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M. Jacques Le Vagueresse

directeur des affaires européennes et internationales du Conseil régional de Bretagne

Vous dirigez la direction des affaires européennes et internationales (DAEI) qui s’occupent à la fois des coopérations Nord-Sud et de toutes les questions européennes, y compris la gestion des fonds européens. Comment s’articulent et s’équilibrent ces différentes missions ?

Jacques Le Vagueresse. Les deux politiques sont plus complémentaires qu’il n’y paraît ! Certes, les politiques européennes obéissent à des règles très spécifiques et nécessitent beaucoup de rigueur. A l’inverse, les relations internationales et tout particulièrement avec les Pays du Sud, font appel à beaucoup de volontarisme et d’animation pour stimuler efficacement les partenariats. Au final, si les fonds européens mobilisent plus de personnel, les échanges entre services permettent de rester innovant : sur la simplification pour la gestion des fonds européens et sur la nécessité de mettre plus de rigueur parfois dans nos relations internationales afin d’éviter de ne rester que sur de simples relations institutionnelles.

La Région Bretagne compte de nombreux acteurs de la solidarité internationale. Comment les accompagnez-vous ?

JLV. Nous sommes tout juste en train de clôturer un nouveau « round » de concertations avec l’ensemble de ces acteurs. L’objectif est de redéfinir avec eux quels sont d’une part les intérêts de mieux travailler entre eux et d’autre part quel rôle la Région peut avoir pour les accompagner dans leurs projets. L’idée est d’augmenter la qualité des projets présentés et que l’intervention de la Région ait un réel effet levier. Mais au-delà c’est aussi de leur offrir les moyens d’avoir un espace de dialogue et de mise en œuvre de projets en commun.

Vous êtes également un spécialiste de l’innovation et du développement économique. Quelle est la place de l’économie dans la stratégie internationale de la Région ?

JLV. C’est fondamental ! Si l’on veut éviter que les relations internationales ne « tournent en rond » il faut leur injecter des projets en commun concret. Les relations culturelles, touristiques, universitaires sont particulièrement ciblées dans notre stratégie de développement à l’international. Et naturellement l’économie. Dans ce cadre, nous nous appuyons sur les agences de développement de la Région, Bretagne Commerce International et Bretagne Développement Innovation qui nous permettent d’assurer une continuité et une qualité dans les projets à mettre en œuvre.

Vous êtes en première ligne pour observer les conséquences et les opportunités du Brexit. Est-ce que cet événement a un impact sur les coopérations territoriales ?

JLV. Malheureusement oui. Nous constatons dès à présent dans différentes instances de coopération européenne que certaines régions britanniques sont déjà exclues « de facto » des discussions. De nombreuses régions européennes considèrent qu’ils sont déjà partis ! Pour notre part, nous souhaitons d’une part en profiter pour approfondir le lien avec le Pays de Galles et imaginer de nouvelles possibilités de coopération post Brexit. Mais aussi, nous devons anticiper le départ du Royaume-Uni sur les programmes Interreg : nous exigeons ainsi que le programme France Manche Angleterre puisse être intégralement programmé avant la mi-2019 et la rentrée en vigueur du Brexit afin que les partenaires bretons et britanniques ne soient pas pénalisés. Enfin, nous travaillons avec la CRPM pour que post 2020, l’Europe ne nous oublie pas alors même que nous serons un peu périphérique… et que le programme Atlantique par exemple soit renforcé.

 

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