Ce dossier officiel présentera après la proposition FIT pour 55, l’appréhension des institutions européennes et des gouvernements, les doutes et les positions et la complexité des solutions à la décarbonisation. Comment l’innovation et la collaboration entre les secteurs seront essentielles, ainsi qu’une approche à multiples facettes. Comment il sera important pour les dirigeants de l’industrie et pour les dirigeants du gouvernement d’être au diapason de cette transition complexe et de soutenir la transition avec des politiques pratiques et la prévisibilité requise concernant l’évolution future des coûts.
Frans Timmermans, vice-président exécutif de la Commission européenne
Chargé de rendre l’Europe post transition durable, compétitive, efficace et juste !
Il nous a déclaré : « Le CCUS est la pierre angulaire d’une Europe neutre sur le plan climatique. Avec des programmes tels que le Fonds d’innovation récemment lancé, la Commission européenne montre son soutien au CCUS, qui a augmenté au fil des ans. Dans la reprise économique, utilisons également le nouveau cycle d’investissement de l’UE #NextGenerationEU et le CFP remanié pour promouvoir un ensemble de technologies qui peuvent mener à la transition vers la neutralité climatique d’ici 2050. Nous devons agir rapidement en matière de CSC. Le stockage du CO2 nécessite une attention particulière, y compris la mobilisation des investissements. »
« Le nucléaire un Rubik’s Cube à plusieurs interrogations quelle dispositif à mettre en place pour favoriser à chacun les aides européennes dans le cadre du « pacte vert » en tant qu’énergie de transition ?
Les aides européennes font l’objet de questionnement notamment sur Le nucléaire car même s’il est “zéro émission”, mais il n’est pas vert pour autant. En effet Il souligne qu’il faut être patient, jusqu’à ce que l’on prenne une décision sur la taxonomie. Il y a la gestion des déchets qui pose question, mais aussi le fait que cette énergie reste très chère à produire.
Il appelle la France et les autres États membres à une attitude rationnelle sur leurs choix énergétiques en vue des objectifs climatiques. Sceptique sur le nucléaire, il invite les Vingt-Sept à faire la part belle aux énergies renouvelables.
Les objectifs climatiques représentent souvent des choix stratégiques complexes. Les choix énergétiques recouvrent plusieurs interrogations parfois sceptiques dont notamment le choix du nucléaire. Une exemplarité sur la scène politique et climatique s’impose pour l’Europe. L’Union européenne veut mettre son slogan Fit For 55 sur la scène internationale.
Nous calculons toujours le prix de la transition, mais il indique qu’on devrait aussi calculer le prix de la non-transition.
Interrogé sur les problématiques liées au nucléaire, il nous déclare » Le nucléaire a le grand avantage de produire de l’électricité sans émission alors que nous avons urgemment besoin de réduire nos émissions. Il a aussi des inconvénients, notamment son prix élevé. Les États membres sont profondément divisés, certains comme la France croit en son avenir, d’autres le rejettent complètement, comme l’Allemagne, l’Autriche, le Luxembourg.
En effet d’innombrables pays ciblent la neutralité climatique d’ici la moitié du siècle, mais peu d’entre eux ont déjà des projets pour y arriver, alors que l’Union européenne impose son circuit. Stratégie : « fit for 55. Le prix de la transition avec des « green bonds » en appui. Elle représente un visage du Pacte vert européen.
Le secteur automobile dans le prochain Wagon ? : « il a changé radicalement au cours des dernières années. 2035 n’est plus contesté comme date butoir pour l’arrêt de la production de moteurs thermiques ».
Il indique : « l’Asie, les États-Unis avaient bougé avant nous, mais nous sommes en train de rattraper le retard. »
Frans Timmermans insiste encore et encore sur l’importance d’opérer « une transition climatique socialement juste. » Il souligne que la Commission va apporter des aides sonnantes et trébuchantes, notamment pour que la main d’œuvre soit formée « aux nouvelles compétences, aux jobs du futur », dont il estime le nombre pour la seule branche automobile à 2 millions.
Chargé de rendre l’Europe post transition « durable, compétitive, efficace et juste ». Il est convaincu qu’on est « capable » de mettre en place une taxe carbone à ses frontières. Ses services ont identifié 5 secteurs clé (acier, ciment, fer, électricité, engrais) et vont évaluer au cours des deux années à venir « s’il y a besoin d’imposer une charge à la frontière à ceux qui veulent exporter vers l’Union européenne. »
La taxonomie un objectif qui se centre sur de la transparence aux épargnants et aux investisseurs qui veulent que leur argent soit utile aux objectifs environnementaux ». Des « green bonds » plébiscités : Il indique qu’il est primordial que nous ayons le soutien de nos citoyens pour la transition écologique, prévient-il.
Dans ces années cruciales, les citoyens seront indemnisés « pour compenser les hausses du prix de l’énergie, les frais pour convertir leur logement ou leur automobile, ou pour acquérir une voiture propre. » Les entreprises et le business, eux, seront accompagnés, et disposeront de capitaux suffisants, assure-t-il.
Pour lui, la Banque centrale européenne (BCE) « va dans le bon sens », comme la Banque européenne d’investissement (BEI), qui dépensera d’ici à 2025 la moitié de ses moyens pour la politique climatique.
« les marchés financiers sont très positifs. Ils ont accueilli nos green bonds de manière incroyable ! »
A trop vouloir être exemplaire, l’Europe ne se tire-t-elle pas une balle dans le pied ? « Au contraire ! Ceux qui tardent à changer auront un prix beaucoup lourd à payer que ceux qui changent rapidement. On calcule toujours le prix de la transition, mais on devrait aussi calculer le prix de la non-transition… »
Il conclut l’air satisfait. « L’Union européenne était assez isolée il y a encore deux ans, même un an, où seul 30% de l’économie mondiale allait vers la neutralité carbone. Maintenant on est arrivé à 90%. « Aujourd’hui l’Europe fait figure d’exemple pour le reste du monde. »
Reaching climate neutrality by 2050 is not a pipe dream!
It is our task to support our businesses and citizens to make this transition a success for everyone.
We already had the opportunity to discuss this law in July at the informal Council and things have been moving since then. The presidency has been very active in bringing things to the Council, having first debates about this. But of course, this is a very comprehensive approach. I don’t think we have ever presented anything, from the side of the Commission, that comprehensive, that transformational for our society. The background of this is obviously that we need to stay within the law that we have all established, which is the Climate Law.
We need to reduce greenhouse gas emissions by at least 55% by 2030 as compared to 1990, which is an increase from 40% to 55%, which is huge, a huge difference. And we need to reach climate neutrality by 2050. This is a legal obligation on all of us.
I would suggest discussing mainly two elements. Political elements. First, the new elements in the package. And second, whether the package that we have put on the table has the right distribution of ambition and efforts across the different proposals, sectors in economies and societies affected, between Member States, and between Regions. I think this is the way to look at it. Is this fair. Is this distributed in a fair way?
In terms of some of the new elements, the one comes to mind immediately, which is our proposal to have a new ETS for road transport and buildings.
Why do we make this proposal? The starting position is simple, emissions are not declining, it is rising. Energy efficiency in our buildings is not developing at the pace of where we need to be.
We are only at about 50% of where we would like to be if we want to reach our goal by 2030. So, the existing tools that are in place clearly don’t deliver the results that need. We need to come up with extra tools. Emission trading, as proven in other sectors, that it creates through market instruments created an emission reduction, a reduction that is very much needed.
But in this case, it also provides us as a means to address any possible negative social consequences. We give ourselves the instruments to make sure that our citizens are not struck by energy poverty because of this fundamental change. So, the ETS revenues come on basis of the polluter pays principle. So, it’s not the carbon price for citizens directly but for the big companies. Of course, I know the risk is always there that they pass that price increase on to citizens. But we see in the ETS that it also stimulates them to change their behaviour and to look for a cheaper way out. Which is a stimulus that works better than just increasing taxes, which would affect the consumers directly. And then of course we have the possibility to use the revenues, through the Social Climate Fund to avoid the risk of energy poverty or any other negative consequences we don’t want.
But I don’t want to be dogmatic with our proposal. I want to state here clearly what I have said before. What we need to achieve is reduction of emissions in transport and in the building sector. We have looked at all different options and from our analysis this seems to be the best option to achieve the goals and also have the possibility to make sure that you have the tools you need nationally to compensate your citizens for the possible negative consequences.
I have to stress; this transition needs to happen. And any transition of this fundamental nature will have consequences. Some you like some you don’t. And it is the art of politics that you stimulate the positive consequences and mitigate the negative consequences. But we can’t food our citizens by telling them that nothing is going to happen, and you can stay put. You won’t feel anything. No. This is a fundamental transformation we need to go through, to avert the worst of the climate crisis. So, I insist, I believe the social climate fund, which is an integral part to the new ETS can really help us achieve these issues. No ETS, no Social Climate Fund, then we will need to look to other ways to help our citizens.
The second question, the distribution between of efforts between sectors, between Member States or within Member States, that is a big question we need to address in political terms.
All the sectors, al the ministers, all the governments will have to look at this in an integrated way. This will only happen if it is perceived as fair within societies, but also fair between societies. That is the complexity of what we are doing. If it is perceived as unfair within societies then we will never get the political support from our citizens to do what needs to be done. If it is perceived as unfair between societies, between Member States then we will be paralysed in the Council and we will not be able to get things done. The element of a Just Transition to this situation, of a fair distribution of the difficulties and the possibilities is an essential element of the package.
This has become very topical in the last couple of weeks because of the current increase, huge increase in energy prices. This has sharpened our focus in politics and in society on what could happen if energy prices soar and what this means for our citizens but also for our economies.
Some, for ideological reasons, or sometimes economic reasons in protecting their vested interests, have argued that the Green Deal is to blame for this. And I want to say clearly, that had we had the Green Deal 5 years ago, we would not be in this position. Then we would have much more renewable energy of which the prices are consistently low, and we would not be this dependent on fossil fuels from outside of the European Union.
The wrong response to this would be to slow down the transition to renewable energy. The right response is to keep the momentum and perhaps even look for ways to increase the momentum.
Of course, people then say ‘but ETS is to blame’. Let me be very clear, if you look at the price increase due to ETS it is at maximum 20%, one fifth of the total price increase. So, it does have an effect on the price. But if you understand that the effect is limited, then tinkering with the ETS will also have limited effect on countering the effects. So, it would not be smart to undermine the ETS system we need because it will not have a substantial effect on the prices. What we need to do is address the market issues that are linked to the price increase.
The core issue is that we have to make sure that the most vulnerable are not unduly affected by what is happening now. The core of the issue is that we need to have the instruments, like in any energy crisis, that these peaks don’t affect our citizens, and that we respond to those. The Commission will come forward with a number of proposals next week that could help solve the issue.
So, in view of the climate crisis, higher prices for fossil fuels also set incentives for lower fossil fuel use and the investment in renewable energies. Now, I don’t mean the prices that we see now, that is completely out of this world. But that there is a trend, that fossil fuels become relatively speaking more expensive than renewables, does help the investment in renewable energy. And it is continuing. It is our task to support our businesses and citizens to make this transition a success for everyone. Again, let me underscore this, the best answer to this problem of today is to reduce our reliance on fossil fuels – the best and consistent response.
The new EU Forest Strategy is in the agenda. The Commission fully agrees that also the Environment Ministers should be part of this discussion. Many are late coming to the understanding that this is not about trees put next to each other, harvested and used. Important. But it is also about ecocide, about the health of our forests.
Our forests are in bad shape. Every report that comes out shows this. The recent report of the European Court of Auditors also points in this direction. All of the reports show this. We have a huge task and Ministers cannot be held away from this discussion; they have a huge role to play in this. If we take the issue of carbon sink, or the issue of, let me be technical, LULUCF, seriously: if we really want healthy forests to be part of the solution, we need to look at this also from an environmental angle and not just from an angle of forestry and agriculture.
I know that the package has different effect on all the Member States and that we need to look carefully at all these effects and be in constant contact with all the Member States for all these effects.
If we look at the trajectory between now and 2050 that is almost the same trajectory as if you would look back to the fall of the Berlin Wall.
If you have seen what we have done since that moment until now, and you see what the transformation was in those countries suffering under the communist oppression until 1989 and you see them now. If you had asked me in 1989 if they would be Members in 2004, if they are going to be where they are in 2021 then I would say ‘no, impossible, it is impossible – it is fiction’. If I would have thought Poland in 2021 would be the biggest exporter of electric busses? If I would have ever thought that in Poland, there would be such a high uptake in solar panels by citizens all across the country in 2021? Sometimes I think we underestimate our own abilities to adapt to new circumstances and grasp new opportunities.
I believe reaching climate neutrality by 2050 is not a pipe dream. It is possible!
That’s why we have made these plans in such a way that they will set us on the trajectory to 2050. But the plans are also intrusive. We can’t go back to citizens and say, ‘well you can sleep on both of your ears because nothing is going to happen’. It’s going to be intrusive.
But let’s also keep in mind how intrusive it will be on our lives if we overshoot 2 degrees, if we go to 3 or 4 degrees. What will happen to harvests, what will happen with wildfires, what will happen with floods? Already with 1 degree we’re struggling with the effects of climate change. I don’t even want to imagine what will happen if we overshoot the Paris Agreement. That’s the context that we need to see.
The ETS is being blamed in some Member States, by some leaders. Last night and this morning again, some leaders blame the ETS for the high energy prices. The raise in the gas price, has eight times more effect on the price of the electricity than the ETS. Eight times. So, if we would blame the ETS for this and do something on the ETS then we would only have 1/8th of the opposite effect on the reduction of the price than if we tackle what’s happening in the market. Eight times more is the raise in the gas price.
By the way, the ETS: Member States this year until now have had almost 11 billion Euros more revenues in the ETS than in the same period last year. They have to use it well, to use that in your transition policies. That’s the whole point.
So, if we look at the ETS we don’t only look at the cost but also the revenues what we can do in transformational policies. And our industry is adapting and is reducing their carbon footprint. Don’t bad-mouth the ETS, we have to use it as a method to both incentivise the right changes and at the same time look at it as a means to invest and compensate citizens for that.
Let’s also look very carefully at where the subsidies are going. The IMF has just calculated that the fossil fuel industry gets 11 million dollars a minute in subsidies. Just imagine if only a fraction of this could be invested in renewable energy, what effect would be. These are also things we need to address in the context of what’s happening now.
Nobody can claim they’re not affected by it. We’re all in the same boat. The only thing is, that we have to find solutions that are fair, that take into account everybody’s different starting position. Because we’re not in the same position. Because if like Austria 75% of your electricity is renewable and compare it to Poland where 75-80% is still coal based then that is a completely different starting position we have to take this into account. But if we do that in a just way then we can achieve this, we can have a 55% reduction in emissions by 2030, and we can be climate neutral by 2050.
Jean Castex – FRANCE 2030
Accélérer la décabonation de l’Industrie française
Le Premier ministre annonce le déploiement d’actions pour accélérer la décarbonation de l’industrie française
En cohérence avec l’objectif de neutralité carbone en 2050 inscrit dans la loi énergie-climat en novembre 2019, et avec les efforts engagés dans le cadre du paquet « Fit for 55 » porté au niveau européen dans le cadre de la Présidence Française de l’Union Européenne, l’accélération de la lutte contre le changement climatique est une de ses priorités. L’un de ses objectifs clés est la décarbonation de l’industrie, afin de respecter son engagement actuel de baisser, entre 2015 et 2030, de 35% ses émissions de gaz à effet de serre dans ce secteur.
Jean Castex, Premier ministre, avec Barbara Pompili, ministre de la Transition Ecologique, et Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l’Industrie, dévoilent le plan d’action du Gouvernement pour décarboner les industries françaises et ainsi assurer le respect des engagements climatiques, en réduisant les émissions industrielles de 26Mt/an d’ici 2030, tout en pérennisant l’emploi et l’empreinte industrielle des secteurs stratégiques.
Cette ambition se concrétise dans le cadre de France 2030, doté de plus de 50 milliards d’euros sur la période 2022-2027, dont 34 milliards d’euros de nouveaux crédits, qui seront investis pour que les entreprises, les universités, les organismes de recherche, réussissent pleinement leurs transitions dans ces filières stratégiques. France 2030 consacrera 50 % de ses dépenses à la décarbonation de l’économie, et 50 % à des acteurs émergents porteurs d’innovation, sans dépenses défavorables à l’environnement (au sens du principe Do No Significant Harm).
Dans le cadre de France 2030, c’est 5,6 milliards d’euros qui seront dédiés à la décarbonation de l’industrie et au respect de des engagements pour le climat :
- 610 millions d’euros afin de financer l’innovation et le déploiement de technologies pour une industrie bas carbone, à travers le lancement d’une stratégie d’accélération « Décarbonation de l’industrie »
Initié dans le cadre du Programme d’investissements d’avenir (PIA), ce soutien à l’innovation se concrétise par le lancement de quatre appels à projets visant à réinventer les procédés et maîtriser les solutions d’avenir, dont les cahiers des charges sont disponibles sur le site de l’ADEME, opérateur de l’État. Il vise à accompagner toutes les initiatives de recherche, de développement de pilotes industriels et de démonstrateurs qui seront clés pour transformer l’industrie. Des moyens sont également prévus pour l’accompagnement de démarches territoriales de diagnostic, afin de construire des partenariats sur les bassins industriels qui regroupent plusieurs grands sites émetteurs et d’identifier les infrastructures qui devront y être adaptées.
- 5 milliards d’euros dans le cadre de France 2030 afin de fournir des aides directes au déploiement de solutions de décarbonation des sites industriels, aussi bien pour les sites les plus émetteurs que pour l’ensemble du tissu d’entreprises dans tous les territoires.
Quatre milliards d’euros seront consacrés à des technologies innovantes comme l’hydrogène ou la capture de carbone, pour décarboner les secteurs les plus émetteurs, via des mécanismes de soutien concurrentiels et innovants, construits en lien avec le cadre européen. Ces moyens inédits en Europe viendront accompagner un effort sans précédent de décarbonation de secteurs essentiels à l’autonomie stratégique, comme la chimie, la sidérurgie, l’aluminium, ou les matériaux de construction. Complémentairement, un milliard d’euros seront consacrés à des technologies matures, au service de toutes les entreprises dans tous les territoires.
Ces soutiens de France 2030 seront élaborés en pleine concertation avec toutes les parties prenantes.
Le Gouvernement lance ainsi aujourd’hui une consultation publique ouverte jusqu’au le 1er avril 2022.
Ces investissements du Gouvernement s’appuient sur la mobilisation des acteurs industriels, pleinement engagés dans la mise en œuvre concrète de cet effort sans précédent de transformation de notre outil industriel, pour faire de la décarbonation un levier de compétitivité.
Le Comité Stratégique de Filière « Mines & Métallurgie » présente un « Plan Acier », élaboré avec les services de l’État, et publié ce jour, qui identifie les actions à mener en partenariat entre les industriels, les pouvoirs publics, et les organisations syndicales, aussi bien aux plans climatique et environnemental, dans la continuité des annonces de France 2030, mais également en matière d’équité des relations commerciales et en matière de développement de l’emploi et des compétences dans le secteur.
le Groupe ArcelorMittal annonce le même jour s’engager dans une démarche de transformation sans précédent de ses deux principaux sites industriels français, Fos et Dunkerque, avec 1.7Mds€ d’investissement. Cette transformation s’inscrit dans un partenariat stratégique conclu sur le long terme avec les autorités françaises, pour préserver l’emploi et les capacités industrielles stratégiques.
Ces investissements permettront de transformer en profondeur la production d’acier en France et d’atteindre d’ici 2027 une réduction totale de près de 40 % des émissions de CO2 d’ArcelorMittal en France, soit 7,8 millions de tonnes annuelles. Cette transformation représentera une réduction de 10 % des émissions industrielles de gaz à effet de serre en France, ou encore 2% de la totalité des émissions françaises de gaz à effet de serre.
ArcelorMittal travaille d’ores et déjà à une deuxième phase pour ses opérations en France, qui utilisera les technologies implémentées dans la première phase ainsi que le captage-stockage et le captageutilisation du CO2 (CCS-CCU), dans la mesure où les technologies et la réglementation en auront confirmé le potentiel. Cette deuxième phase permettra à ArcelorMittal d’atteindre la neutralité carbone en France en 2050.
