission de carbone, ce qui nécessitera le développement d’infrastructures transfrontalières de CO2.
Il est crucial de considérer le rôle vital des infrastructures de transport et de stockage de CO2 pour que l’UE atteigne son objectif 2030. Et les objectifs 2050. Cela inclut d’aider à conduire la décarbonisation des industries énergivores et difficiles à décarboniser en Europe.
Le Dr Graeme Sweeney est président de la Zero Emissions Platform (ZEP) – Une plate-forme européenne de technologie et d’innovation dans le cadre du plan SET de la Commission européenne et conseiller technique auprès de l’UE sur le déploiement de la capture et du stockage du carbone et de la capture et de l’utilisation du carbone.