Quelle chemin écologique sera proposée pour sauver le climat. On indique pour sauver le climat qu’il faut taxer les riches. L’impôt sur la fortune (ISF) climatique est l’une des propositions écologiques avancées pour la présidentielle de 2022. Cette taxation des riches, qui prendrait en compte les émissions de carbone, servirait à pénaliser les investissements climaticides.
L’idée trace peu à peu son chemin. La proposition d’un impôt sur la fortune (ISF) climatique a fait irruption dans le débat de la présidentielle. Pour l’instant c’est peut-être, d’ailleurs, la seule proposition de fond, écologique, qui ait réussi à percer dans ce climat morose où domine la pensée réactionnaire. À gauche, les différents candidats se sont réapproprié la mesure, d’abord au sein de la primaire écologiste avec Éric Piolle et Yannick Jadot, mais aussi chez les socialistes et la France insoumise.
Avant d’entrer dans l’arène politique, l’ISF climatique a d’abord été élaboré au sein de la société civile. Son idée a germé dans les bureaux de Greenpeace il y a tout juste un an. Alors que le projet de loi de finances était discuté à l’Assemblée nationale, les membres de l’ONG ont cherché une manière de relancer le débat autour de la fiscalité verte et de poser la question du juste « partage de l’effort » face au réchauffement climatique.
Pour l’instant, le gouvernement peine à trouver des arguments pour s’opposer à cette mesure :
À l’Assemblée nationale, les amendements du groupe Écologie Démocratie Solidarité (EDS), des socialistes et de la France Insoumise ont été balayés sans débat, au motif que l’ISF climatique « augmenterait la fiscalité ».
Barbara Pompili a aussi botté en touche : « L’ISF climatique que Yannick Jadot propose, vous le feriez ? » demande notre journaliste « Sur l’ISF climatique, ce que nous considérons, c’est qu’il faut protéger les Français de la hausse des prix », a répondu la ministre de la Transition écologique, et donc il y a plein d’outils, dont certains que nous mettons en place. Yannick Jadot en propose d’autres, mais vous voyez bien que l’important, c’est de protéger les Français et surtout de faire en sorte qu’à l’avenir ils puissent faire face au changement climatique. »
En juin 2020, la Convention citoyenne pour le climat, instituée par le gouvernement, avait également préconisé la création d’« ISF vert »,mais l’exécutif n’avait pas repris leur proposition. Avec la présidentielle, Greenpeace espère maintenant imposer le sujet. Le moment semble propice, estime l’association. Et Clément Sénéchal de citer Victor Hugo :« Rien n’arrête une idée dont le temps est venu. »
Présidence française du Conseil de l’Union européenne en 2022 : Quelles sont les priorités des écologistes ?
Yannick Jadot, député européen et candidat à l’élection présidentielle de 2022, s’est exprimé sur ses attentes envers le président Macron dans le cadre de la Présidence française du Conseil de l’Union européenne (PFUE), et sur ses intentions s’il prenait sa succession.
« L’Europe est un sujet absolument essentiel pour les écologistes » a affirmé, en introduction, Yannick Jadot. Et la PFUE pourrait être une période d’influence pour orienter les politiques européennes vers davantage d’écologie. D’ailleurs, le député européen a rappelé que le paquet Climat-Énergie de 2008 avait été adopté sous présidence française.
Dans cette « feuille de route pour une PFUE écologiste », Yannick Jadot a indiqué souhaiter que la présidence française permette d’aller plus loin dans les objectifs de réduction des gaz à effet de serre (-65% d’ici 2030), d’élargir les objectifs climatiques aux importations européennes, et d’empêcher l’intégration des transports et des logements dans le marché carbone, ce qui serait « une irresponsabilité totale d’un point de vue social » selon lui.
Sur la thématique des droits de l’Homme et de la justice, Yannick Jadot a exhorté Emmanuel Macron à boycotter les Jeux Olympiques de Pékin – à l’instar des États Unis – et de « peser de tout son poids » pour que l’Europe engage des procédures à l’encontre de la Hongrie et de la Pologne. Il a par ailleurs rappelé que « l’un des enjeux de la PFUE sera le nouveau pacte pour l’asile et l’immigration ».
Une période d’influence
Lors de son intervention, Yannick Jadot ne s’est pas contenté d’énoncer ses aspirations dans la cadre d’une PFUE macroniste. Il a également détaillé les grands dossiers qu’il porterait et les directions qu’il prendrait s’il prenait la suite de la PFUE. Il jouerait alors de l’influence d’une telle position pour « porter au niveau européen la fin du glyphosate », « élargir le plan de relance », « redéfinir le pacte de stabilité ». Au détour d’une formule bien sentie – « la France est notre maison, l’Europe est notre village » -, Yannick Jadot a laissé entrevoir que s’il est élu à la tête de la France, il mènera une politique prenant en compte l’échelle européenne. « Les écologistes peuvent créer une dynamique pour que la France soit forte et construise une Europe puissante » a-t-il souligné.
Le député européen a toutefois regretté le maintien de la PFUE pendant la période électorale. « Le président Macron a fait le choix d’une PFUE biaisée, réduite, tronquée » a-t-il lâché. « Le pouvoir d’influence de la France va en être réduit. »