Jean Castex, Premier ministre, a déclaré : « La préservation de notre ambition climatique et la réindustrialisation de la France sont deux ambitions majeures que porte ce Gouvernement et que France 2030 rend possible. Avec des soutiens publics massifs et un effet de levier sur les acteurs privés, nous accélérons aujourd’hui la décarbonation de notre industrie, en particulier de la filière sidérurgique, et nous offrons un avenir aux sites industriels français. »
Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, a déclaré : « La décarbonation de l’industrie est non seulement un impératif climatique mais aussi un enjeu de compétitivité pour nos entreprises. Avec France 2030, nous nous donnons les moyens d’accélérer cette transformation, en consacrant 5 Mds€ à la décarbonation de nos sites industriels, et plus de 600M€ au développement de l’offre française de solutions innovantes pour la décarbonation. Je veux saluer ici la qualité du partenariat avec ArcelorMittal, qui nous permettra à lui seul de réduire de près de 10% nos émissions industrielles. La démarche mise en œuvre dans le secteur de l’acier est exemplaire de celle que nous voulons déployer dans l’ensemble des secteurs de l’économie, dans le cadre d’une forme de planification écologique indispensable pour atteindre nos objectifs climatiques. »
Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance, a déclaré : « France 2030 consacre 5 milliards d’euros à la décarbonation de notre tissu industriel, dans tous les territoires, à une échelle inédite en Europe, pour faire de notre responsabilité climatique un atout de compétitivité. Avec la filière sidérurgique, secteur clé pour notre autonomie stratégique mais également un des secteurs aujourd’hui les plus émetteurs de CO2, nous lançons un partenariat inédit pour construire ensemble l’industrie décarbonée de demain. Sur le site de Dunkerque et le site de Fos, nous investissons ensemble massivement pour réduire d’ici 2027 près de 10% des émissions industrielles de la France. »
Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l’Industrie, a déclaré : « C’est sur ce site de Dunkerque, un des 5 sites les plus émetteurs de CO2 en France et un des plus importants sites de production d’acier en Europe, que nous annonçons le volet consacré à la décarbonation industrielle du plan France 2030. Nous réaffirmons aujourd’hui la vocation industrielle de notre pays, vocation qui ne fait qu’une avec notre responsabilité climatique. Produire en France, c’est presque toujours réduire notre empreinte carbone. 60 ans après l’allumage du premier haut-fourneau, Dunkerque construit son avenir en conjuguant lutte contre le réchauffement climatique, industrie et emplois français. »
À PROPOS DE FRANCE 2030
Le plan d’investissement France 2030 :
- Traduit une double ambition : transformer durablement des secteurs clefs de l’économie (énergie, hydrogène, automobile, aéronautique ou encore espace) par l’innovation technologique et l’industrialisation, et positionner la France non pas seulement en acteur, mais bien en leader du monde de demain. De la recherche fondamentale, à l’émergence d’une idée jusqu’à la production d’un produit ou service nouveau, France 2030 soutient tout le cycle de vie de l’innovation jusqu’à son industrialisation ;
- Est inédit par son ampleur : au total, ce sont plus de 50 milliards d’euros, dont 34 milliards d’euros de nouveaux crédits, qui seront investis pour que les entreprises, les universités, les organismes de recherche, réussissent pleinement leurs transitions dans ces filières stratégiques. L’enjeu : leur permettre de répondre de manière compétitive aux défis écologiques et d’attractivité du monde qui vient, et faire émerger les futurs champions de nos filières d’excellence ;
- Sera mis en œuvre collectivement : pensé en concertation avec les acteurs économiques, académiques, locaux et européens pour en déterminer les orientations stratégiques. Les porteurs de projets sont invités à déposer leur dossier via une procédure ouverte, exigeante et sélective pour bénéficier de l’accompagnement de l’État, dans la continuité des Programmes d’investissements d’avenir et du plan France relance ;
- Est piloté par le Secrétariat général pour l’investissement pour le compte du Premier ministre.
Les réalisations de la présidence slovène du Conseil de l’UE à Bruxelles
Le Premier Ministre Janez Janša
Le Premier ministre Janez Janša a présenté certaines réalisations de la présidence slovène du Conseil de l’UE à Bruxelles.
Il a tout d’abord remercié la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président du Conseil européen, Charles Michel, pour leur coopération extrêmement fructueuse. Il s’est félicité de la coopération entre toutes les institutions européennes et a également remercié les gouvernements portugais et allemand avec lesquels la Slovénie a formé le trio au cours de l’année et demie écoulée.
« Parmi les priorités les plus importantes de la présidence figuraient la résilience et la reprise. Des progrès importants ont été accomplis dans ce domaine (…), Les conclusions du Conseil de novembre ont jeté des bases solides pour les travaux futurs sur le renforcement de la résilience de l’UE (…), les conclusions du Conseil sur un plan d’urgence visant à garantir l’approvisionnement et la sécurité alimentaires en période de crise ont été adoptées en décembre 2021(…), Les négociations avec le Parlement européen sur le fonctionnement de l’Agence européenne des médicaments ont été menées à bien et nous avons obtenu la prorogation du mandat du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies » a certifié le Premier Ministre.
« Une autre priorité était de renforcer la cyber-résilience. (…) je suis heureux que nous soyons parvenus à un accord entre États membres concernant la révision de la directive fixant des mesures pour la sécurité commune des réseaux et des systèmes d’information ».
« Entre-temps, la Commission a approuvé des paiements de préfinancement au titre de la facilité pour la reprise et la résilience pour 17 États membres, représentant 13 % des subventions allouées, pour un total de près de 53 milliards d’euros. Nous prévoyons que l’approbation des cinq derniers plans de relance nationaux sera finalisée sous peu », a notifié le Premier ministre Janez Janša.
En ce qui concerne la transformation verte et numérique, un accord a été conclu entre les États membres sur la législation sur les services et celle sur les marchés numériques. « Ce sont deux étapes importantes dans la construction de notre avenir numérique », a affirmé le Premier ministre, qui s’est également félicité de l’accord conclu avec le Parlement européen pour poursuivre l’itinérance mobile sans frais supplémentaires. »
« Nous avons également harmonisé la position commune de l’UE pour la conférence sur le climat COP26 à Glasgow, (…) des efforts supplémentaires seront nécessaires, mais des progrès significatifs ont été réalisés. Nous avons également conclu un accord-cadre sur la révision du règlement relatif aux réseaux transeuropéens d’énergie qui soutiendra en particulier les objectifs climatiques européens », a indiqué le Premier ministre Janez Janša.
Pendant la présidence slovène s’est également déroulée la Conférence sur l’avenir de l’Europe. « À mon avis, il est important de souligner que nous avons également inclus dans les discussions stratégiques des représentants des dirigeants des pays qui sont en Europe sans être dans l’Union européenne – les pays des Balkans occidentaux et le partenariat oriental, qui ont participé au Forum stratégique de Bled. Leur contribution au débat a été significative », a déclaré le Premier ministre.
En ce qui concerne l’État de droit et le mode de vie européen, un deuxième dialogue annuel sur l’état de l’État de droit s’est tenu dans cinq États membres suivants sur la liste, et un accord a été trouvé sur les caractéristiques essentielles d’un modèle sportif européen fondé sur les valeurs européennes.
« Dans le contexte de la sécurité de l’UE et de la situation dans son voisinage, nous sommes parvenus à un accord sur une approche unifiée face à la vague imminente de migrants suite au retrait de l’Afghanistan. (…) Cela a été également le cas lorsque nous avons été confrontés à la menace d’une attaque hybride du régime biélorusse, qui a exploité les migrants illégaux et leur malheur pour faire pression sur la Pologne, la Lituanie, la Lettonie et les frontières orientales de l’UE. Les États membres ont réagi à temps, puis l’ensemble de l’UE a aidé (…) » a déclaré le Premier ministre Janez Janša.
« Nous avons poursuivi les travaux sur le pacte sur la migration et l’asile. Il n’y a pas eu d’avancées majeures sur cette question. Il est particulièrement important de parvenir à un accord sur le règlement EURODAC, qui renforce notre frontière Schengen et notre sécurité commune. Cependant, de nombreuses questions sont liées à ce règlement, c’est pourquoi ce sera l’une des questions les plus difficiles à résoudre pour la prochaine présidence », a annoncé le Premier ministre.
Nous sommes heureux que le Conseil ait conclu que la Croatie remplit les conditions nécessaires à l’application de toutes les parties de l’acquis de Schengen, ce qui est la première étape formelle vers la décision finale du Conseil sur l’élargissement de l’espace Schengen. »
Le Premier ministre a estimé qu’il était important de consacrer suffisamment de temps à l’examen de la situation actuelle liée à la Covid-19. « Nous sommes tous confrontés à cette situation, et ce sont des messages essentiels liés à l’importance de la vaccination, de la dose de rappel pour affronter le nouveau variant Omicron qui se propage rapidement. Il est aussi important que nous travaillions ensemble pour lutter contre les fausses informations et la désinformation, ce qui alimente, en particulier dans notre partie de l’Europe, un sentiment anti-vaccination qui représente actuellement un risque majeur pour la sécurité sanitaire. (… », a déclaré le Premier ministre.
Le Premier ministre Janša a également souligné l’importance de l’unité, exprimée dans le soutien aux forces démocratiques en Biélorussie, aux prisonniers politiques, et dans la condamnation commune des peines drastiques prononcées par le régime
« Je crois personnellement que ces sanctions sont l’expression de la faiblesse du régime et que ce dernier touche à sa fin », a ajouté le Premier ministre. Les dirigeants européens ont également abordé en profondeur la situation à la frontière entre la Russie et l’Ukraine, et ont exprimé clairement leurs points de vue et leurs avertissements à ce sujet.
Je pense que nous avons accompli beaucoup, mais certainement pas tout. Une grande partie du travail
Une politique environnementale ambitieuse. Une identité écologique française et européenne à soutenir durant la Présidence de la France au conseil de L’union européenne
Barbara Pompili Ministre de la Transition écologique
Barbara Pompili souligne sa volonté de concilier ambition climatique et ambition sociale, afin d’assurer une transition juste pour l’ensemble des citoyens, entreprises et territoires de l’Union.
Barbara Pompili met en avant le rôle de plus en plus fondamental de la forêt dans l’atteinte de nos objectifs climatiques et environnementaux.
« L’Union européenne poursuit sa très forte mobilisation pour lutter contre le changement climatique. La COP sur le climat et la révision de la législation climatique et environnementale de l’Union tracent le chemin vers la neutralité carbone. L’échec n’est pas une option. »
Lors de le COP 26, Barbara Pompili rappelle que le risque d’aboutir à des décisions moins ambitieuses existe. Des interrogations demeurent toujours sur la question de l’adaptation. Les pays en développement attendent que les pays riches leur apportent une aide financière pour lutter contre les effets du réchauffement climatique. « Les pays développés ne prennent pas assez en compte la situation des pays émergents », déplorait Milagros de Camps, vice-ministre de l’Environnement de la République Dominicaine. Les nations les plus concernées estiment désormais leurs besoins pour l’adaptation à 1.300 milliards de dollars. Sur ce point, Barbara Pompili considère qu’il faudrait déjà parvenir à débloquer les 100 milliards initiaux avant de songer à augmenter l’enveloppe. Pour la ministre, ce n’est qu’à ce titre qu’il sera possible de « restaurer la confiance ».
De manière générale, la ministre de l’Écologie veut concilier bonne volonté et patience. Pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES), Barbara Pompili préfère la progressivité à la radicalité. « La transition doit être juste », explique-t-elle. Puis, la ministre évoque le cas de l’Afrique du Sud et de la Pologne. « Ces territoires sont fortement imprégnés de charbon. Si de manière transitoire ils ont besoin d’un peu de gaz, c’est moins pire que le charbon », considère Barbara Pompili. Pour elle, intégrer « du gaz naturel en appoint dans la taxonomie n’est pas un problème. Dans certains pays, il sera impossible d’avoir une baisse rapide des émissions de GES sans gaz en appoint ».
Cette position pro-gaz a valu à la France d’être désignée « Fossile du jour » par le Réseau Action Climat . L’association dénonce la pression exercée sur Bruxelles pour que le gaz et le nucléaire fassent partie de la taxonomie européenne. En effet, Barbara Pompili se prononce une nouvelle fois en faveur du nucléaire, « source d’énergie la moins émettrice ». Cependant, la ministre avance qu’à l’inverse du gaz, le recours à l’atome n’est pas une solution de transition. Elle indique qu’entre « la décision, la construction et la mise en service d’une centrale nucléaire, il faut dix à quinze ans ». Ainsi, la construction de nouvelles centrales nucléaires pourrait, selon elle, avoir une pertinence dans un mix décarboné sur le long terme.
La Ministre de la Transition écologique revient également sur les défis qui attendent les Français. « Certains doivent faire leur transition charbon, nous devons faire notre transition automobile. » La France fait partie des pays qui s’engagent à réduire de 30% leur émissions de méthane d’ici 2030. « John Kerry a dit que cette réduction, c’est comme se débarrasser de tous les avions, bateaux et voitures actuellement en circulation. Ce n’est pas rien », atteste la ministre de l’Écologie. La ministre de la Transition écologie est convaincue que « pour être responsable, il faut garder son cap. Il ne faut pas des décisions trop ambitieuses qui rencontrent des blocages sur le terrain ».
En décembre dernier, La ministre de la Transition écologique a fait le déplacement aux Chantiers de l’Atlantique pour découvrir la voile Solid Sail et une sous-station électrique. Des paquebots à voile plus écologiques au cœur d’une industrie de pointe.
Les Chantiers se réinventent, se tournent vers l’avenir en revenant aux sources, avec la propulsion vélique, a constaté Barbara Pompili. Cela montre comment on peut réindustrialiser notre pays si on s’y met tous.
La ministre Barbara Pompili veut aller plus loin. L’idée, c’est de voir comment on peut utiliser les crédits de ‘’France 2030’’ pour qu’ils soient orientés, a-t-elle indiqué.
Barbara Pompili évoque la possibilité d’ouvrir de « nouvelles mines » en territoire métropolitain. Prospecter en métropole ? « Il ne faut rien s’interdire », se défend Barbara Pompili, puisque l’industrie ne peut plus se passer de ce métal « critique » pour fabriquer des batteries, pourquoi ne pas « regarder ce qu’il y a chez nous »? Et exploiter cette ressource, plutôt que de l’importer massivement. « Nous pourrons avoir des mines qui seront beaucoup plus respectueuses de l’environnement », argumente Barbara Pompili, plutôt que de « laisser polluer ailleurs en fermant soigneusement les yeux ».
La France ne produit quasiment pas de lithium, mais elle en consomme plus de 15.000 tonnes par an. D’ici à 2025, les besoins en production auront presque quadruplé à l’échelle mondiale. Il y a donc urgence, comme l’explique la ministre, à sécuriser l’approvisionnement de cette ressource critique.
« Conscient de l’inquiétude de la population et de la réaction des élus vis-à-vis de la géothermie profonde », le ministère de la Transition écologique a missionné l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris) et le service géologique national (BRGM) pour « améliorer la prise en compte des phénomènes naturels associés aux travaux de recherche et d’exploitation des gîtes géothermiques », à charge de la ministre de prouver que la géothermie ne présente pas de risques.
Le nouveau modèle du Gouvernement quelle stratégie pour répondre aux enjeux climatiques ?
Svenja Schulze, Ministre fédérale de la coopération économique et du développement
Svenja Schulze, 53 ans, dirige le ministère de la Coopération et du Développement, un ministère central pour l’ancrage de l’Allemagne dans le monde ». Le futur chancelier a décrit sa fonction de la manière suivante: « Nous devons faire en sorte qu’il y ait partout de bonnes perspectives de développement, nous devons lutter contre la faim et la pauvreté. Mais nous devons aussi veiller à ce que, par exemple, notre monde soit moins menacé par le changement climatique et les réfugiés climatiques qui pourraient en résulter ».
La présidente de la réunion et ancienne ministre fédérale allemande de l’environnement, de la conservation de la nature et de la sûreté nucléaire, Svenja Schulze, a déclaré : « Notre famille politique, avec les présidences portugaise et allemande au Conseil, le groupe S&D au Parlement et le vice-président exécutif Timmermans à la Commission, a joué un rôle clé dans la conclusion d’un accord sur la loi européenne sur le climat. La prochaine étape consiste à examiner ce dont nous avons besoin pour atteindre cet objectif. »
« Des changements sont nécessaires dans un éventail de domaines politiques et de secteurs économiques interconnectés. Il est essentiel que nous ayons une approche cohérente qui prenne en compte soigneusement la dimension sociale. En tant que socialistes et démocrates, nous devons nous assurer que la voie de la décarbonation sera juste et engagera tout le monde. »
Svenja Schulze, a réitéré son opposition à l’inclusion de l’énergie nucléaire dans la taxonomie de la finance verte de l’UE. « Nous ne voulons pas d’énergie nucléaire, nous ne la considérons pas comme durable et nous ne voulons pas non plus que l’UE la soutienne », a déclaré Schulze.
La position allemande à ce sujet est claire et « nous ne sommes pas les seuls à le voir ainsi », a déclaré Schulze. Selon elle, aucune décision n’a été prise sur le nucléaire. Selon Schulze, le nucléaire n’est pas une solution dans la lutte contre le changement climatique, car sa construction est trop longue. « Construire des centrales nucléaires coûte beaucoup trop cher et prend beaucoup trop de temps pour la protection du climat », a déclaré le ministre.
Elle a ensuite rappelé pourquoi l’Allemagne avait décidé de sortir progressivement du nucléaire. « Il y a eu deux accidents majeurs, Tchernobyl et Fukushima. Nous avons pris la décision consciente de ne plus le faire parce que c’est trop dangereux dans un pays densément peuplé comme l’Allemagne.
Le parti de Schulze, le SPD, est dans une position délicate face à la taxonomie de la finance verte de l’UE. Le parti s’est engagé dans le gaz fossile pour remplacer le nucléaire, qui a fait grimper les émissions de gaz à effet de serre du pays.
En conséquence, les représentants du SPD ont poussé à l’inclusion du gaz dans la taxonomie de la finance verte de l’UE tout en s’opposant avec véhémence au nucléaire, qui émet presque zéro carbone et est de plus en plus considéré comme un allié dans la lutte contre le changement climatique.
La France a lancé une offensive diplomatique au cours des derniers mois dans l’espoir de convaincre d’autres États de l’UE que l’énergie nucléaire devrait faire partie de la taxonomie.
Lors d’une récente réunion des ministres de l’énergie de l’UE, 12 pays se sont ralliés à l’inclusion de l’énergie nucléaire dans les règles de la finance verte du bloc, dont les Pays-Bas et la Suède. Parmi les autres bailleurs de fonds de l’énergie nucléaire figurent des États pro-gaz d’Europe centrale et orientale tels que la Tchéquie, la Hongrie, la Pologne et la Roumanie.
Mais pour les Verts allemands, la taxonomie n’est pas la bonne place pour traiter du gaz et du nucléaire.
Sven Giegold, l’un des négociateurs verts dans les pourparlers de la coalition, a reconnu que l’Allemagne aurait besoin de « petits volumes » de capacité gazière supplémentaire afin de « stabiliser » l’énergie renouvelable sur le réseau électrique et de compenser la sortie du nucléaire. Il a déclaré que ces problèmes peuvent être traités en dehors du règlement de l’UE sur la finance verte.
Le nouveau gouvernement allemand devrait faciliter des investissements de 860 milliards d’euros d’ici 2030 pour lancer des activités de réduction des émissions dans tous les secteurs de l’économie, a déclaré l’association industrielle BDI.
Le gouvernement « feu tricolore » composé du SPD social-démocrate, des Verts et du FPD libéral est à moins de neuf ans de l’échéance pour atteindre les objectifs climatiques ambitieux du pays. « La pression sur les décideurs politiques pour atteindre la neutralité climatique d’ici 2045 tout en préservant une industrie compétitive est immense », a déclaré Siegfried Russwurm, président de la BDI.
L’élément central du « turbo d’investissements », qui avoisine les 1 000 milliards d’euros sur moins de dix ans, devrait être la modernisation et la mise à niveau des infrastructures du pays « qui vont bien au-delà de ce qui a été prévu jusqu’à présent », a déclaré l’association.
En outre, l’expansion rapide des sources d’énergie renouvelables devrait être complétée par la construction de nouvelles centrales électriques au gaz pouvant fonctionner entièrement à l’hydrogène vert issu des énergies renouvelables.
Les efforts du Gouvernement Slovène pour alimenter le fer de lance du Paquet Fit For 55 au sein de L’union européenne
Ministre de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire Andrej Vizjak
Le Ministre de l’Environnement et de l’Aménagement du territoire Andrej Vizjak a assisté à la dernière réunion du Conseil Environnement qui s’est tenu pendant la présidence slovène du Conseil de l’UE. La présidence slovène a présenté un rapport sur l’état d’avancement des négociations sur la proposition de règlement concernant les piles et les déchets de piles, qui fait partie intégrante du Green Deal européen. Les propositions contenues dans le paquet « Fit for 55 » étaient la principale priorité de la présidence slovène, qui s’est efforcée d’avancer le plus possible et d’adopter une approche cohérente pour traiter des dossiers à caractère hautement horizontal.
Les ministres ont également procédé à un échange de vues sur la nouvelle stratégie de l’UE sur les sols, notamment en se concentrant sur l’adéquation des mesures envisagées et la réglementation législative de ce domaine au niveau de l’UE.
Sous la présidence slovène, les ministres ont également tenu le premier débat formel sur le paquet législatif « Fit for 55 » visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 55 % d’ici 2030 et à atteindre la neutralité climatique d’ici 2050. Cependant, en raison du grand nombre et l’étendue des propositions, leur interdépendance et leur importance politique, les travaux sur la plupart des dossiers n’en sont encore qu’à leurs débuts. Les États membres s’entendent clairement pour dire que les propositions conjointes doivent atteindre le niveau convenu d’ambition climatique défini dans la loi européenne sur le climat. Le ministre Vizjak a également souligné : « Au cours de son mandat, la présidence slovène s’est efforcée d’assurer le plus grand progrès possible dans le traitement des dossiers individuels au sein du paquet.
La présidence a tenu des débats proposés par la Commission sur les actes législatifs relevant de la compétence du Conseil Environnement et a également abordé les premiers problèmes et questions majeurs identifiés par les États membres. La prochaine présidence française pourra ainsi entamer un débat plus approfondi sur les actes législatifs individuels et commencer à rechercher des solutions de compromis individuelles.
Malgré des discussions intenses, certaines questions évoquées dans le rapport sur l’état d’avancement des négociations sur la proposition de règlement sur les batteries et les déchets de batteries, notamment le champ d’application du règlement (inclusion d’une catégorie distincte de batteries pour les véhicules de transport léger), le degré de flexibilité dans la gestion des déchets de batteries et modifier la finalité des batteries, les méthodes et le contenu des informations, et en particulier les délais pour la mise en œuvre des exigences individuelles ou les périodes transitoires appropriées pour l’adaptation des opérateurs économiques, sont restés en suspens.
De nombreux États membres maintiennent des réserves concernant la surveillance en raison de la complexité des exigences. Le ministre Vizjak a souligné que « Les ministres ont également procédé à un échange de vues sur la nouvelle stratégie de l’UE sur les sols, notamment à la lumière de l’adéquation des mesures envisagées et de la réglementation législative de ce domaine au niveau de l’UE. Selon la stratégie, environ 70 % des sols sont en mauvais état et la vision de la stratégie est de fournir des sols sains avant 2050.
À cette fin, elle fixe une série d’objectifs à moyen terme d’ici 2030 et des objectifs à long terme d’ici 2050, dont la plupart sont fondés sur des initiatives et des législations existantes et sont définis horizontalement et couvrent un certain nombre de domaines. La présidence slovène considère qu’un cadre intégré et très équilibré devra être fourni, orientant le contenu dans la bonne direction, soulignant que les spécificités nationales doivent être prises en compte dans sa préparation.
La présidence slovène rend également compte de certaines réunions et sessions internationales majeures, notamment la réunion des parties à la convention sur les changements climatiques (COP26) à Glasgow en novembre 2021. Et la convention de Barcelone sur la protection de la mer Méditerranée et ses protocoles. A l’issue de la réunion, le ministre Vizjak a remercié le trio des présidences et a exprimé son soutien aux efforts déployés pour faire avancer les dossiers en suspens également pendant la présidence française.
Nous évoquons une année 2021 en Europe sous le signe de la lutte contre le changement climatique. Avant la pause politique liée aux fêtes de fin d’année, les ministres de l’UE en charge de l’Environnement se sont retrouvés à Bruxelles. Ils ont évoqué l’une des principales propositions de l’année pour le climat : le paquet Fit for 55. Cette stratégie doit permettre de réduire de 55% les émissions de CO2 d’ici 2030.
Le gouvernement polonais estime qu’il faut reporter cet objectif responsable de la hausse des prix de l’énergie, selon Varsovie. Mais pour le ministre slovène de l’environnement, dont le pays assure la présidence semestrielle de l’UE jusqu’au 31 décembre, cette option n’est pas envisageable.
« Je suis convaincu que la flambée des prix de l’énergie avant l’hiver n’a absolument rien à voir avec la publication en milieu d’année du paquet Fit for 55. C’est l’argument employé par certains pays membres qui essayent de paralyser la volonté des États membres et de la Commission« , répond Andrej Vizjak
La vision Portugaise une parole européenne et forte vers les objectifs climatiques. Une empreinte écologique et sociale dont la scène internationale doit s’inspirer ?
Ministre de l'Environnement et de l'Action pour le climat, João Pedro Soeiro de Matos Fernandes
Le gouvernement, par l’intermédiaire du ministre de l’Environnement et de l’Action pour le climat, João Pedro Soeiro de Matos Fernandes, a décidé d’augmenter le montant disponible au titre du Fonds pour l’environnement afin d’encourager l’introduction de véhicules à faibles émissions, plus particulièrement à deux roues, tels que les vélos.
Par la publication le 24 août 2021 de la Dépêche n°8363/2021, l’Exécutif modifie la Dépêche n°2535/2021, faisant passer l’allocation initiale de 4 millions d’euros à 4,5 millions, soit une augmentation de 500 milliers d’euros par rapport à l’allocation initiale établi par le budget de l’État 2021.
CE MONTANT SUPPLÉMENTAIRE DOIT ÊTRE AFFECTÉ UNIQUEMENT À L’ACHAT DE VÉLOS, MOTOCYCLETTES ET MOTO 100% ÉLECTRIQUES CONVENTIONNELS OU ÉLECTRIQUES.
Dans ce cadre, des unités incitatives seront attribuées pour l’achat de vélos, motos et cyclomoteurs 100 % électriques (catégorie T4) dans la limite maximale de 3142 unités, ce qui représente une augmentation de 1285 achats (le programme initial prévoyait l’attribution de 1857 « chèques »).
L’enveloppe spécifique pour ces deux-roues électriques passe de 650 milliers d’euros à 1,1 million d’euros, soit une augmentation de 69 %. En ce qui concerne les vélos traditionnels, le montant double de 50 mille euros à 100 mille euros, de 500 chèques disponibles il passe à mille.
La justification de ce renforcement est liée au fait que les demandes d’aide à l’achat de vélos (à assistance électrique ou traditionnels) ont déjà dépassé les incitations initialement mises à disposition, notamment dans le cas des vélos conventionnels.
En effet, la limite des mille vélos classiques (catégorie T5) pouvant être achetés est déjà dépassée, avec 1400 candidatures livrées.
Typologie 1 : 700 (sept cents) primes ou 2 100 000 € (deux millions cent mille euros) ;
Typologie 2 : 150 (cent cinquante) incentives ou 900 000 € (neuf cent mille euros) ;
Typologie 3 : 300 (trois cents) primes ou 300 000 € (trois cent mille euros) ;
Typologie 4 : 3142 (trois mille cent quarante-deux) incentives ou 1.100.000 € (un million et cent mille euros) ;
Typologie 5 : 1000 (mille) incentives ou 100 000 € (cent mille euros)
Le ministre de l’Environnement admet peu d’optimisme pour le sommet sur le climat. Matos Fernandes souligne que le sommet sur le climat de Glasgow « sera plus important que tous les autres », car les pays présenteront des engagements plus ambitieux pour réduire les émissions.
Le ministre de l’Environnement et de l’Action pour le climat a admis qu’il n’était pas très optimiste quant au prochain sommet des Nations Unies sur le climat, notant que certains des pays les plus importants ne se sont pas encore engagés sur des objectifs plus ambitieux pour lutter contre le changement climatique.
« Je ne suis toujours pas très optimiste, mais cela ne veut pas dire que les choses n’iront pas mieux d’ici là », a déclaré João Pedro Matos à propos de la 26e Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies. Sur le changement climatique (COP26), qui se sont déroulées du 31 octobre 2021 au 12 novembre 2021 dans la ville écossaise de Glasgow.
Il s’agit « d’une COP plus importante que toutes les autres », puisque près de 200 pays ont signé l’Accord de Paris, conclu en 2015, pour limiter le réchauffement climatique d’ici la fin du siècle, alors que les pays devraient prendre davantage d’engagements d’objectifs de réduction des gaz à effet de serre. Émissions et s’éloigner de la production d’énergie à partir de combustibles fossiles.
» 75 nouvelles déclarations d’engagement devaient encore être délivrées », dont trois en provenance de pays responsables d’une grande quantité d’émissions de carbone : l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, a indiqué le Ministre. Matos Fernandes a reconnu qu’il « n’a pas de réponse » à l’objectif effectif d’augmentation de la température mondiale d’ici 2100 qui sortira de Glasgow : « 2,5 degrés d’ici la fin du 21e siècle, avec ces nouveaux engagements, c’était en fait un grand saut en avant. Serons-nous capables de ce nombre ? Je ne suis pas sûr.
« Si nous n’obtenons pas [les contributions nationales les plus ambitieuses], la COP, même si nous pouvons dire qu’elle s’est bien passée, ne se déroulera pas aussi bien que cela », a-t-il averti. Le Portugal se présente à Glasgow comme « le pays qui a été le premier au monde à dire qu’il serait neutre en carbone [en 2050] et le pays qui a présidé l’Union européenne lorsqu’il s’est engagé à être le premier continent neutre en carbone en 2050 et, après cela, avoir des émissions négatives », a soutenu Matos Fernandes.
En 2015, dans le cadre de l’accord de Paris sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, l’engagement portugais était de réduire les émissions de carbone de 40 % d’ici 2030. Désormais, cet engagement est de 55 %. Le Portugal s’est rendu également à la COP26 avec l’engagement « dans dix ans de contribuer avec 35 millions d’euros au financement des pays en développement qui doivent aussi faire un voyage pour parier sur les énergies propres ». « Beaucoup de ces pays, notamment ceux d’Afrique qui parlent portugais, ont déjà de sérieux problèmes d’adaptation et sont déjà bien conscients des conséquences du changement climatique », a déclaré le ministre.
Le financement climatique, visant à créer les conditions de la transition énergétique vers les sources renouvelables, sera toujours « le dossier le plus brûlant » à Glasgow, comme cela s’est produit lors des précédents sommets sur le climat, a estimé Matos Fernandes, qui a souligné un autre sujet qui « doit se calmer »: la transparence .
« Il est essentiel que chacun s’engage, également pour des raisons de baisse des prix et pour des raisons de stabilité des prix, à évoluer très rapidement vers un monde neutre en carbone avec 100 % de l’électricité produite à partir de sources propres » a-t-il défendu. Bien qu’il ait estimé que « le discours apocalyptique n’ajoute rien » à l’effort pour un meilleur environnement, Matos Fernandes a reconnu qu’une position plus alarmiste a été décisive pour sensibiliser les citoyens ordinaires ».
« Nous ne pouvons jamais créer un discours de ‘’ça n’en vaut plus la peine’’, nous devons l’éviter même si parfois, cette alarme peut servir d’alibi à certains. Aucun [pays] ne devrait s’excuser auprès des autres qui ne le font pas. » a-t-il conclu.
Conseil « Transports, télécommunications et énergie » (Énergie), 28 février 2022
Conseil « Transports, télécommunications et énergie » (Énergie), 28 février 2022
Principaux résultats
Les ministres chargés de l’énergie de l’UE se sont réunis aujourd’hui à Bruxelles pour procéder à un échange de vues sur la situation énergétique en Ukraine et en Europe à la suite de l’agression militaire non provoquée et injustifiée de la Fédération de Russie.
Soutien à l’Ukraine et situation énergétique en Europe
Les actions militaires russes en Ukraine produisent des dégâts considérables sur les capacités énergétiques de cet État. Les ministres de l’énergie ont fait part de leur pleine disponibilité pour apporter assistance à l’Ukraine en la matière.
En outre, ces opérations militaires provoquent une augmentation des prix du gaz dans l’UE ainsi que des prix internationaux du pétrole. Celle-ci a lieu dans un contexte plus général de rebond des prix de l’énergie en Europe et au niveau mondial depuis 2021.
Le Conseil européen du 24 février 2022 a appelé à faire avancer les travaux à tous les niveaux, et a invité la Commission, en particulier, à proposer des mesures d’urgence, notamment dans le domaine de l’énergie.
Par conséquent, la présidence du Conseil a estimé essentiel de faire avancer rapidement la discussion portant sur les mesures de préparation et d’urgence à tous niveaux dans le secteur énergétique en Europe, tout autant que sur toutes les possibilités de réponse aux demandes de soutien ukrainiennes, telles que la synchronisation du réseau électrique de l’Ukraine avec le réseau de l’Union.
Dans ce contexte inédit d’opérations militaires aux portes de l’Union, nous devons agir dans trois axes sur le court terme : soutenir concrètement l’Ukraine ; renforcer la résilience du système énergétique européen ; maîtriser les évolutions à venir des prix de l’énergie. Toutefois, même si la Russie devait cesser ses exportations, ce qui n’est pas à l’ordre du jour actuellement, il n’y a pas de risque pour la sécurité d’approvisionnement de l’Union européenne dans l’immédiat. Par ailleurs, il est plus que jamais important d’accélérer la transition écologique, afin d’atteindre nos objectifs d’indépendance énergétique de l’Europe et de neutralité climatique.
Barbara Pompili, ministre française de la Transition écologique
Les ministres ont partagé leurs propositions quant à l’assistance supplémentaire à fournir au gouvernement ukrainien, notamment dans la consolidation du fonctionnement de son réseau électrique, en permettant d’assurer la synchronisation du réseau électrique avec celui de l’Union et en apportant une assistance et des ressources énergétiques.
Le Conseil a déjà adopté une aide de 1,2 milliard d’euros en faveur de l’Ukraine en janvier 2022 sous la forme de prêts destinés à favoriser la stabilité en Ukraine. Les ministres ont aussi déclaré être prêts à agir au niveau national pour fournir à l’Ukraine de l’aide supplémentaire, financière ou matérielle.
Durant le débat, les ministres de l’énergie ont présenté leur point de vue sur la situation ainsi que l’état actuel des approvisionnements, des stocks et des flux d’énergie dans leur pays. Les États membres et la Commission se sont accordés pour constater que l’Union européenne ne courait pas de risque d’approvisionnement en gaz ou en carburant dans l’immédiat, même dans l’éventualité d’une rupture d’approvisionnement en gaz russe. Par ailleurs, la Commission et les États membres se coordonnent pour préparer la contribution de l’Union européenne à toute action possible en matière d’approvisionnement pétrolier, en particulier dans le cadre de l’Agence Internationale de l’Énergie; les États membres se tiennent prêts à mobiliser les stocks stratégiques si l’évolution de la situation en termes de flux ou de prix le rend nécessaire.
Les ministres ont exprimé leur point de vue sur la nécessité de mesures d’urgence, portant notamment sur la sécurisation de l’approvisionnement, une gestion optimisée des stocks et l’amélioration de la coordination entre les États membres. Ces mesures devaient être complétées par une action commune visant à accroitre les importations d’énergie en provenance d’autres régions que la Russie.
Les États membres vont continuer à surveiller attentivement la situation, en coordination étroite avec la Commission, afin de pouvoir agir rapidement si nécessaire. Ils renforceront par ailleurs leurs contacts avec les partenaires internationaux, dans une perspective de stabilisation des flux et des prix de l’énergie.
Au vu des derniers développements, les ministres ont exprimé leur point de vue sur les options pour limiter les impacts des prix sur les ménages et les industries. De nombreux États membres ont déjà adopté des mesures au niveau national, notamment au niveau fiscal et tarifaire, pour protéger les consommateurs les plus vulnérables. Ils considèrent que « la boîte à outils » proposée par la Commission en octobre 2021, a fourni un cadre européen utile pour coordonner les mesures nationales. Les ministres attendent la nouvelle communication de la Commission qui devrait inclure des développements nouveaux pour assurer la maîtrise des prix de l’énergie dans ce contexte de crise inédit.
Enfin, les ministres ont souligné l’importance du Pacte vert et du paquet législatif « ajustement à l’objectif – 55% » pour assurer la réduction de la dépendance aux hydrocarbures de l’Union.
- Résumé de la Présidence
- Conclusions du Conseil européen, 24 février 2022
- Communication de la Commission sur les prix de l’énergie
- Prix de l’énergie (informations générales)
- Énergie propre: alimenter la transition vers une économie à faible intensité de carbone (informations générales)
Un portefeuille financier et climatique pour à lutter contre les changements climatiques, quel avenir ?
Jochen Flasbarth secrétaire d’État à la Coopération économique et du développement
Un objectif vieux de dix ans consistant à récolter 100 milliards de dollars américains pour aider les pays en développement à lutter contre les changements climatiques et à s’adapter à leurs répercussions ne sera probablement pas atteint avant deux ans. C’est la conclusion d’un nouveau rapport du ministre canadien de l’Environnement, Jonathan Wilkinson, et du secrétaire d’État allemand à l’Environnement, Jochen Flasbarth, présenté durant les pourparlers sur le climat de la COP26 des Nations unies, en Écosse.
Wilkinson et Flasbarth ont été invités par le président désigné de la COP26, Alok Sharma, en juillet 2021, à proposer un plan pour enfin respecter un engagement pris en 2009 de mobiliser 100 milliards de dollars annuellement d’ici 2020. Si les chiffres pour 2020 ne sont pas encore disponibles, « l’objectif a été presque certainement manqué », a concédé lundi M. Sharma, lors d’une déclaration par visioconférence pour présenter le rapport, qui détaille les moyens d’y arriver.
L’argent manquant est susceptible d’être une source de frictions lorsque les pays se rencontreront en Écosse, car les États en développement et les petits États insulaires les moins responsables du réchauffement climatique sont invités, de même que les pays les plus riches, à redoubler d’efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre avant 2030.
La promesse de financement climatique, faite pour la première fois en 2009, a été reprise lors des pourparlers de Paris sur le climat en 2015 et a été l’une des raisons pour lesquelles les pays les moins développés et les plus touchés du monde ont accepté de signer l’accord.
Dix ans plus tard, l’aide n’atteignait que 79,6 milliards en 2019, selon les derniers chiffres publiés en septembre par l’OCDE. MM. Wilkinson et Flasbarth s’attendent à ce que l’objectif soit enfin atteint en 2023, avant que les promesses de financement pour le climat dépassent les 100 milliards de dollars américains en 2024 et 2025.
Si cet objectif reste très symbolique, de nombreux acteurs et experts le jugent désormais largement insuffisant, étant donné que les effets du réchauffement s’accélèrent, avec la recrudescence catastrophique de sécheresses, d’incendies géants, d’ouragans, d’inondations, entre autres. « Cent milliards ne répondent pas aux besoins », a estimé lundi Christiana Figueres, responsable climat de l’ONU pendant la COP21, saluant néanmoins un signe de « bonne volonté de la part des pays du Nord ». L’Institut international pour l’environnement et le développement s’est félicité, de son côté, que le plan publié « transforme enfin des mots en actes » : « Cela contribue à mettre la COP26 sur les rails. »
Sustainable Investment
Valdis Dombrovskis, Executive Vice-President of the European Commission in charge of an Economy that works for People
With COP26 approaching fast, the world will look to governments for leadership. People expect us to do what it takes to meet the challenges that affect every person and country on the planet.
The EU has been spearheading the global fight against climate change. We are committed to the goals of the Paris Climate Agreement, to becoming a sustainable economy and turning climate-neutral by 2050.
And we take these commitments very seriously.
How can we make sure of meeting them?
Answer:
We recently proposed a string of measures designed to reach our ambitious targets, across all sectors of the economy. we will come with more later this year.
But it will not be cheap. It will also require an entire rethink of our economy and of how we invest.
Achieving our higher 2030 target of cutting emissions by 55% calls for additional annual investments of some €355 billion over the next decade. This is in addition to around €130 billion that we will need for other environmental goals.
This is why we devised the Sustainable Europe Investment Plan.
Despite the pandemic’s disruptions, its overall implementation is on track. The plan gives us real financing clout – at least €1 trillion over the next decade. In the EU budget, we have raised the share of climate spending from 20% to 30%.
The InvestEU programme also plays an important role and is being rolled out. It is a powerful tool to generate private investments with a positive climate and environmental impact.
The green transition will also be vital for Europe’s recovery.
This is why we made green and sustainable projects a focus of our recovery plan: Next Generation EU. Its main financing tool, the Recovery and Resilience Facility, will spend 37% of its funding on climate mainstreaming and green projects.
However, we know that public money will not be enough. So, we have to rely on the private sector.
And this is why sustainable finance is so important: to generate investments to support sustainable growth and for Europe to make a real difference on climate change.
We are pushing ahead with our taxonomy classification system for sustainable economic activities – the world’s first. Here, I want to commend the European Parliament for approving the first climate taxonomy system.
The EU’s voluntary green bond standard is aligned with the taxonomy system. All issuers, in Europe or outside, can use it to help attract sustainable investments.
Through NextGenerationEU, the EU will also make a significant step towards financing the Green Deal and green transition by becoming the world’s largest issuer of green bonds.
On sustainability, we have created rules to improve the way that companies and financial market participants disclose how climate and environment affect their business and investments. And vice-versa too: how their activities affect climate and the environment.
The EU will also use its trade agreements to speed up cooperation on climate action and other environmental challenges – such as biodiversity and sustainable food systems.
We are proposing the inclusion of Paris climate commitments as a key element of trade negotiations. And we seek commitments for climate-neutrality in our negotiations with G20 countries.
Any transition of the scale that we envisage will also have a major social impact, for generations to come.
So, it must be fair and inclusive, not leaving any vulnerable region or people behind.
That is why we created the Just Transition Mechanism: a package of financial and practical support to assist those most affected by this major socio-economic transformation.
And we have proposed a new Social Climate Fund to support the most vulnerable in the green transition.
We designed the Sustainable Europe Investment Plan to make the EU’s green transition a reality.
It has global implications too.
Some EU initiatives may inspire other countries and International Financial Institutions to move in the same direction.
So, we will work with all like-minded partners on sustainable finance to make sure that our international work is coherent and ambitious. The International Platform on Sustainable Finance is a good example of a forum for global cooperation on sustainable investments and finance.
I commit to building a coalition of trade ministers across the globe who want to take action to promote trade in green goods and services. And more broadly, to promote trade and sustainability as a way to help us reach our climate and environmental objectives.
To take this forward, I will call for a ministerial meeting devoted to trade, climate and sustainability next year and I look forward to a productive discussion.
Commissioner Simson : Four points discourse at the Energy Council
We have a clear mandate from the Leaders to make the best use of the EU toolbox and work on the medium and longer-term measures that I presented two weeks ago. It is now up to us to take this work forward.
We all share the concern for the most vulnerable. Our immediate priority is to protect our people and businesses from the impact of the exceptionally high prices.
The Commission’s communication from 13 October presents a set of tools that can be used, in line with the existing EU rules, to mitigate the impact – from direct income support to tax reductions and state aid.
Each Member State can implement those measures that are most appropriate to their situation and to their citizens. All are following the developments closely, and many have already acted.
It is important to coordinate these actions to ensure the proper functioning and benefits of our common energy market. But Member States vary widely in terms of their energy mix, tax policies and social situation, which means there is no ‘one-tool-fits-all’ solution available.
In addition to immediate action, the Commission also laid out medium and long-term measures to make our energy market more resilient and avoid price volatility in the future.
Calling these measures medium and long-term does not mean we will wait to act. Quite the opposite, the work has already started.
First, we are looking into the functioning of our electricity market. There is a broad consensus when it comes to the drivers of the current price hike – it has been caused by the extraordinary global gas demand, not our market design.
The current market model provides a stable framework that delivers more renewables, enhances cross-border integration and generally, ensures cheaper energy for all consumers.
Last year, during periods when renewables provided the majority of electricity production, it was not unusual to see negative electricity prices. In the present set-up, fossil fuels are only used when there is not enough affordable green or low-carbon energy to meet the demand.
By the way, we have published this morning our State of the Energy Union report, which shows that in 2020 renewables overtook fossil fuels for the first time as our top power source for electricity generation.
I am convinced this system remains the best to deliver clean, secure and affordable electricity across the EU. And we heard from many ministers today that we should not rush into rash decisions. But we cannot ignore the price volatility we are experiencing right now, and we must analyse what can be done to mitigate these risks in the future.
We have therefore asked ACER, the body of European energy market regulators, to provide an evidence-based assessment of the functioning of our electricity market. I met the Director of ACER, Christian Zinglersen, yesterday to discuss this task.
I asked him to share initial findings already by mid-November and a full study in April 2022. By then, ACER will also propose recommendations for the Commission to consider.
Second, we will improve the functioning of the European gas market. While the current difficulties have underlined the need to decrease our dependency on fossil gas, it will have a role to play in the transition – replacing more polluting energy sources like coal and lignite and balancing the use of intermittent renewables, while other sources of flexibility are being developed.
In December, we will put forward a comprehensive legislative package designed to decarbonise our gas market and establish the market for hydrogen. This also allows us to assess the liquidity, transparency and flexibility of the gas market in general and look into issues around storage, joint procurement and consumer empowerment. We will discuss these topics in more detail with the ministers over lunch today.
Third, we will continue to ensure that the European energy markets are free of speculation and manipulation. When electricity, gas and carbon markets work well, they guarantee that the needs of our consumers are met and that we are moving towards a greener, better integrated and more flexible energy system.
ACER and national regulators perform EU-wide market oversight of wholesale energy markets based on REMIT – the Regulation on Wholesale Energy Market Integrity and Transparency. I have asked them to cooperate closely and exercise their powers to detect, deter and investigate any potential misbehaviour.
In addition, we must make certain that our carbon market works as intended. There is no evidence in recent market information that speculation is a major driver of the price in the carbon market. But we have asked the European Securities and Markets Authority (ESMA) to examine more closely patterns of trading behaviours and the potential need for targeted actions. The first preliminary assessment is due by 15 November and the full analysis by early 2022.
Last but certainly not least, we all agree that the only lasting solution to price volatility and our dependence on fossil fuels is more renewable energy and energy efficiency.
We have of course already taken and proposed significant steps to boost the share of renewables and increase energy savings, especially with the Fit For 55 package that is currently under discussion in the Council and the European Parliament. It is imperative that we do not scale back our ambition but accelerate the green transition.
One area where we need to push even further is permitting for renewable energy and grid developments – this has become a serious bottleneck for faster deployment of renewables. We need to cut red tape and remove unnecessary administrative barriers, so that permits are given out within two years as the EU rules require, not 6 to 7 years as can be the case today.
The Commission has proposed measures to simplify and accelerate authorisations for offshore wind projects in the context of the TEN-E revision. I call on both the Council and the European Parliament to ensure that these provisions are not watered down.
I will also present early next year a guidance document based on best practices, to inspire and steer more progress in this area.
There is no denying that the current market situation puts Europe under pressure. But as is always the case, we should use this challenge to make our Energy Union more resilient, more competitive and more independent. We have the tools at hand to do so.
How to counter rising energy prices
By Kadri Simson, European Commissioner for Energy
One week ago, I said that we should not underestimate the impact of this price spike. Our immediate priority as the European Union is to help Member States take short-term coordinated action, protecting the most vulnerable citizens and the competitiveness of companies. We must also mobilise our Single Market and our common policy levers to make the EU most resilient for future crises. This is the logic of our Toolbox Communication.
What has caused the rise in prices at global level:
We are witnessing a perfect storm of various factors converging towards raising energy prices.
The world economy has started to rebound after the pandemic. We are seeing the expected domino effect on the demand for gas, and especially in Asia. China is hungry for energy and rival for the same LNG supplies as Europe, offering a higher premium.
At the same time, here in Europe, our gas supply has tightened. An unusually cold winter and spring last year depleted the gas storage in Europe before the injection season. LNG supply was hampered by technical problems in some markets, and by the strong competition from Asian markets. Europe’s domestic gas production has also decreased.
All of that was compounded by a reduction in deliveries due to delayed maintenance work on gas pipelines. Pipeline gas from Russia has not compensated this emerging shortfall.
While long-term contracts from Russia are being respected no extra capacity was booked, despite the rising prices, exacerbating an already tight balance.
In parallel, less wind than usual in Western Europe and less hydropower reduced the available amount of renewable energy.
The carbon price has also steadily increased due to economic recovery and the greater use of carbon intensive fuels.
All of this has driven up gas prices across the globe and created the ingredients for an abrupt price surge in Europe.
We expect high gas prices to gradually decrease from spring next year based on current demand forecast. However, the winter will be a crucial variable.
Gas underground storage is entering the winter season at a level lower than the historical average. We are currently above 77% across Europe. This level is slowly continuing to improve day by day. Based on ENTSO-G’s latest winter outlook, this is tight but adequate to cover the winter season needs in normal circumstances. However, should an exceptionally cold winter combine with unexpected disruptions in supply, more volumes of gas would be needed. We need to be vigilant.
All of these elements show that the, global gas market is in a precarious balance. We need a proactive policy response now to protect our competitiveness, our security of supply and our agenda for a cleaner energy system.
The high prices are not the cost of the clean energy transition. The opposite, in fact. The move towards green, clean, sustainable energy is part of the equation for a lasting solution.
More renewables plus more energy efficiency means more affordable and secure energy.
Wind and solar, as we know, continued to generate the cheapest electricity in Europe in recent months. And their share in the energy mix is ever increasing.
And when this is part of the bigger picture of a well-integrated electricity market, they will be key to maintaining affordability for all consumers.
The measures in the Toolbox:
First, our advice is that the most effective action in this moment is to deliver targeted support for households, who bear the brunt of this price spike. The primary target should be on vulnerable consumers, for a reason of equity. Support could take the form of lump-sum payments to low-income families or direct support for a defined minimum consumption per household or inhabitant. ETS revenues can be used for this.
To complement this measure, safeguards to avoid disconnections from the grid or payment deferrals could be considered. We know that some Member States introduced such measures at the beginning of the pandemic and that they proved effective.
Relief from some taxes and levies can also be used to alleviate the burden on households, with the application of reduced rates or even exemptions for vulnerable populations. The EU framework already allows for it in targeted situations.
Short-term measures designed in this way have a dual benefit: they help citizens to weather the temporary shock and avoid undermining the market incentives towards the green transition.
In some way, these measures anticipate the new tools that we proposed in the July Package for a just transition.
The proposed Social Climate Fund would ensure a structural response to addressing energy and mobility poverty. It will provide Member States additional funding for building improvements, infrastructure development and direct income support that can support citizens throughout the initial phase of the green transition. With 72.2 billion EUR. And by the end of the year, the Commission will propose a Council Recommendation on the social and labour aspects of the green transition.
Beside national measures, the Communication commits the Commission to increase market surveillance over energy markets and the ETS market, together with ACER and ESMA, to detect and deter any abuse or uncompetitive behaviour, or speculative action.
We expect that this guidance will help Member States design and implement effective measures in a coordinated way and in line with EU law, maximising impact.
But the toolbox also proposes medium- and long-term action, where the EU is in the lead.
First, it is essential to strengthen Europe’s preparedness and resilience to price hikes.
This concerns the good functioning of gas markets. As we move towards decarbonisation, fossil gas is bound to be replaced by renewable gas, be it biomethane, e-fuels or renewable hydrogen. Setting the rules to encourage this development will be the core of the December Gas package. But Gas has a role in the ongoing transition. Thus, in the December package we will address issues of consumer protection, security of supply and storage.
We need to upgrade consumer protection rules, to empower active consumers and encourage the uptake of renewable gases, produced domestically.
We need a more precise framework for storage. Today, gas storage is not available everywhere in the EU. A more integrated European approach could optimize costs and protect against price volatility. We will look into issues like making access to storage easier and ensure that storage capacities are optimally used.
Finally, we should explore if joining forces among Member States could help us be more prepared to face price volatility. That’s why we will also examine the potential benefits and design of voluntary joint procurement of reserve gas stocks, in line with energy market regulation and the EU competition rules.
But the electricity market design is also at the centre of the public debate. We are not convinced that any alternative framework, with regulated prices for different technologies, would deliver better prices and clearer incentives for green investment. The electricity market design is exactly tailor-made to deliver more renewables and cheaper energy to all consumers and to enhance cross-border integration.
We have seen the proof of this: last year, renewables provided the majority of electricity production, and negative electricity prices were widespread as a result.
The only real way to decouple gas and renewables in the price formation on the electricity market, is to speed up the integration of renewables into the energy system.
While the electricity market design is not at the root of today’s problems, we still need to understand better its benefits and drawbacks, notably its ability to withstand price volatility. That’s why we have tasked ACER with conducting a study on those issues and to report by April with recommendations for follow up. Going forward, we see the need for doubling down on investing in flexibility and storage to integrate more variable renewable energy in the electricity market.
The last message from the toolbox is that the ultimate future-proof solution to the energy bill crisis is to accelerate renewables and energy efficiency.
In some ways, we have already presented our plan to avoid today’s situation in the future in the July Green Deal Package. It sets out an ambitious framework for a renewables-based energy system that operates much more cost-effectively than it does today. The July RED revision proposal enables a greater use of public purchase agreements, energy communities or cross border cooperation. It fosters the development of offshore wind and green hydrogen. The amended Energy Efficiency directive increases our ambition for energy efficiency on a number of key fronts.
Today’s events give us a clear message: we do need these initiatives and we must even accelerate our agenda.
In our view we should:
- accelerate auctions for renewable energy
- speed up permitting,
- invest more on storage, flexibility and cybersecurity of the grids
- and step-up investments in interconnections on energy efficiency and in buildings performance
- accelerate implementation of the Next Generation EU projects
Conclusion:
The European Union has gone through energy commodity crises before. Every time we found the strength to respond, through market integration, energy efficiency and cross border solidarity. Thanks to this work, we are today better prepared than we were some years ago.
At the same time, this price rally is happening as a structural clean energy transformation is taking place at global level. The world of tomorrow will be built on renewables.
And so, faced with a crisis driven by our legacy of fossil fuels dependency, we need to act and take the right measures, so that we not only protect Europeans in the here and now, but we create the conditions for a stronger energy security in the clean energy world of tomorrow.
La France leader de la Transition énergétique en Europe, un “marathon” complexe pour atteindre ses objectifs climatiques d’ici 2050.
Fatih Birol, Directeur Exécutif de l’Agence Internationale de l’Energie (IEA)
Je mets en lumière un rapport publié par l’Agence internationale de l’énergie (AIE) qui appelle le gouvernement à accélérer les investissements dans les énergies propres. Et l’invite à prendre des décisions rapides sur l’avenir du nucléaire.
C’est un paradoxe douloureux, mis en avant par l’Agence internationale de l’énergie (AIE). La France s’est posée comme l’un des leaders de la transition énergétique et elle est largement vue comme un précurseur par la communauté internationale. De fait, ses émissions de gaz à effet de serre par habitant sont les plus faibles des pays membres du G7. Pourtant, elle est en retard sur ses objectifs de transition énergétique, bien que d’importantes réformes soient en cours.
Un travail considérable
A ce stade, la France n’est pas dans les clous pour atteindre la neutralité carbone en 2050. En 2021, par exemple, les objectifs visés en matière de renouvelables et d’efficacité énergétique n’ont pas été atteints. La France a un travail considérable devant elle sur la route du net zéro.
Les émissions de CO2 du secteur de l’électricité sont relativement faibles, grâce au nucléaire, qui assure 71 % des besoins, et dans une moindre mesure à l’hydroélectricité (10 %). Mais le reste des usages énergétiques est dominé par les carburants fossiles comme le pétrole et le gaz, dans le secteur du transport notamment. Le pays va probablement avoir des difficultés à atteindre ses objectifs de déploiement de véhicules électriques.
La France revendique un rôle moteur en faveur de la transition énergétique sur la scène internationale et dispose déjà d’une électricité très largement bas carbone… mais elle doit progresser davantage pour espérer parvenir à la neutralité carbone en 2050. A deux mois de l’élection présidentielle, l’Agence internationale de l’énergie (AIE), basée à Paris et rattachée à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), dresse le bilan de la politique énergétique du pays – un exercice qu’elle répète tous les cinq ans. En plein débat sur les différentes options possibles et alors que le président Emmanuel Macron a annoncé, son intention de relancer un nouveau programme nucléaire, elle formule également une série de recommandations et appelle les dirigeants à faire des choix de façon urgente.
Des décisions-clés concernant le futur système énergétique de la France doivent être prises bientôt si elle veut pouvoir atteindre zéro émission nette en 2050. La France doit investir beaucoup plus dans l’efficacité énergétique, les énergies renouvelables et le nucléaire.
Trop de pétrole et de gaz
Cela se traduit par une hausse continue des émissions de gaz à effet de serre, hormis en 2020, non représentative en raison de la crise sanitaire. La France consomme actuellement 145 millions de tonnes équivalent pétrole tous les ans, beaucoup trop par rapport à l’objectif de 130 millions qui avait été fixé pour 2020, et de 121 millions prévus en 2030.
Car nous faisons d’abord un constat : les progrès de la France sont lents et le pays est en retard sur ses propres objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de déploiement des renouvelables. Celles-ci ne représentaient que 19,1 % de la consommation finale d’énergie en 2020, alors que l’ambition était d’atteindre 23 %. Pour l’organisation, l’écart avec les cibles inscrites dans la feuille de route énergétique de la France pour 2023 – la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) est encore poussif : pour les atteindre, la France devrait ajouter, en à peine trois ans, 6,4 gigawatts (GW) de capacité éolienne, soit 40 % de la capacité totale installée aujourd’hui, et quasiment doubler ses capacités photovoltaïques.
L’Hexagone devrait pouvoir rattraper son retard au cours des prochaines années, si les réformes importantes qui sont en cours sont mises en œuvre. Il faudra en particulier une accélération significative des investissements dans les énergies propres, et dès maintenant. Pour atteindre les objectifs fixés pour 2023, il faudrait ajouter plus de 6 gigawatts de capacités éoliennes (l’équivalent de 40 % de ce qui est déjà installé) et presque doubler les capacités solaires, en seulement trois ans. Un véritable défi.
Accélérer dans les renouvelables
Nous saluons certaines réformes pour accélérer le déploiement des renouvelables, comme les mesures du plan de relance (30 milliards d’euros pour la transition) ou le dispositif ‘’MaPrimeRénov’’’, pour la rénovation énergétique des bâtiments. Mais nous regrettons d’autres, comme la révision rétroactive des tarifs accordés aux fournisseurs d’électricité solaire, une mesure qui sape la confiance des investisseurs selon elle.
La planète n’investit pas assez pour contrer le réchauffement climatique
La France reste significativement en retard sur ses voisins dans l’éolien en mer, aucune turbine n’ayant été installée à ce jour au large des côtes. Les aides publiques aux renouvelables, comme aux mesures d’efficacité énergétique d’ailleurs, sont complexes, multiples et fragmentées.
Nucléaire : l’urgence
Le retard dans les renouvelables n’est pas le seul problème pointé dans notre rapport. Le parc nucléaire français est vieillissant. Or aucune décision n’a été prise sur ce sujet, faute de visibilité sur la politique énergétique au-delà de 2035, date à laquelle la part du nucléaire doit tomber en principe à 50 % du mix électrique. Il est urgent que le gouvernement décide comment seront financées la modernisation du parc nucléaire existant et la construction de nouvelles centrales. Emmanuel Macron doit répondre à cet appel.
Making our energy system fit for our climate targets
Questions and answer to Mme. Mechthild WORSDORFER, Deputy DG, DG ENERGY of the Commission
- How will renewable energy and energy efficiency contribute to the EU’s 2030 target to reduce net greenhouse gas emissions by at least 55%?
The energy sector accounts for 75% of the EU’s greenhouse gas emissions. Saving energy through energy efficiency measures and the massive scale up of renewable energy are key to decarbonising the economy – whether in buildings, industry, transport or other sectors. Both measures directly reduce emissions, air pollution and dependency on fossil fuels.
The cheapest and cleanest energy is the energy we don’t use, which is why the Commission is proposing to write the energy efficiency first principle into EU law and to strengthen energy efficiency measures with the revision of the Energy Efficiency Directive. By using less energy, we lower the cost of the green transition, we lower our household bills and use less natural resources.
The EU is today a frontrunner on renewable energy and has already taken significant measures to boost its use. Across the EU, the share of renewable energy in final energy consumption has increased from 9.6% in 2004 to 19.7% in 2019. Currently, 34% of our electricity comes from renewable sources.
Two things are necessary to increase the share of renewable energy: investments in existing and new renewable energy technologies to increase production (and further reduce production costs); and creating an energy system able to integrate large shares of renewables for end users as efficiently as possible. These needs are addressed in the Commission’s proposal to revise the Renewable Energy Directive, which will provide certainty to investors through increased support to renewables in the sectors where progress has not been fast enough and specific promotion of the use of renewable fuels such as hydrogen in sectors that are hard to decarbonise. Additional measures to make permitting processes more efficient and to further promote direct contracts between producers and consumers will also increase the attractiveness of renewable energy projects for private investors.
- How will renewable energy and energy efficiency contribute to other parts of this package?
Energy is also at the heart of other parts of the package of proposals presented today. Adjusting the minimum levels of taxation to the carbon content of energy carriers, as proposed in the revision of the Energy Taxation Directive will make cleaner fuels financially more attractive and will further incentivise the switch to renewables (see Memo). Similarly, the strengthened EU Emissions Trading System for industry and power generation and the new emissions trading for transport and for fuels used in buildings will provide a strong price signal to reduce energy use and increase the share of renewable energy in electricity production, industry and transport (see Memo). The Carbon Border Adjustment Mechanism will ensure that carbon leakage in electricity and industry is addressed in a way that incentivises and rewards ambitious climate and energy policies (see Memo). The Alternative Fuels Infrastructure Regulation, CO2 emissions standards for cars and vans, and the initiatives for sustainable aviation and maritime fuels are also closely intertwined with energy policy (see Memo). By the end of the year, the Commission will also propose to revise the Energy Performance of Buildings Directive, and lay out concrete measures to decarbonise gas and support the emerging hydrogen market, and to reduce methane emissions.
- Will the revised Renewable Energy Directive increase targets at EU and national level?
In 2019, the share of renewable energy in the EU as a whole was 19.7% – well on track to achieve the collective 20% target by 2020. However, progress has varied widely from one Member State to another (Eurostat, 2019). The 2018 Renewable Energy Directive set a 2030 target of at least 32% of renewables in the EU energy mix, based on national contributions. When Member States submitted their National Energy and Climate Plans (NECP) in 2020, the cumulative impact of the 27 plans already went beyond this figure, adding up to a projected renewables share of 33.1-33.7%, based on the announced measures.
However, with the increase in climate ambition – to achieve a 55% net greenhouse gas emissions reduction by 2030, compared to 1990 levels – it is clear that the EU target needs to be more ambitious. Today’s proposal raises the binding EU-level target for renewables to 40%. Member States will need to increase their contributions in order to collectively achieve the new target, building on the ambition outlined in their respective NECP.
- How will the Renewable Energy Directive promote the use of renewable energy?
All renewable energy sources are needed to meet the EU’s 2030 emission reduction target and reach climate neutrality by 2050. The proposal does not prescribe which technologies should be used, but does set targets for the main economic sectors contributing to energy demand:
- It increases the renewable targets:
- for transport (13% greenhouse gas intensity reduction)
- for heating and cooling (annual binding increase of 1.1 percentage point at national level)
- It establishes indicative targets:
- for industry (1.1 percentage point annual increase in renewable energy use)
- for buildings (at least 49% renewable energy share)
The Directive also gives an additional push to advanced biofuels and introduces sub-targets for renewable hydrogen and hydrogen-based synthetic fuels:
- in transport (2.6% for renewable fuels of non-biological origin)
- in industry (50% renewable share in hydrogen consumption)
These targets are aligned with the EU Hydrogen Strategy ambition of rolling out 40GW of electrolyser capacity by 2030.
In line with last year’s EU Energy System Integration strategy, the revised Directive addresses barriers to specific technologies that are key to a more integrated circular energy system – such as district heating – and promotes the use of renewable electricity in transport and the heating and cooling sector, as well as renewable hydrogen, which is necessary for sectors that are difficult to electrify.
The Commission is proposing to put in place an EU-wide certification system for renewable fuels (including hydrogen) to support the deployment of an adequate energy mix able to deliver on the EU’s increased climate ambition.
When it comes to the deployment of offshore renewable energy across the EU, the current directive includes options for Member States’ cross-border cooperation on a voluntary basis. The proposal is stepping up the requirements to ensure the development of joint pilot projects. In addition, the Commission will prepare guidance on permitting to ensure a speedy enforcement of the current rules and setting best practices.
- How will the Commission ensure that bioenergy is sustainable?
Bioenergy is a key part of the EU energy system, representing 12% of the overall energy mix and 60% of renewable energy consumption. Sustainable use of bioenergy contributes to the decarbonisation of the EU economy.
Climate neutrality will require increasing amounts of renewables and sustainable bioenergy will continue to play an important role. This is particularly important for hard-to-abate sectors in the context of an integrated energy system (e.g. heavy-duty transport and in industry). For several Member States, bioenergy is also indispensable as they transition away from fossil fuels towards cleaner energy sources.
The EU sustainability criteria for bioenergy were already significantly reinforced in the 2018 Renewable Energy Directive in order to reduce the risk of unsustainable bioenergy production and make sure that its use is efficient and results in high greenhouse gas savings. Its provisions cover biomass and biogas in heat and power, in addition to biofuels for transport. The directive also includes specific biodiversity and climate safeguards for forest biomass, which contributes around 60% of EU’s bioenergy.
With today’s proposals, the EU bioenergy sustainability criteria are further strengthened in line with the increased climate and biodiversity ambition of the European Green Deal:
- In order to further protect biodiversity-rich forests, the proposals prohibit the sourcing of woody biomass for energy production from primary forests, peatlands and wetlands, and only allows it from highly biodiverse forests when there’s no interfere with nature protection purposes;
- It further specifies the sustainability criteria on harvesting and the maintenance of soil quality and biodiversity;
- To minimise the use of quality roundwood for energy production, undue distortive effects on the biomass raw material market and harmful impacts on biodiversity, the proposal promotes using biomass according to its highest economic and environmental added value (so-called cascading use). It prohibits national financial incentives which support the use of saw logs, veneer logs (high quality wood), and stumps and roots (that are important for the soil) for energy generation, and, under certain conditions, the production of electricity from forest biomass in electricity-only-installations;
- A future Delegated Act will set out which practices are considered to be in line with the cascading principle for minimising the use of quality roundwood for energy production, with due regard to national specificities. Further limitations regarding support schemes to forest biomass may be considered in the future, on the basis of a report on their impact on biodiversity and market distortions;
- To promote higher greenhouse gas savings, the directive will require all biomass-based heat and power installations to comply with minimum greenhouse gas saving thresholds. Currently this only applies to new installations;
- The EU sustainability criteria for biomass should in the future apply to smaller heat and power installations (equal or above 5MW) rather than the 20 MW threshold under the current directive.
These new measures will further ensure the sustainability of forest biomass used for energy production in the EU. They will also promote more resource-efficient use of biomass, minimising the risk of diversion of high quality roundwood away from high value uses such as construction or furniture making.
Underlining the importance of trees for the climate, and the environmental and economic benefits they provide, today’s package also includes the new EU Forest Strategy aimed to increase EU forest area.
- How does the Renewables Directive contribute to decarbonising buildings?
Buildings consume 40% of energy used in the EU and generate around 36% of energy-related emissions. Around 80% of the energy consumption in buildings is for heating and cooling, while the rest goes to lighting and electric appliances, such as washing machines, fridges or dishwashers. Most of the energy consumed in buildings still comes from fossil fuels, including 76% for heating and cooling.
This is why the revised Renewable Energy Directive, in line with the Renovation Wave Strategy, introduces more targeted measures to speed up the shift of buildings’ heating and cooling systems to renewable energy as part of the retrofitting of buildings. It sets an objective to reach at least a 49% renewable share in the energy used in buildings by 2030. This objective can be fulfilled by direct electrification (such as using renewable electricity from wind and solar or supplying heating and cooling via heat pumps), direct renewable heat (e.g. geothermal and ambient energy, solar thermal, etc.), or district heating and cooling, which can use renewable energy sources as well as waste heat and cold from industrial and service sector processes.
The proposal makes mandatory the current renewable heating and cooling target of a minimum annual 1.1 percentage point increase, with additional indicative national top-ups to guide lagging Member States. The support measures available will be broader, including planned replacement schemes of heating systems or fossil phase-out schemes with milestones; local and regional heat planning; and heat purchase agreements that groups of small consumers can establish.
The revised Directive also ensures that modern district heating and cooling systems are developed to harness local renewable energy, such as geothermal, ambient and solar thermal sources, and to cost-effectively integrate renewable electricity, renewable gases and liquids for the supply of buildings and other users. To drive the necessary investment, the proposal raises the indicative target for the annual increase in renewables used in district heating and cooling from the current 1.0 to 2.1 percentage points.
- Will the transport sector have to use more renewables?
In 2019, the renewables share in the transport sector was only about 9%, and transport emissions are still on the rise. Electrification will play a big role in road transport, while clean hydrogen and hydrogen-based synthetic fuels as well as advanced biofuels will be crucial for decarbonising the aviation and maritime sector. The proposal specifically promotes renewable fuels that achieve the highest greenhouse gas emission savings, setting out a 13% target for the reduction of the emission intensity of transport, including international aviation and maritime transport fuels. It increases the ambition level for advanced biofuels to 2.2% of the transport sector’s energy consumption and introduces a 2.6% target for hydrogen and hydrogen-based synthetic fuels in the sector.
The proposal also introduces new incentives for the deployment of the infrastructure needed by electric vehicles as it requires the Member States to introduce a credit mechanism which allows charging point operators to contribute towards the target. These measures are complementary to the proposed stricter CO2 standards for cars, the proposal for the revised deployment of alternative fuels infrastructure legislation, as well as proposals on promoting the use of renewable fuels in the maritime and aviation sectors.
- What targets has the Commission proposed at EU and national level for energy efficiency improvements?
The proposal raises the level of ambition of the EU energy efficiency target and makes it binding. The Energy Efficiency Directive requires Member States to collectively ensure that energy consumption is reduced by at least 9% by 2030 compared to the 2020 reference scenario. This 9% target is equivalent to the 39% and 36% energy efficiency targets for primary and final energy consumption included in the Climate Target Plan, but is simply measured against updated baseline projections made in 2020.
The new target corresponds to a maximum primary energy consumption of 1023 million tonnes of oil equivalent [Mtoe] and final energy consumption of 787 Mtoe by 2030. Final energy consumption represents energy consumed by end-users, while primary energy consumption also includes what is used for the production and supply of energy.
Member States will contribute to achieving the overall EU target through indicative national contributions based on benchmarks of a combination of criteria, which reflect each country’s national circumstances. These include energy intensity, GDP per capita and energy savings potential to complement the fixed rates of energy reduction. Enhanced ‘gap-filling mechanisms’ will be triggered when countries fall behind in delivering their national contributions.
Energy efficiency gains across the economy will count towards the headline Energy Efficiency Directive target of 9%, including those achieved as a result of faster deployment of renewables, more ambitious CO2 standards for cars and ETS application to new sectors. In addition, the proposal nearly doubles the annual energy savings obligation which needs to be met individually by all Member States in addition to the savings they achieve through the implementation of EU legislation. The energy savings obligation is one of the main policy instruments to ensure that the European economy is more energy efficient. Member States will be required to achieve new savings of final energy consumption of at least 1.5% each year from 2024 to 2030, up from current 0.8%. This is an important instrument of the Energy Efficiency Directive, helping to drive active energy savings in end-use sectors such as buildings, industry and transport, and therefore contributing to the overall EU target.
- What role will the public sector play in promoting energy efficiency?
The public sector has an important role to play in promoting energy efficiency – firstly to serve as a model for businesses and citizens to follow, but also because of the high level of energy consumption in public buildings and services. The Commission estimates indicate that public sector activities – education, health and social services, public transport, water supply and treatment, and street lighting – together they use about 50 Mtoe annually, which is 5% of EU final energy consumption. For these reasons, the proposal includes a specific obligation for the public sector to achieve an annual energy consumption reduction of 1.7%.
In addition to this, Member States are required to renovate each year at least 3% of the total floor area of buildings owned by all levels of public administration. Public bodies will also need to systematically take into account energy efficiency requirements in their public procurement of products, services, buildings and works.
Public authorities should promote the use of energy performance contracting in particular for large non-residential buildings (above 1,000 m2) due for renovation. In order to remove barriers to energy performance contracting, Member States need to establish one-stop shops and advisory services by supporting energy service companies (ESCOs) and their clients to prepare the projects and identify best solutions for financing. Availability of skills and training for energy efficiency professions are also important. The proposal therefore includes stronger requirements to ensure that these skills are regularly assessed.
- How will you promote energy efficiency for consumers, home owners and tenants?
Targeted energy efficiency measures are an effective way to alleviate energy poverty, as they reduce overall energy use and bills. Replacing windows and insulating walls can provide considerable savings and improvements in the quality of life of citizens. Each Member State will have to ensure that a specific share of energy savings is focused on vulnerable consumers, people affected by energy poverty and people living in social housing. The share of efforts to be focused on the most disadvantaged communities will reflect the share of the population falling into this category in each Member State. It will require early and effective energy efficiency improvement measures, also for addressing any possible distributional effects stemming from applying the Emissions Trading System to buildings.
Building renovation is a high priority in the EU’s €672.5 billion Recovery and Resilience Facility and figures prominently in the respective national plans. The Commission is proposing to set up a new Social Climate Fund which supports investment in decarbonisation of buildings and transport, while tackling energy poverty.
Today, in most cases when a building needs renovating, there are no rules for a fair and reasonable division of costs and benefits between property owners and tenants. The proposal strengthens the obligation for Member States to remove barriers which are known as ‘split incentives’ between owners, who usually need to pay for energy efficiency measures, and tenants, who can directly benefit from them.
The proposal requires EU countries to put in place consumer protection and awareness-raising measures and to support a multilateral dialogue between owners and tenants organisations, consumer organisations, renewable energy communities, citizen energy communities and local and regional authorities. This dialogue should result in proposals for measures acceptable for all, and necessary incentives and guidelines. The revision of the Energy Performance of Buildings Directive later this year will also look at introducing minimum energy performance standards that are effective in addressing renovation in the context of split incentives.
The lack of knowledge about the potential benefits from energy efficiency improvements is an important obstacle to investment. The proposal therefore mandates Member States to establish one-stop shops where consumers will be able to obtain information and assistance on why and how to save energy.
- How will the energy transition be financed?
To reduce greenhouse gas emissions by 55% by 2030, compared to 1990 levels, the EU will need to invest an estimated €392 billion more each year in the energy system than it did in the period 2011-2020. Energy efficiency faces one of the largest investment gaps, estimated at around €165 billion. These are additional investments needed every year in the building sector (renewable energy sources and energy efficiency) between 2021-2030 due to the increased climate target.
The bulk of necessary investments will have to come from private funds and we are already seeing an increase of private funding relying purely on market revenues. That said, public funds continue to play an important role in unlocking private investment. There is a number of new and existing programmes under the Multiannual Financial Framework and the NextGenerationEU to support the energy transition.
The main EU instrument that will support investments in the energy transition in the immediate future will be the €672.5 billion Recovery and Resilience Facility, at least 37% of which must be dedicated to climate action. Many Member States have confirmed their intention to spend significant amounts on energy efficiency and renewable i in their national recovery and resilience plans, specifically targeting worst performing buildings and energy poor households.
In addition to this, 30% of the multi-annual EU budget from 2021 to 2027 is dedicated to climate-related spending. A significant share of Cohesion Policy funds will continue to be channelled to renewables, energy efficiency and buildings renovation. InvestEU will mobilise, through the dedicated financial instruments and technical assistance such as the ELENA Facility, private and public investments in all EU countries.
The Just Transition Fund, with an overall budget of €17.5 billion, will alleviate the social and economic costs resulting from the transition to a climate-neutral economy, including through investments in renewables, energy efficiency and buildings renovation that will have the multiple benefits of creating local jobs, reducing pollution and addressing energy poverty in a durable manner.
The centrally managed programmes like LIFE or Horizon Europe, will have dedicated funding priorities supporting a just green transition, in line with their overall objectives.
Under the ETS proposal, all auction revenues at EU and national level have to be channelled to green investments, including investments in energy efficiency measures and renewables. The proposed Social Climate Fund will in particular support vulnerable households to finance energy renovations and other measures reducing their energy consumption and enabling a switch to renewables.
Pourquoi les infrastructures de transport et de stockage du CO2 sont vitales pour atteindre le pont de la neutralité climatique ?
Dr Graeme Sweeney, Président de Zero Emissions Platform – ZEP
Le déploiement à grande échelle d’infrastructures transfrontalières de transport et de stockage de CO2 est crucial pour que l’UE atteigne son objectif climatique 2050. À cette fin, tous les modes de transport du CO2 – pipeline, bateau, barge, camion, train – et le stockage du CO2 doivent être inclus dans le règlement RTE-E révisé.
Pour atteindre la neutralité climatique d’ici 2050, il sera nécessaire de prendre des décisions d’investissement stratégiques qui transformeront considérablement les industries énergivores. Cela inclura des secteurs tels que le ciment, la chaux, l’acier et les produits chimiques, qui sont au cœur de l’économie européenne, produisant et fabriquant des produits essentiels à notre mode de vie.
Le captage et le stockage du carbone (CSC) seront essentiels dans la transition industrielle vers des émissions nettes de gaz à effet de serre. Pour ces filières, les filières intégrant le CSC représentent la voie la moins coûteuse vers la décarbonation tout en maintenant l’activité industrielle et en préservant et créant des emplois.
La révision du règlement sur les infrastructures énergétiques transeuropéennes (RTE-E) garantit que la politique de l’UE en matière d’infrastructures énergétiques est cohérente et alignée pour atteindre la neutralité climatique d’ici 2050, comme indiqué dans la loi européenne sur le climat
Investir dans des infrastructures de transport et de stockage de CO2 partagées et transfrontalières est le projet européen par excellence. Il représente une politique stratégique et instrumentale pour maintenir le bien-être de l’Europe et une société à l’épreuve du temps pour une économie climatiquement neutre.
Le déploiement d’une infrastructure de CO2 permettrait aux émetteurs industriels de tous les coins de l’Europe de se connecter à un stockage géologique permanent, où le CO2 serait stocké en toute sécurité sans retourner dans l’atmosphère, atténuant ainsi le changement climatique.
Comme la Commission l’a déclaré dans la taxonomie de l’UE et réitéré dans la directive révisée sur le SEQE de l’UE – qui fait partie du package Fit for 55 – il est prévu que le transport du CO2 soit assuré par pipeline et par bateau. Pour les prochains projets de CSC qui reposeront sur le transport de CO2 par bateau, la reconnaissance du transport de CO2 par bateau dans le règlement RTE-E est vitale. Ainsi, ce résultat doit être reflété dans l’ensemble de la législation de l’UE.
Il joue un rôle crucial dans la mise en œuvre d’une véritable atténuation du changement climatique et mérite donc un financement dans le cadre de l’infrastructure CO2. Permettre un accès sécurisé aux sites de stockage augmente la probabilité que davantage d’émetteurs industriels de CO2 investissent dans des projets, réduisant ainsi les coûts des technologies de capture.
Avec un nombre sans cesse croissant de projets de CSC prêts à être commercialisés en Europe et en passe de devenir opérationnels au cours de cette décennie, il est impératif de soutenir ces progrès. De plus, le rôle du CSC en tant que catalyseur essentiel d’une transition juste et rentable vers le net-zéro doit être pris en compte. Il est crucial d’obtenir un soutien politique pour les cinq projets candidats d’intérêt commun (PIC) sur les infrastructures transfrontalières de CO2, qui deviendront opérationnels avant 2025. Un cadre politique à long terme offrant un certain degré de prévisibilité pour les investissements devrait être une priorité pour décideurs européens.
Les infrastructures de CO2 peuvent également jouer un rôle déterminant dans la facilitation d’une économie propre de l’hydrogène, en fournissant des volumes précoces et à grande échelle d’hydrogène à faible teneur en carbone produit à partir de gaz naturel réformé avec CSC.
Les infrastructures de CO2, le CSC et l’hydrogène devraient être au cœur d’un système énergétique véritablement intégré et neutre pour le climat. L’hydrogène à faible teneur en carbone peut permettre à de nombreuses industries énergivores de se décarboner, en particulier celles qui reposent sur des opérations à haute température, telles que la production d’acier. Initialement, une économie européenne de l’hydrogène dépendra de grands volumes d’hydrogène à faible émission de carbone, ce qui nécessitera le développement d’infrastructures transfrontalières de CO2.
Il est crucial de considérer le rôle vital des infrastructures de transport et de stockage de CO2 pour que l’UE atteigne son objectif 2030. Et les objectifs 2050. Cela inclut d’aider à conduire la décarbonisation des industries énergivores et difficiles à décarboniser en Europe.
Le Dr Graeme Sweeney est président de la Zero Emissions Platform (ZEP) – Une plate-forme européenne de technologie et d’innovation dans le cadre du plan SET de la Commission européenne et conseiller technique auprès de l’UE sur le déploiement de la capture et du stockage du carbone et de la capture et de l’utilisation du carbone.
Carbon Management : Carbon capture, utilisation and storage (CCUS)
Interview of Mauro PETRICCIONE, DG for Climate Action
- Would you say that achieving the EU’s net-zero goals will be virtually impossible without CCUS?
The EU’s net-zero goal for 2050 is based essentially on the elimination of almost all greenhouse gas (GHG) emissions, and in particular on CO2 emissions. To begin with, we need zero-carbon energy supply, clean mobility, and near-zero carbon industrial production, as well as a much bigger natural carbon sink from our land. Therefore, the primary focus of EU action is to eliminate GHG emissions, and no longer to simply reduce them as much as possible.
Having said that, our plans are based on technologies and solutions that we already know, because we do not want to rely on future inventions that may or may not materialise. In light of this, it is clear that there are likely to be emissions that we will not be able to eliminate completely: in agriculture, most likely in air travel, and in some industrial sectors. Our natural carbon sink will be crucial to compensate for this, but there will be a limit to that too. Finally, CO2 is also a key input for industries such as chemicals or synthetic fuels.
Therefore, the in-depth analysis conducted in the preparation of the European long-term vision “A Clean Planet for All” shows that the scenarios achieving climate neutrality also depend on CO2 capture, utilisation and storage. In these pathways up to 2050, several hundred million tons of CO2 are projected to be captured, stored or used for various purposes. This is why, despite the uncertainty about its near-term economic viability and public acceptance of the technologies, CCUS is likely to remain an important means of reducing residual emissions in particular from certain industrial processes that use fossil carbon, such those used in the cement industry. New developments will also need carbon capture, for instance sustainable bioenergy. Another technology that is attracting lot of attention recently is the capture of CO2 directly from air for storage or utilisation.
A climate–neutral economy is one that no longer relies on fossil fuels, and yet carbon will remain part of our economy. Therefore we have to rethink the type of carbon we use to power the transport that cannot be electrified, or to enable industries to produce the chemicals, plastics and new types of materials required for infrastructure in a sustainable way.
We need to set up a sustainable carbon cycle in our economy that no longer disturbs the natural balance of our planet. The CCUS technologies should have an important role to play in achieving this objective, even though it must be clear that this is in many ways a residual role, and any idea that CCUS could avoid moving away from fossil fuels is in fact an illusion.
- For industry, CCUS technologies are among the cheapest abatement options – or the
only option?
Neither of the above, at least not in general terms, and perhaps in some cases both. Our analysis foresees that by 2050 European industry will be near zero carbon through the full decarbonisation of the energy supply, a massive switch towards (green) electrification and a shift to technologies that require less energy and heat. Nevertheless, there are likely to be areas where this proves impossible and CCUS technologies may well be the only viable option, and therefore the cheapest.
Industry has been steadily reducing its emissions and increasing its energy efficiency over recent decades. In the last fifteen years alone – between 2004 and 2018 – European industry reduced its emissions by 20%, and emissions reductions since 1990 are now estimated to have surpassed 30%. In the face of strong international competition, European industry has adapted its business models and practices in line with the climate and energy ambitions of Europe, in a viable economic manner.
Cutting industrial emissions further will depend on making breakthrough technologies technically and economically feasible, particularly for energy intensive industrial processes, as well as installing the infrastructure necessary to deliver renewable energy and low carbon solutions such as hydrogen and e-fuels to where they are needed.
The Climate Target Plan impact assessment shows that a further 23% reduction in CO2 emissions compared to 2015 levels could be achieved by 2030 through the use of more energy efficient processes (such as improved waste heat recovery) and to a lesser extent by switching from fossil fuels to electricity and biomass.
Significant additional effort will be required to decarbonise the industrial sectors between 2030 and 2050 though, by which time the EU’s climate neutrality ambition will require industry to reduce its emissions to around 90-95% compared to 1990 levels, as explained in the Long Term Strategy. It is clear that, alongside new low-carbon fuels, CCUS technologies and CO2 storage in materials will be one of the portfolio of tools we use to fully decarbonise our industry, particularly in the processes where CO2 emissions are most difficult to abate. At the same time, they are and will continue to be in competition with more radical technological changes away from those that emit CO2.
- Can CCUS support the integration of renewables into power systems?
CCUS in isolation is not identified as directly “supporting” the integration of variable renewables into power systems. However, CCUS can play a role in abating remaining emissions from peaking power capacities, if not powered by low-carbon fuels. Our Long Term Strategy, for instance, foresees some CCS capacities in a 2050 power mix largely dominated by renewables, and in particular variable renewable sources.
CCUS may also contribute to the production of low-carbon hydrogen, identified as an essential element for energy sector integration, providing long-term storable energy solution.
Finally, CCUS could also play a role in generating removals, if associated with biogenic sources of CO2 (for instance used to produce electricity or heat).
- Is there a single cost for CCUS? or CCUS costs are already falling, with ample potential
for further reductions?
There is no single cost of CCUS. CCUS is a term that groups together many different technological options, applied in different industries, on different flue gases, using different transport and storage options. The overall costs of CCS vary between 25 US$/tonne CO2 for natural gas and biomass to ethanol applications to close to 200 US$/tonne CO2 in some industrial installations. Costs are not yet falling as there are too few commercial plants in Europe. There is, however, an expectation that costs will reduce significantly with 2nd generation and more larger-scale CCUS plants.
- Will policy support be sufficient to drive CCUS innovation and deployment?
The main incentive for deploying CCS in the EU is that it avoids industrial and power installations covered by the EU Emission Trading System (EU ETS) having to surrender allowances if they capture the CO2 and transport it to a permanent storage facility.
As of 2021, the recast Renewable Energy Directive also encourages use of fuels produced by CCU. In addition to this, the European Commission is exploring the possibility of developing a regulatory framework for the certification of carbon removals through robust and transparent carbon accounting, which may also cover certain CCS and CCU applications.
Several funding mechanisms for R&D and demonstration projects have been created via the research framework programmes and other EU funding mechanisms. Current EU funding schemes dedicated to supporting CCUS include the following:
- The Innovation Fund mobilises over €10 billion over ten years for large-scale breakthrough technologies in carbon capture, use and storage, as well as in renewable energy, energy-intensive industries and energy storage.
- The Connecting Europe Facility (CEF) supports cross-border CO2 transport networks.
- The Recovery and Resilience Facility (RRF) aims to mitigate the economic and social impact of the coronavirus pandemic through investments in flagship areas such as clean technologies and renewables, e.g. CCUS.
- The Just Transition Fund (JTF) provides support to territories facing serious socio-economic challenges arising from the transition towards climate neutrality, including support for CCUS technologies.
- Horizon Europe supports research, pilots and small-scale demonstration projects related to carbon capture, utilisation and storage.
However, despite all this support, many CCUS project still lack a viable business case. This is why it is also very important for those Member States that have identified the need for CCUS in their mid and long-term climate objectives to make national support schemes available to match the support at EU level.
Le captage et l’utilisation du carbone comme outil pour aider l’Europe à atteindre la neutralité climatique
par Tudy Bernier, Senior Policy Manager chez CO2 Value Europe
Avec la publication du paquet « Fit-for-55 » et de la Communication sur les cycles du carbone durables, l’Union européenne (UE) s’attaque de front au plus grand défi de notre époque : l’atténuation des changements climatiques.Dans tous les instruments politiques récents de l’UE, le captage et l’utilisation du carbone (CCU) sont clairement identifiés comme une voie essentielle pour réduire les émissions de CO2 et se passer des ressources fossiles. Il est maintenant temps d’aller au-delà des bonnes intentions et de les transformer en actions efficaces.
Le changement climatique est en marche et l’Europe doit être à l’avant-garde
L’urgence des changements climatiques n’a plus besoin d’être démontrée : elle est identifiée, documentée, quantifiée, comme l’a montré tout récemment le rapport 2021 du GIEC. Et il n’y a pas à tergiverser : nos émissions de gaz à effet de serre (GES) doivent diminuer de manière drastique dès maintenant. Notre dépendance aux ressources fossiles doit prendre fin. En tant que l’une des plus grandes économies mondiales et leader dans le domaine des technologies vertes, l’Europe a le potentiel d’être chef de file en termes d’action climatique : elle peut démontrer que la neutralité climatique est possible.
Dans les propositions « Fit-for-55 » et la Communication sur les cycles du carbone durables, les priorités de l’UE sont claires :
a) réduire les émissions de GES en Europe ; b) promouvoir les technologies de remplacement du carbone fossile ; c) développer les solutions d’élimination du carbone qui permettent de capter le CO2 de l’atmosphère ; en bref, réduire, réutiliser, absorber le CO2.
Réduire les émissions à la source est la solution la plus économique et la plus efficace pour atténuer les changements climatiques. Toutefois, avec les infrastructures et les technologies actuelles, certains secteurs (par exemple, le ciment, l’acier, l’aviation, le secteur maritime) ne seront pas en mesure de réduire leurs émissions assez rapidement pour atteindre les ambitions climatiques de l’Europe. C’est là que les notions de « réutilisation » et « d’absorption » entrent en jeu.
Comment pouvons-nous réutiliser le CO2 ? Comment pouvons-nous capter le CO2 présent dans l’atmosphère ? L’une des réponses est la Carbon Capture & Utilisation ou CCU en abrégé.
Qu’est-ce que le captage et l’utilisation du carbone ? Comment peut-il aider ?
Le CCU est un concept large qui englobe tous les processus technologiques et industriels permettant de capter le CO2 dans les fumées industrielles ou directement de l’air et de le convertir en une large gamme de produits du quotidien. Ce concept permet de remplacer les matières premières d’origine fossile avec du CO2 pour des utilisations énergétiques (par ex : carburants renouvelables) et non énergétiques (par ex : produits chimiques de base). Le concept n’est pas nouveau : le CO2 est utilisé dans l’alimentation humaine et animale depuis des décennies. Mais de nouvelles technologies CCU, développées dans le but d’atténuer les changements climatiques, sont apparues ces dernières années et nombre d’entre elles sont prêtes à être commercialisées.
Il existe essentiellement trois types de produits et services CCU :
– Les carburants CCU (également appelés RFNBOs[1]), qui, selon la directive européenne sur les énergies renouvelables, doivent permettre de réduire les émissions de GES d’au moins 70 % par rapport aux carburants fossiles classiques et peuvent aider les transports routiers, aériens et maritimes à atteindre la neutralité carbone.
– Les produits chimiques CCU, qui vont des molécules chimiques de base aux polymères de grande valeur basés sur le CO2 comme matière première alternative du carbone fossile.
– Les matériaux CCU produits par minéralisation du CO2, où le CO2 réagit avec des déchets industriels riches en minéraux pour former des carbonates. Il est ainsi enfermé de manière permanente dans des matériaux de construction tels que le béton, les agrégats et l’asphalte.
Le CCU joue un rôle essentiel dans la réduction de notre dépendance aux ressources fossiles et dans la création d’une industrie neutre en carbone. Les technologies CCU :
- pourraient réduire les émissions nettes de CO2 avec un potentiel estimé jusqu’à 8 Gt de CO2 utilisé par an d’ici 2050[2] ; cela équivaut à environ 15% des émissions mondiales actuelles de CO2
- ont le potentiel technique de découpler la production chimique des ressources fossiles, réduisant les émissions annuelles de GES du secteur jusqu’à 3,5 Gt CO2-eq en 2030[3]
- permettent de créer des émissions négatives lorsque le CO2 est capturé directement dans l’air et stocké de façon permanente par minéralisation dans des matériaux de construction. Les données actuelles suggèrent que jusqu’à 25% du marché du ciment (jusqu’à 1 Gt par an) pourrait être substitué par ces produits de minéralisation, diminuant ainsi largement l’empreinte carbone de ces matériaux[4]
- peuvent être mis en œuvre sans nécessiter de modification importante des infrastructures de production, de distribution et d’utilisation existantes
- apporter des solutions à des secteurs difficiles à décarboner, mais aussi générer des revenus en produisant des produits commercialisables
- favoriser la transition vers un système énergétique basé sur le renouvelable grâce à la production de carburants renouvelables pour stocker et transporter cette énergie propre. Cela augmentera la flexibilité du réseau et permettra à l’Europe de devenir plus souveraine en matière d’énergie.
Pourquoi est-ce un moment charnière pour mettre en place le cadre politique adéquat pour le CCU ?
L’Europe est à la croisée des chemins en matière de politiques de lutte contre le changement climatique, et il en va de même pour le CCU. Le concept du CCU a besoin d’un cadre législatif approprié pour être déployé en Europe et pour maximiser son impact afin d’atteindre les objectifs climatiques.
Les dirigeants européens discutent en ce moment même de la manière de changer la donne :
– La révision de la directive sur les énergies renouvelables définira les mesures incitatives pour le déploiement des projets CCU, par exemple les objectifs spécifiques sur l’utilisation des RFNBOs dans les transports et dans l’industrie d’ici 2030 dans la proposition actuelle.
– La révision de la directive sur le système d’échange de quotas d’émission (ETS) conditionnera la manière dont les émetteurs et les utilisateurs de CO2 seront incités à investir dans la réutilisation du CO2 plutôt que dans la restitution des quotas ETS.
– Les nouvelles propositions sur le transport aérien et maritime introduiront des objectifs spécifiques de réduction des émissions de GES et même des objectifs spécifiques pour les carburants CCU, par exemple l’e-kerosène.
– La directive sur la taxation de l’énergie établira les règles d’exonération des produits CCU pour les années à venir.
– Le mécanisme de certification de l’élimination du carbone peut contribuer à stimuler l’absorption du carbone, y compris par le biais du CCU (par exemple, par la minéralisation à partir de la capture directe dans l’air).
Ces législations sont actuellement débattues au Parlement européen et au Conseil de l’UE. C’est maintenant que les dirigeants européens peuvent faire la différence et faire les bons choix pour mettre l’Europe sur la voie d’une économie circulaire du carbone basée sur l’utilisation du CO2.
Pour que le CCU donne des résultats, il faut que les législations européennes suivent des principes stricts :
– La réduction des émissions de CO2 est et doit rester la priorité numéro un dans tous les secteurs de la société ;
– Toutes les émissions de CO2 doivent être comptabilisées ;
– Mais aucune émission de CO2 ne doit être comptabilisée deux fois, comme c’est le cas actuellement pour les carburants CCU.
Que peuvent faire les responsables politiques pour soutenir le CCU ?
Tout d’abord, les responsables politiques de l’UE doivent soutenir les dernières propositions européennes, comme le paquet « Fit-for-55 » et la Communication sur les cycles carbone durables, qui vont toutes dans la bonne direction et identifient le CCU comme un outil d’atténuation des changements climatiques. Ils peuvent également renforcer les mesures prévues par ces législations, par exemple en introduisant des objectifs plus ambitieux concernant l’utilisation de carburants et de produits chimiques issus du CCU, ou en veillant à ce que la révision de l’ETS incite nombre d’acteurs industriels à investir dans le CCU.
Deuxièmement, ils doivent veiller à ce que le CCU soit soutenu de manière cohérente dans l’ensemble du cadre législatif européen, par exemple dans la taxonomie de l’UE pour les activités durables, ou dans les règles d’accès à l’électricité renouvelable en vertu de la directive sur les énergies renouvelables.
Troisièmement, ils peuvent soutenir les incitations financières et les catalyseurs du CCU, en encourageant les projets CCU via le Fonds européen pour l’innovation.
Enfin, les responsables politiques nationaux peuvent amplifier les objectifs de l’UE en adoptant des législations nationales spécifiques pour inscrire les objectifs CCU dans la loi et soutenir les projets locaux de CCU.
La transition vers un monde plus durable consiste à protéger l’environnement, à modifier l’économie et à transformer les sociétés. La communauté CCU est prête à jouer son rôle en contribuant à la neutralité climatique, en créant de nouveaux emplois et de nouveaux modèles économiques, et en aidant les sociétés à s’affranchir des ressources fossiles.
Notre message aux dirigeants européens est clair : aidez-nous à vous aider, aidez-nous à faire du CCU l’un des moteurs qui permettront à l’Europe d’atteindre la neutralité carbone.
[1] RFNBOs: Renewable Fuels of Non-Biological Origin
[2] Hepburn et al., 2019, doi.org/10.1038/s41586-019-1681-6
[3] Kätelhön et al., 2019, doi.org/10.1073/pnas.1821029116
[4] Ostovari et al., 2020, doi.org/10.1039/D0SE00190B
Changement climatique & innovation : captage, stockage et valorisation du CO2 (CCUS)
Lignes politiques par Johan Van Overtveldt, Député Européen (ECR/N-VA)- Président du Comité BUG
Avant propos de Monsieur Johan Van Overtveldt, Député Européen (ECR/N-VA)- Président du Comité BUG en prémisse de notre interview :
Le changement climatique est un défi collectif. Mon parti préconise et appuie une transition durable qui favorise la compétitivité et le bien-être. Nous croyons fermement que nous devons réaliser les transitions nécessaires dans un scénario de croissance. Nous n’appuyons ni ne croyons aux scénarios, qui préconisent une croissance économique moindre comme solution au changement climatique, ou des politiques de sacrifice.
Si nous voulons atteindre la neutralité climatique au niveau de l’UE d’ici 2050, nous aurons besoin de toutes les technologies.
Dans mon propre pays, il y a un débat en cours pour fermer les centrales nucléaires et construire des centrales au gaz à la place. Je trouve cela assez absurde.
Nous devons garder l’esprit ouvert; la neutralité technologique est essentielle. Cela vaut pour le nucléaire, mais aussi pour le CSC/CCU.
Je ne peux m’empêcher de remarquer qu’en particulier la gauche préconise des ambitions climatiques toujours plus élevées, mais en même temps ferme la porte à des solutions innovantes comme le nucléaire, comme le CCS/CCU, comme l’hydrogène bleu, comme les technologies gm, Ce dogmatisme ne nous aidera pas du tout à atteindre la neutralité climatique.
Nous croyons au progrès par l’innovation, que le gouvernement et les politiques facilitent.
À cet égard, nous soutenons également l’utilisation et le stockage du captage du carbone. Nous nous référons également à l’analyse de l’Agence internationale de l’énergie, du GIEC et du CCS Global Institute
Comme c’est souvent le cas, les nouvelles technologies émergentes sont coûteuses. C’est encore le cas avec le CSC/CCU. Nous devons stimuler/faciliter l’innovation afin que les technologies deviennent de plus en plus commercialement viables.
Quel est le Potentiel du CCS/CCU ?
Nous croyons fermement au potentiel, aux possibilités et à la nécessité des technologies de CSC/CCU. Le gouvernement flamand fait référence pour la première fois au CCS/CCU dans son cadre politique.
Si vous me le permettez, je peux citer quelques exemples clairs de la nation que je représente au PE, la Flandre. Les ports jouent un rôle important à cet égard, en tant que pôles stratégiques de transport, d’industrie et d’énergie.
Le Port d’Anvers, « Avec le projet intitulé Antwerp@C, les partenaires visent à maintenir le CO2 hors de l’atmosphère et à contribuer ainsi de manière significative aux objectifs climatiques, grâce à des applications de capture et d’utilisation ou de stockage du CO2, dans un délai relativement court et à des coûts raisonnables. Le projet a le potentiel de réduire de moitié les émissions de CO2 dans le port (18,65 millions de tonnes d’émissions de gaz à effet de serre en 2017) d’ici 2030. Cette semaine, Fluxys, Port d’Anvers, Total et Air Liquide ont présenté des demandes de subvention de l’UE pour faire progresser le projet. » Cf1*
Steelanol à l’usine ArcelorMittal de Gent, « nous allons transformer les gaz carbonés de nos hauts fourneaux en bioéthanol pour les utiliser comme carburant pour le transport ou même pour la production de matériaux synthétiques. Il s’agira de la première installation industrielle du genre en Europe, produisant 80 millions de litres de bioéthanol par année. Cf2*
Le projet a bénéficié du soutien de la BEI.
Méthanol de la mer du Nord, CCU Hub Gent. Projet de démonstration Cf3*
Il existe également un lien clair entre l’hydrogène et les applications de CSC/CCU : comme nous ne serons pas en mesure de produire seulement de l’hydrogène vert, nous aurons besoin d’hydrogène bleu combiné avec le CSC/CCU
Quels sont les soutiens nécessaire à différents niveaux politiques ?
« Moonshot », mars 2019 : La Flandre investit chaque année 20 millions d’euros (total 400 millions d’euros) dans la recherche/l’innovation sur les nouvelles technologies, comme la CCS/CCU.
UE : Le CSC est en principe éligible à plusieurs programmes (par exemple les Fonds structurels et d’investissement européens, certainement le RRF, Horizon Cf4*)
C’est un domaine dans lequel le budget de l’UE peut financer la recherche et le projet pilote et fournir un soutien par prêt. Mais le principal investissement doit venir du secteur privé. Et il y a un énorme raz de marée contre les nouveaux investissements dans de nouvelles centrales à combustibles fossiles, donc aussi moins de demande en CSC/CCU.
L’atteinte d’objectifs nets zéro sera virtuellement possible sans CCUS?
Dans le cadre de la transition vers l’objectif de zéro émission nette, le rôle du CCUS évolue et s’étend à presque toutes les parties du système énergétique mondial. Dans le scénario de développement durable de l’AIE.
L’objectif initial du CCUS est de moderniser les centrales électriques et industrielles existantes à base de combustibles fossiles et de soutenir la production d’hydrogène à faible teneur en carbone. D’ici 2030, plus de la moitié du CO2 capté proviendra d’actifs modernisés. Au fil du temps, l’accent est mis sur le captage du CO2 à partir de la bioénergie et de l’air pour l’élimination du carbone – et comme source de CO2 neutre pour le climat pour les carburants d’aviation synthétiques. Dans ce scénario, environ 60 % de la capture de CO2 est liée aux combustibles fossiles, et le reste provient des processus industriels, de la bioénergie et de l’air.
Le CCUS est l’un des deux principaux moyens de produire de l’hydrogène à faible teneur en carbone. L’utilisation mondiale d’hydrogène dans le scénario de développement durable augmente sept fois pour atteindre 520 mégatonnes (Mt) d’ici 2070. La majeure partie de la croissance de la production d’hydrogène à faible teneur en carbone provient de l’électrolyse de l’eau utilisant de l’électricité propre, soutenue par 3 300 gigawatts (GW) d’électrolyseurs (à partir de moins de 0,2 GW aujourd’hui). Les 40 % restants d’hydrogène à faible teneur en carbone proviennent de la production fossile équipée de CCUS, en particulier dans les régions ayant accès à des combustibles fossiles peu coûteux et au stockage de CO2. Les installations de production d’hydrogène équipées du CCUS fonctionnent déjà à sept endroits aujourd’hui, produisant 0,4 Mt d’hydrogène – trois fois plus d’hydrogène que les électrolyseurs.
Une transition plus rapide vers la valeur nette zéro augmente le besoin de CCUS. Le CCUS représente près de 15 % de la réduction cumulative des émissions dans le scénario de développement durable. Le déplacement des objectifs nets zéro de 2070 à 2050 nécessiterait près de 50 % de plus de déploiement de CCUS.
Le CCUS croît et évolue sur la voie de l’objectif net zéro ?
Sous-tendue par le CCUS, l’élimination du carbone joue un rôle important dans la transition nette zéro. Des approches d’élimination du carbone fondées sur la technologie sont nécessaires pour équilibrer les émissions qui sont techniquement difficiles ou prohibitivement coûteuses à éliminer. Lorsque les émissions nettes zéro sont atteintes dans le scénario de développement durable, il reste 2,9 gigatonnes (Gt) d’émissions, notamment dans les secteurs des transports et de l’industrie. Ces émissions persistantes sont compensées par la capture du CO2 provenant de la bioénergie et de l’air et son stockage.
Les technologies de captage direct de l’air ont un potentiel considérable pour accélérer la transition vers la consommation nette zéro, mais les coûts doivent diminuer. Capturer le carbone directement dans l’air et le stocker est une alternative au captage à partir de la bioénergie. Les usines de captage direct de l’air fonctionnent déjà à petite échelle, mais leurs coûts sont actuellement élevés. Avec de nouvelles innovations, la disponibilité de technologies de captage direct de l’air pourrait offrir un filet de sécurité ou une couverture importante au cas où d’autres technologies ne se matérialiseraient pas ou auraient des voies plus lentes que prévu pour devenir commercialement viables.
L’élimination du carbone fait-il partie de l’équation de la consommation nette zéro?
Les installations du CCUS sont en activité depuis des décennies dans certaines industries, mais elles sont toujours en cours dans les domaines qui en ont le plus besoin. Le CCUS a principalement été utilisé dans des domaines tels que le traitement du gaz naturel ou la production d’engrais, où le CO2 peut être capté à un coût relativement faible. Mais dans d’autres domaines, y compris le ciment et l’acier, le CCUS est encore à un stade précoce de développement. Ce sont les secteurs où les technologies CCUS sont essentielles pour lutter contre les émissions en raison de l’absence de solutions de rechange.
Le CCUS est-il opérationnel dans tous les secteurs ?
Le CCUS est opérationnel dans tous les secteurs, mais il accuse un retard dans les secteurs les plus critiques.
L’infrastructure permettant de transporter et de stocker le CO2 de manière sûre et fiable est essentielle au déploiement des technologies CCUS. Le développement de pôles CCUS – des centres industriels qui utilisent des infrastructures partagées de transport et de stockage de CO2 – pourrait accélérer le déploiement en réduisant les coûts. Au moins 12 pôles CCUS sont en développement à l’échelle mondiale – notamment en Australie, en Europe et aux États-Unis – et beaucoup d’entre eux sont liés à la production d’hydrogène à faible teneur en carbone. Le projet norvégien Northern Lights, une grande installation offshore de stockage de CO2 en mer du Nord, pourrait fournir une solution pour les émissions des pays voisins.
Les principales sources d’émissions de CO2 sont à portée de stockage potentiel. Notre analyse détaillée des émissions de CO2 provenant des centrales électriques et des installations industrielles de la République populaire de Chine, de l’Europe et des États-Unis révèle que 70 % des émissions se situent à moins de 100 km d’un stockage potentiel, ce qui est relativement pratique et rentable. . .portée efficace pour le transport du CO2 capturé. Aux États-Unis, le CO2 capté dans les installations existantes est transporté en moyenne sur 180 km. Mais des distances plus courtes peuvent réduire les coûts et les délais de développement des infrastructures. La capacité technique globale de stockage du CO2 dans le monde est vaste, mais une évaluation détaillée du site est nécessaire.
Avec de nombreux sites de stockage, le succès dépendra de la bonne qualité de l’infrastructure
Nous devons prendre des mesures urgentes pour veiller à ce que le CCUS soit disponible pour contribuer à l’atteinte des objectifs nets zéro. Une augmentation importante du déploiement du CCUS est nécessaire au cours de la prochaine décennie pour mettre le système énergétique mondial sur la bonne voie pour des émissions nettes nulles. Les gouvernements ont un rôle essentiel à jouer au moyen de politiques qui établissent un marché durable et viable pour le CCUS. Mais l’industrie doit aussi saisir cette occasion. Aucun secteur ne sera épargné par les transitions vers l’énergie propre – et pour certains, y compris l’industrie lourde, la valeur de la CCUS est inévitable. Les sociétés pétrolières et gazières ont l’expertise en ingénierie, les capacités de gestion de projet et les ressources financières nécessaires pour stimuler le développement et le déploiement de la CCUS.
Quatre priorités de haut niveau pour les gouvernements et l’industrie accéléreraient les progrès du CCUS au cours de la prochaine décennie :
1/ Créer des conditions d’investissement en accordant une valeur à la réduction des émissions et en soutenant directement les premiers projets du CCUS
2/ Coordonner et soutenir le développement de pôles industriels avec une infrastructure de CO2 partagée.
3/ Identifier et encourager le développement du stockage du CO2 dans les régions clés
4/ Stimuler l’innovation pour réduire les coûts et faire en sorte que les technologies émergentes essentielles deviennent commerciales, y compris dans les secteurs où les émissions sont difficiles à réduire et pour l’élimination du carbone.
Johan Van Overtveldt Député Européen (ECR/N-VA)- Président du Comité BUG
Cf4 https://ec.europa.eu/clima/sites/default/files/strategies/progress/docs/com_2019_566_en.pdf
‘’Big Oil’’ : Fournir le financement nécessaire pour étendre les opérations et limiter les impacts du réchauffement climatique. Quel rôle pour le CCS ?
Jarad Daniels, PDG du Global CCS Institute
Les grandes compagnies pétrolières se battent pour des combustibles fossiles propres. Plusieurs grandes compagnies pétrolières internationales prévoient d’augmenter leur production tout en promettant de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre au cours de la prochaine décennie et au-delà. Cette stratégie, apparemment contraire à la logique, est le résultat de la pression exercée par les organisations internationales pour la décarbonation et l’augmentation continue de la demande énergétique dans le monde.
Royal Dutch Shell, Eni, Total Énergies, Exxon et Repsol sont quelques-unes des grandes entreprises qui ont promis des objectifs d’émissions nettes de carbone zéro pour 2050.
Cependant, les sociétés pétrolières et gazières ont des approches variées pour atteindre cet objectif, certaines adoptant le pétrole à faible teneur en carbone et d’autres déplaçant leurs opérations vers les énergies renouvelables.
Repsol, par exemple, a augmenté son allocation d’investissement pour des projets bas carbone d’environ 1,13 milliard de dollars, avec l’objectif de produire 60 % d’électricité renouvelable d’ici 2025. D’autres entreprises prévoient d’augmenter leur production de gaz naturel comme « le pont évident » pour la transition énergétique. Pour ce faire, Shell étend son marché du GNL et de la pétrochimie, et investit dans les développements de biocarburants et d’hydrogène vert.
Exxon est très optimiste quant aux changements qu’il apporte, car il prévoit de doubler ses bénéfices d’ici 2027, tout en réduisant ses émissions.Exxon a déclaré qu’il investira 15 milliards de dollars dans des technologies de réduction des émissions, visant à nettoyer les opérations existantes en utilisant la technologie de capture et de stockage du carbone et d’autres innovations.
Malgré la pression des chefs de gouvernement, les compagnies pétrolières et gazières de nombreux pays se rebellent alors que la demande mondiale d’énergie continue d’augmenter. Au Canada, des entreprises comme Canadian Natural Resources, Cenovus Energy, Suncor Energy et Imperial Oil prévoient de réduire les émissions, mais pas la production. Plusieurs acteurs espèrent y parvenir en incorporant de nouvelles techniques innovantes aux opérations existantes, comme l’utilisation de l’énergie géothermique dans la production de pétrole brut à partir des sables bitumineux.
Les majors pétrolières du monde entier parient sur un pétrole à faible teneur en carbone plutôt que de passer directement à des alternatives renouvelables. Alors que les majors pétrolières soutiennent que les opérations d’énergie renouvelable ne peuvent pas répondre à la demande énergétique mondiale croissante d’aujourd’hui, plusieurs ont du mal à maintenir les opérations pétrolières de manière plus respectueuse de l’environnement. Presque toutes les grandes compagnies pétrolières du monde ont annoncé des investissements dans la technologie CSC, une décision qui, pourrait fournir le financement nécessaire pour étendre les opérations et limiter les impacts du réchauffement climatique.
D’autres compagnies pétrolières améliorent les méthodes de raffinage du pétrole en produits pétrochimiques, qui devraient continuer d’être en forte demande à mesure que les besoins en brut diminuent.
Le chinois Sinopec, par exemple, a développé une technologie de vapocraquage pour convertir le pétrole directement en produits pétrochimiques comme l’éthylène et le propylène.
La société norvégienne Equinor, avec d’autres multinationales, a déplacé sa production de pétrole des zones d’exploitation à haute teneur en carbone vers des endroits où elle peut plus facilement pomper du pétrole à faible teneur en carbone.
Ce type de mesures pourrait permettre aux majors pétrolières de continuer à pomper du pétrole à un rythme élevé et de maintenir leurs engagements de réduction d’émissions. Pourtant, certains experts en énergie accusent encore une fois ‘’Big Oil’’ de ‘’greenwashing’’, suggérant qu’ils ne peuvent pas simplement avoir le beurre et l’argent du beurre.
Des organisations environnementales ont récemment accusé la banque d’investissement JPMorgan de soutenir Big Oil pour réduire leur intensité carbone, mais pas nécessairement leurs niveaux de production, au lieu de soutenir l’objectif des communautés internationales d’agir contre le changement climatique. Plusieurs banques soutiennent l’objectif des compagnies pétrolières de réduire l’intensité de carbone de leur pétrole, plutôt que la quantité de brut qu’ils produisent, qui, selon les environnementalistes, continue d’avoir un impact négatif sur la planète.
Certaines compagnies pétrolières, notamment en Europe, tentent de trouver un équilibre entre la transition vers des alternatives renouvelables et le maintien de leur production de pétrole à faible émission de carbone alors que la demande se poursuit. BP, en particulier, salue la transition avec des plans pour décupler ses investissements dans les entreprises à faibles émissions, soit quelque 5 milliards de dollars par an.
Cependant, les géants américains Chevron et Exxon ne semblent pas avoir l’intention d’abandonner le pétrole alors qu’ils continuent d’étendre leurs opérations pétrolières dans le monde.
Mais si Big Oil atteint une production à faible émission de carbone alors que la demande reste élevée et que les énergies renouvelables ne sont pas encore prêtes à fournir l’énergie mondiale, cela peut-il être considéré comme un greenwash ? Les grandes compagnies pétrolières devront convaincre le monde au cours de la prochaine décennie, tout en continuant à pomper des quantités massives de brut, que le pétrole à faible teneur en carbone réduit les émissions de gaz à effet de serre sans causer de dommages excessifs à l’environnement. Et que comme le reste du monde, elles souhaitent effectuer la transition vers des alternatives vertes.
Les transports sur la voie de la neutralité climatique
Par Alain Mathuren Directeur de la Communication de FuelsEurope
En juillet, la Commission européenne a présenté son paquet « Fit for 55 » visant à atteindre la neutralité climatique d’ici 2050 et à ce que l’Europe apporte sa contribution à la résolution du problème climatique. Vers la fin de l’année, 195 parties ont réitéré à Glasgow, lors de la COP26, leur volonté de maintenir l’augmentation de la température moyenne mondiale bien en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels et de poursuivre les efforts pour limiter l’augmentation de température à 1,5°C.
FuelsEurope et ses membres soutiennent ces engagements forts et répétés, et ont développé leur propre voie qui contribuera à atteindre ces objectifs critiques du milieu du siècle.
Des carburants propres pour tous et le paquet « Fit for 55 »
La voie de l’industrie du raffinage « Des carburants propres pour tous » a été élaborée pour façonner sa transformation et sa contribution à la réalisation des ambitions climatiques de l’UE en 2050. Cette voie décrit une stratégie qui pourrait permettre de produire jusqu’à 160 millions de tonnes d’équivalent pétrole (Mtep) de carburants liquides à faible teneur en carbone afin de contribuer à la neutralité climatique dans les transports aérien, maritime et routier.
Pour réussir, notre stratégie « Des carburants propres pour tous » nécessite un cadre politique clair et prévisible qui émet les signaux politiques permettant de créer les marchés et les conditions d’investissement. Le paquet « Fit for 55 » de la Commission devrait jeter les bases de ce cadre politique en proposant une révision de toutes les réglementations sur le climat et l’énergie afin de permettre une réduction des émissions d’au moins 55 % d’ici 2030 et la neutralité climatique d’ici 2050.
FuelsEurope estime que ce paquet législatif va dans la bonne direction et contient des propositions constructives pour la décarbonisation des transports, et pour le développement du cadre politique nécessaire à la transition de l’industrie des carburants. Ces propositions constructives comprennent les projets Refuel EU Aviation et Fuel EU Maritime, la directive sur les énergies renouvelables, la directive sur la taxation de l’énergie et le nouveau système d’échange de quotas d’émission pour le transport routier et les bâtiments.
Cependant, FuelsEurope est également préoccupée par le manque de reconnaissance de la contribution des carburants durables et renouvelables dans la réglementation sur le CO2 des véhicules, et par l’affaiblissement de la protection contre les fuites de carbone pour les industries de l’UE. En outre, la mise en œuvre d’un système d’échange de quotas d’émission pour les transports et les bâtiments entraînera un coût pour les consommateurs de carburants, qui viendra s’ajouter à la taxation actuelle des carburants, ce qui nécessitera un examen attentif.
Pourquoi l’UE n’intègre-t-elle pas dans son approche politique la contribution des combustibles liquides à faible teneur en carbone à la neutralité climatique ? Le rôle essentiel des combustibles liquides à faible teneur en carbone dans le secteur des transports.
Le secteur des transports est responsable de près de 25 % des émissions de gaz à effet de serre en Europe. Sa décarbonisation implique des défis uniques, mais il est un élément précieux de l’économie de l’UE. Le transport est en effet l’épine dorsale de l’économie européenne et nous devons veiller à ce que notre système de transport, tout en se décarbonisant progressivement, reste compétitif, fiable sur le plan énergétique et abordable. Il n’y a pas de place pour les approximations et les erreurs d’appréciation. L’objectif d’atteindre la neutralité climatique dans les transports routiers, aériens et maritimes est clairement défini et accepté, mais la trajectoire jusqu’en 2050 reste très difficile et nécessite de faire les bons choix et de prendre les bonnes décisions.
Produits à partir de déchets, de biomasse durable, d’énergies renouvelables et de CO2 capté, les carburants liquides durables offrent une densité énergétique et une capacité de stockage inégalées, et n’émettent pas ou très peu de CO2 supplémentaire pendant leur production et leur utilisation. Ces caractéristiques sont essentielles pour les secteurs difficiles à maîtriser tels que l’aviation, le transport maritime et le transport lourd.
La disponibilité des matières premières de la biomasse a souvent été évoquée pour justifier la minimisation du rôle des carburants liquides à faible teneur en carbone. Imperial College London Consultants a publié une étude[1] qui montre que la disponibilité potentielle totale de biomasse durable dans l’UE (agriculture, sylviculture et biodéchets) est plus que suffisante pour fournir des matières premières pour les carburants liquides biosourcés aux secteurs de l’aviation, du transport maritime et d’une partie du transport routier.
Pourquoi l’UE ne prend-elle pas en considération la réalité du parc automobile existant pour accélérer la décarbonisation du transport routier et éviter une éventuelle précarité sociale dans un certain nombre d’États membres ?
Les carburants liquides à faible teneur en carbone joueront un rôle essentiel dans la transition énergétique pour tous les modes de transport, y compris les véhicules légers. L’adoption de l’électrification nécessitera du temps pour la rotation du parc automobile et la mise en place des infrastructures de distribution. Pendant la transition des voitures particulières et des camionnettes vers les véhicules électriques (VE), les carburants liquides à faible teneur en carbone constituent le moyen le plus efficace de réduire les émissions des véhicules équipés d’un moteur à combustion interne (MCI), permettant ainsi aux 200 millions de véhicules MCI qui seront en circulation après 2030 de devenir progressivement neutres sur le plan climatique et d’optimiser le plan de mise en œuvre des infrastructures pour l’électricité et l’hydrogène.
Ces carburants à faible teneur en carbone répondront également aux besoins des citoyens qui n’ont pas les moyens d’acheter de nouveaux véhicules et qui dépendent du marché de l’occasion pour leurs prochains véhicules. Ces utilisateurs devraient également avoir la possibilité de réduire leur empreinte CO2 en utilisant davantage de carburants liquides à faible teneur en carbone dans leurs véhicules à moteur à combustion interne. Personne ne doit être laissé pour compte, et l’accès à une mobilité abordable doit être protégé comme l’un des droits fondamentaux de tous les citoyens.
Pourquoi l’UE ne crée-t-elle pas un marché pilote pour développer la production de carburants liquides à faible teneur en carbone ?
En outre, le transport routier au sens large, y compris les voitures particulières et les camionnettes, est un élément déclencheur essentiel pour débloquer la production de ces carburants à l’échelle industrielle. Avec un significatif prix-signal carbone, le transport routier est actuellement le seul secteur des transports de l’UE qui peut devenir un marché pilote et soutenir une adoption industrielle rapide des carburants à faible teneur en carbone. Ces nouveaux carburants seront ensuite disponibles pour la décarbonisation progressive des carburants aéronautiques et maritimes, permettant ainsi d’atteindre la neutralité climatique de ces secteurs d’ici 2050.
Pourquoi l’UE prendrait-elle le risque de perdre 500 000 emplois dans la chaîne de valeur automobile européenne en interdisant le moteur à combustion interne au lieu d’interdire l’utilisation des combustibles fossiles, et renoncerait-elle à son leadership sur la technologie du moteur à combustion interne au profit d’autres régions ?
Le moteur à combustion interne, a fortiori dans sa version hybride, est un complément nécessaire à l’électrification du transport routier et son avenir, conditionné à l’utilisation de carburants à faible teneur en carbone, ce sera une stratégie rentable à long terme. Elle répond également aux normes les plus strictes en termes d’émissions de polluants : les derniers tests effectués avec des carburants à faible teneur en carbone dans des conditions de conduite réelles démontrent que les émissions sont bien inférieures aux valeurs limites fixées par l’UE.
La chaîne de valeur automobile représente des millions d’emplois dans l’UE, en particulier les constructeurs automobiles, les fournisseurs et toutes les entreprises liées au transport routier.
2022, l’année d’un cadre politique favorable à l’engagement des investisseurs ?
La transition de l’industrie européenne du raffinage a déjà commencé. Il n’y a pas de temps à perdre. La disponibilité potentielle de biomasse durable est plus que suffisante pour permettre aux biocarburants de contribuer, avec les e-carburants, l’hydrogène et l’électrification, à la décarbonisation des transports de l’UE conformément à l’objectif de neutralité climatique de 2050, sans laisser personne derrière.
Les investisseurs n’engageront des ressources pour soutenir le développement de technologies disruptives de carburants liquides à faible teneur en carbone que s’il existe des opportunités commerciales et des perspectives de marché rentable. L’année 2022 approche à grands pas et, avec les responsables politiques de l’UE, nous devons trouver le moyen de créer ce cadre politique qui suscitera la confiance, créera la demande nécessaire du marché et encouragera les investissements le plus rapidement possible. Les deux prochains mois seront cruciaux, car les décideurs politiques travailleront sur la législation qui déterminera si oui ou non les industries seront encouragées à débloquer des investissements importants et à accélérer l’action climatique.
[1] “Sustainable biomass availability in the EU, to 2050”
Par Alain Mathuren Directeur de la Communication de FuelsEurope
Le Parlement approuve les objectifs environnementaux de l’UE jusqu’en 2030
La rapporteure Grace O'Sullivan (Verts/ALE, IE)
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L’UE développera un cadre contraignant pour suivre les progrès accomplis par les États membres sur la voie de la suppression progressive des subventions aux combustibles fossiles et pour en rendre compte
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Fixation d’un délai pour la suppression progressive des subventions aux combustibles fossiles, conformément à l’ambition de limiter le réchauffement planétaire à 1,5 degré Celsius
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Une nouvelle méthodologie pour identifier d’autres subventions préjudiciables à l’environnement d’ici à 202
Jeudi, les députés ont approuvé le programme environnemental de l’UE à l’horizon 2030, qui vise à accélérer la transition de l’Union vers la neutralité carbone et une économie circulaire.
Par 553 voix pour, 130 contre et 7 abstentions, le Parlement a confirmé son accord conclu avec le Conseil en décembre dernier concernant le 8e programme d’action générale de l’Union pour l’environnement (PAE), qui donnera un cadre à la politique environnementale de l’UE jusqu’en 2030 et l’alignera avec le pacte vert européen.
Les objectifs prioritaires du 8e PAE
Les six objectifs thématiques prioritaires à atteindre d’ici à 2030 sont:
- L’atténuation du changement climatique pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030;
- L’adaptation au changement climatique;
- La réalisation de progrès vers une économie du bien-être durable qui rende à la planète davantage qu’elle ne lui prend;
- La poursuite d’une pollution zéro, notamment ce qui concerne les substances toxiques;
- La protection, la préservation et le rétablissement de la biodiversité; et
- La réduction notable des principales pressions sur l’environnement liées à l’empreinte de l’Union en matière de production et de consommation, notamment via les objectifs de réduction de l’UE à l’horizon 2030.
Suppression progressive des subventions en faveur des combustibles fossiles et autres substances nuisibles à l’environnementAfin de renforcer les incitations positives du point de vue environnemental et de supprimer progressivement les subventions préjudiciables à l’environnement, l’UE établira un cadre législatif contraignant pour suivre les progrès accomplis par les États membres sur la voie de la suppression progressive des subventions aux combustibles fossiles et en rendre compte. Elle devrait également fixer un délai pour la suppression de toutes les subventions publiques à ces sources d’énergie nuisibles à l’environnement, conformément à l’ambition de limiter le réchauffement planétaire à 1,5 degré.
D’ici à 2023, la Commission présentera une méthodologie pour identifier d’autres subventions préjudiciables à l’environnement en vue de de rendre compte des progrès accomplis par les États membres pour les éliminer progressivement.
Mécanisme de gouvernance amélioré
Chaque année, la Commission devrait contrôler, analyser et rendre compte des progrès effectués par l’UE et ses États membres dans la réalisation de leurs objectifs prioritaires. Le texte prévoit un nouveau tableau de bord récapitulatif des nouveaux indicateurs allant « au-delà du PIB » afin de guider les processus décisionnels. L’évaluation devrait être publique, et les mesures prises et à pendre devraient faire l’objet de débats chaque année au sein des institutions européennes. S’il ressort du bilan de mi-parcours des avancées réalisées (d’ici au 31 mars 2024) qu’il convient de redoubler d’efforts pour atteindre les objectifs prioritaires à l’horizon 2030, la Commission devrait proposer un projet de loi contenant des initiatives supplémentaires.
Les autorités européennes, régionales, nationales et locales doivent également appliquer des sanctions efficaces, dissuasives et proportionnées pour réduire les risques de non-respect du droit de l’environnement de l’UE.
Citation
La rapporteure Grace O’Sullivan (Verts/ALE, IE) a déclaré: « Le 8e PAE fait de « l’économie du bien-être » un objectif prioritaire à l’horizon 2030. Il s’agit d’une première pour la législation européenne et d’une étape importante dans l’abandon de l’objectif obsessionnel et non durable de la croissance du PIB au profit de ce que cette pandémie nous a montré comme étant la chose la plus importante de toutes: le bien-être de nos citoyens et de notre planète. Voilà un exemple positif du type de changement systémique nécessaire pour atteindre notre objectif de bien vivre, dans les limites de notre planète. »
Prochaines étapes
Dès qu’il sera officiellement adopté par le Conseil, le texte de loi sera publié au Journal officiel de l’UE. Il entrera en vigueur 20 jours après sa publication.
Contexte
Les programmes d’action générale de l’UE pour l’environnement sont des cadres juridiquement contraignants qui guident le développement de la politique environnementale de l’UE depuis le début des années 1970. Le 7e programme a expiré à la fin de l’année 2020. Le 8e programme s’étendra jusqu’au 31 décembre 2030.
L’empreinte carbone du Parlement européen : vers la neutralité carbone
par Georgios AMANATIDIS et Srdan RANDIC
L’étude originale complète[i] analyse l’empreinte carbone du Parlement européen à l’occasion de ses récentes résolutions, dans lesquelles il a déclaré l’état d’urgence climatique en Europe et a demandé l’élaboration d’une stratégie pour devenir lui-même neutre en carbone d’ici à 2030. L’analyse tient compte des différentes sources contribuant aux émissions de gaz à effet de serre (GES) du Parlement Européen (PE), notamment de celles liées à son fonctionnement sur trois sites différents ainsi qu’aux déplacements de ses députés et de son personnel. En outre, l’étude propose des mesures à court, moyen et long terme pour réduire massivement l’empreinte carbone du Parlement en vue de parvenir à la neutralité carbone en 2030.
Contexte
Compte tenu des preuves scientifiques accablantes, des nombreux phénomènes météorologiques extrêmes, de la mobilisation de la société civile et de l’insuffisance des mesures prises par les principaux pays émetteurs pour lutter contre le changement climatique, le Parlement a déclaré le 28 novembre 2019 l’état d’urgence climatique en Europe et a demandé instamment à tous les pays de l’Union de s’engager à atteindre un niveau zéro d’émissions nettes de GES d’ici à 2050. En outre, il a pris acte de sa responsabilité institutionnelle de réduire son empreinte carbone et de proposer l’adoption de mesures visant à réduire ses propres émissions de GES. La Commission européenne (CE) a également déclaré, dans sa communication du 11 décembre 2019 sur le pacte vert pour l’Europe, qu’elle souhaitait réduire son incidence environnementale en tant qu’institution en présentant en 2020 un plan d’action global visant à devenir neutre sur le plan climatique d’ici 2030. Lors du Conseil européen du 12 décembre 2019, les États membres ont adopté un objectif de neutralité carbone pour l’Union à l’horizon 2050, à l’exception de la Pologne qui n’a pas pu s’engager à mettre en œuvre cet objectif, même si elle le soutenait.
Objectif
Le 2 décembre 2019, la commission ENVI a demandé au département thématique des politiques économiques, scientifiques et de la qualité de la vie d’élaborer une étude sur l’empreinte carbone du Parlement et a également défini les objectifs de cette étude, qui consistent à fournir :
- Des données accessibles sur les émissions climatiques liées aux activités du Parlement ;
- Une description de l’actuel système de management environnemental (SME) du Parlement par rapport aux autres institutions de l’Union;
- Une analyse des différentes sources qui contribuent à l’empreinte carbone du Parlement, dont les émissions liées au fonctionnement des deux sièges; et
- Des conclusions sur la capacité du Parlement à réduire ses émissions ainsi que sur la trajectoire de réduction correspondante en vue d’atteindre la neutralité carbone.
Depuis cette demande, la décision et la résolution du Parlement du 14 mai 2020 sur la décharge 2018 du budget général de l’Union ont fixé un objectif concret de neutralité carbone. Elles donnent instruction au Bureau de modifier son plan actuel de réduction des émissions de CO2 afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2030. La présente étude examine donc la capacité du Parlement à réduire ses émissions et avance également des mesures de réduction des émissions à court, moyen et long terme, afin de réduire massivement l’empreinte carbone du Parlement et d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2030.
Observations finales
En 2005, le Parlement a mis en place son SME, conformément à l’EMAS, et a réexaminé périodiquement ses performances environnementales au moyen d’indicateurs clés, en revoyant à chaque fois ses ambitions à la hausse. Le calcul des émissions de GES du Parlement inclut toutes les émissions directes, semi-directes et indirectes pour lesquelles des données d’activité peuvent être recueillies. L’empreinte carbone déclarée du Parlement couvre par conséquent l’éventail le plus large possible d’émissions. Le Parlement est parvenu à réduire ses émissions de GES depuis 2006, première année complète à avoir fait l’objet de mesures et d’un audit interne. Dans l’ensemble, l’empreinte carbone du Parlement exprimée en tonnes équivalent CO2 a diminué de 15 % entre 2006 et 2018 ; exprimée par personne, la diminution est même de 37,7 % sur la même période. L’objectif actuel du Parlement en matière d’empreinte carbone consiste à réduire de 40 % en tonne équivalent CO2 par personne d’ici à 2024, objectif qui sera atteint plus tôt. Après une compensation de 100 % de ses émissions incompressibles par un soutien financier à des projets visant à réduire les émissions de GES dans les pays en développement, le Parlement a déclaré avoir d’ores et déjà atteint la neutralité carbone depuis 2016. Toutefois, d’importants efforts supplémentaires seront nécessaires pour que le Parlement parvienne à la neutralité carbone au niveau local (sans compensation de ses émissions).
Quatre catégories d’empreinte carbone du Parlement, à savoir le transport de personnes (67 %), l’énergie consommée (14 %), les actifs fixes (12 %) et l’achat de fournitures et de services (6 %), représentent ensemble 99 % de l’empreinte carbone totale en 2018 (110 570 tonnes équivalent CO2). De ces quatre catégories, celle du transport de personnes est de loin la plus importante et la plus critique. Elle comporte elle-même trois sous-catégories principales : le transport du personnel (15 %), le transport des députés (19 %) et des visiteurs subventionnés (33 %). Il apparaît clairement que les visiteurs subventionnés sont la principale source d’émissions de GES du Parlement, représentant 1/3 de l’empreinte carbone totale de l’institution (33 % ou 35 896 tonnes équivalent CO2). Les émissions des groupes de visiteurs qui ne sont pas subventionnés par le Parlement ne sont pas comprises dans le calcul de son empreinte carbone. Si les visiteurs non subventionnés avaient été pris en compte dans le calcul de l’empreinte carbone du Parlement, 44 323 tonnes équivalent CO2 auraient été ajoutées.
En vue de répondre à la question des émissions « par site» en 2018, une analyse distincte a été réalisée afin de déterminer quelles émissions pouvaient être calculées pour chacun des lieux de travail directement à partir des données disponibles. Pour les catégories d’émissions pour lesquelles le détail des données par site n’était pas disponible, une formule de répartition a été élaborée pour déterminer la part des émissions totales pouvant être attribuée aux trois lieux de travail du Parlement (Bruxelles, Luxembourg et Strasbourg). La ventilation détaillée des émissions de GES par site montre que 84 196 tonnes équivalent CO2 sont imputées aux activités du site de Bruxelles ou qui en dépendent, 9 836 tonnes équivalent CO2 sont imputées au site de Luxembourg et 16 538 tonnes équivalent CO2 sont imputées au site de Strasbourg, sur un total de 110 570 tonnes équivalent CO2 du Parlement pour cette année-là. Cela signifie que 76,2 % des émissions du Parlement sont imputables aux activités du site de Bruxelles, 8,9 % au site de Luxembourg et 14,9 % au site de Strasbourg.
Bien que les institutions et organes de l’Union échangent de bonnes pratiques environnementales pour réduire leur empreinte carbone par l’intermédiaire de groupes interinstitutionnels de management environnemental, comme le Groupe interinstitutionnel de management environnemental (GIME), davantage d’efforts sont encore nécessaires pour harmoniser le mode de calcul et de déclaration de leurs émissions de GES. En outre, toutes n’incluent pas leurs émissions indirectes, le recours aux marchés publics écologiques (MPE) n’est toujours pas obligatoire, alors qu’il n’existe pas d’approche commune pour la compensation des émissions de GES. Dès 2014, un rapport spécial de la CCE recommandait aux institutions et organes de l’Union d’harmoniser les méthodes et paramètres de calcul de leur empreinte carbone. Aujourd’hui, il est encore très difficile de comparer directement leurs empreintes carbones respectives.
Alors que les efforts déployés par la communauté internationale pour lutter contre le changement climatique relèvent non plus du protocole de Kyoto mais, dès 2020, de l’accord de Paris, et que les mécanismes de mise en œuvre du protocole de Kyoto (par exemple, les compensations) ont montré leurs limites, les parties à l’accord de Paris n’ont pas encore été en mesure de s’accorder sur les dispositions relatives aux mécanismes fondés sur le marché. La difficulté tient au fait que tous les pays doivent définir leurs objectifs de réduction des émissions et que les mécanismes de compensation comportent des risques liés au double comptage. Il est indispensable de mettre en œuvre des politiques climatiques plus efficaces afin de réduire les émissions mondiales de GES. Le pacte vert pour l’Europe vise à atteindre des objectifs ambitieux en matière de lutte contre le changement climatique sans compensation de ses émissions de GES au moyen de crédits internationaux, comme c’est le cas pour l’objectif actuel de réduction de 40 % des émissions de GES à l’horizon 2030. De même, dans sa récente résolution, antérieure à la COP25, le Parlement a réaffirmé sa position selon laquelle il est nécessaire de parvenir aux objectifs de réduction des émissions de l’Union pour 2030 et 2050 sur son territoire. Si le Bureau décide de parvenir à la neutralité carbone en 2030, comme la Commission, l’étude propose des mesures à court, moyen et long terme pour réduire massivement l’empreinte carbone du Parlement.
[i] L’étude complète originale a été rédigée par Georgios AMANATIDIS, Département politique pour les politiques économiques, scientifiques et de qualité de vie, PE et Srdan RANDIC, Unité de gestion écologique et d’audit (EMAS), PE. https://www.europarl.europa.eu/RegData/etudes/STUD/2020/652735/IPOL_STU(2020)652735_EN.pdf
REPowerEU: European Parliament Energy committee Chair reacts to new proposals
Industry, Research and Energy Committee Chair Cristian Buşoi (EPP, RO)
Industry, Research and Energy Committee Chair Cristian Buşoi (EPP, RO) welcomed the new package of measures tabled by the European Commission on Tuesday.
« The ITRE Committee backs the initiative to make Europe independent from Russian gas. We need to get rid of suppliers that finance Putin’s war in Ukraine, and we need to do it quickly. Parliament is ready to work as fast as possible on the concrete proposals to come. These measures not only make sense in the context of the Russian aggression of Ukraine, but also in the long term, for our energy transition and growth » said Cristian Buşoi on Tuesday.
« The measures proposed aim to help ensure that households and businesses are protected from supply and price shocks before the next heating season. Member States should now quickly follow up and adopt the necessary measures » he added.
« Diversification is also key to energy security, in terms of suppliers and energy sources. We agree that indigenous generation of low-carbon sources should be increased further, as well as boosting efforts in energy efficiency in all areas of our economy. Parliament is ready to proceed quickly with the proposal allowing for joint procurements of gas and to boost strategic stocks. But we need the Commission to use the appropriate instrument to help us do so. The Amendment to the security of gas supply regulation needs to be a standalone proposal » he added.
« Finally, ITRE is also committed to delivering its share of the « Fit for 55″ package, on renewables, on energy efficiency, on the energy performance of buildings and on the internal gas market package. These will define the future basics of our economy in the next 30 years. The quicker we can move, the better in the long term » M. Buşoi added.
Plenary debate on possible anti-competitive behaviour in the gas market
On Tuesday around 19.15, the European Parliament will also ask the Commission about the findings of its investigation on possible anti-competitive behaviour in the gas market, as laid down in a parliamentary question. In the text, MEPs also ask which concrete market structural changes at EU level could allow member states to protect consumers against the volatility of the international gas market in the future. The debate can be followed here.
MEPs highlight that the surge in gas prices was driven by the global supply and demand dynamics, exacerbated by factors linked to the pandemic and geopolitical tensions, combined with fewer than expected imports in Europe, especially from Russia. This has led to gas storage reaching lower than average levels, and higher energy prices, also resulting in increasing inflation rates across the European Union.
Next Steps
The European Parliament will give its input on the Communication. It will also debate and vote on the legislative proposals to be tabled by April by the European Commission.
Background
The plan proposed by the European Commission on Tuesday outlines a series of measures to respond to rising energy prices in Europe and to replenish gas stocks for next winter. Europe has been facing increased energy prices for several months, but now uncertainty on supply is exacerbating the problem. REPowerEU will seek to diversify gas supplies, speed up the roll-out of renewable gases and replace gas in heating and power generation. This can reduce EU demand for Russian gas by two thirds before the end of the year.
According to the European Commission quarterly gas market report, the share of Russian pipeline gas in EU gas imports was 41 % in the third quarter of 2021. Oil and gas are particularly important for Russia, funding just over a third of its federal budget in 2021 (RUB9.1 billion out of RUB25.3 billion total revenue).
‘’Fit for 55’’ Opportunités et chalenges pour l’industrie chimique – L’exemple Tchèque !
Par Souček, J. Reiss, J. Suchý, D. Behenský – Association de l’industrie chimique de la République tchèque
L’industrie chimique européenne a réduit ses émissions de dioxyde de carbone de plus de 50 % depuis 1990. L’utilisation des « meilleures technologies disponibles » nécessitera d’importants changements technologiques associés à d’importantes dépenses en immobilisations, à l’électrification ou à la réduction de la capacité.
Consciente de la poursuite du développement de la législation européenne, en particulier du paquet Fit for 55 relatifs à la décarbonisation de l’UE inspirant le reste du monde, l’industrie chimique est l’un des secteurs les plus touchés. Cela est principalement dû à la position de l’industrie chimique en tant que secteur énergivore. Dans le même temps, ce secteur industriel pourrait contribuer de manière significative à la décarbonisation dans certaines conditions spécifiques. Parmi eux, les domaines suivants sont attendus et recommandés :
- Accès à une quantité suffisante d’énergie renouvelable compétitive sur le plan des coûts.
- Accès à de l’hydrogène à faible teneur en carbone concurrentiel (renouvelable ou apparaissant comme sous-produit de technologies chimiques existantes).
- Disponibilité suffisante de la biomasse et création de marchés pour les produits renouvelables et à faible teneur en carbone.
- Soutenir l’économie circulaire en mettant l’accent sur le recyclage des matériaux.
1) L’accès à une quantité suffisante d’énergie renouvelable compétitive est une condition essentielle pour atteindre les objectifs d’EC. Étonnamment, les nombreux actes prévus cette condition principale et au lieu de soutenir et de développer la capacité suffisante du secteur de l’énergie renouvelable (faible en carbone), de nombreuses autres exigences dans le même temps sont créés pour les secteurs industriels aval. Leurs investissements sont conditionnés par le « succès » du secteur de l’énergie reconstruit. Juste pour comprendre le cadre de cet impact : la consommation totale d’électricité allemande est de 558 TWh (2020), seule l’électrification de l’industrie chimique allemande (telle que présentée à la Convention chimique en octobre) nécessiterait 600 TWh. L’« impact tchèque » est moins non proportionnel : la consommation totale est de 80 TWh, alors que l’« exigence d’électrification » de l’industrie chimique nationale serait de 12 à 15 TWh (avec une consommation actuelle d’environ 4 TWh) avec une pression à venir sur l’arrêt du secteur de l’énergie à base de charbon (fournissant environ 50% du mix énergétique). Les conditions pour un développement plus large des énergies renouvelables (éolien, solaire, hydraulique) sont limitées aux conditions climatiques locales en République tchèque et une autre solution semble être l’orientation nucléaire. Il est donc urgent de clarifier les aspects clés suivants :
• La pauvreté globale de l’électricité et l’instabilité de l’approvisionnement en électricité sont attendues dans le cadre de la politique actuelle de lutte contre le nucléaire et l’approvisionnement en gaz naturel associée à l’impact sur les coûts et suivie d’un affaiblissement de la compétitivité de la production chimique.
• La décision relative à l’électrification de l’industrie chimique (parallèlement aux transports : e-mobilité et électrification d’un autre secteur à forte intensité énergétique) peut poser de graves problèmes et l’industrie devrait envisager d’autres options.
2) Accès à de l’hydrogène à faible teneur en carbone concurrentiel (renouvelable ou apparaissant comme sous-produit de technologies chimiques existantes). L’industrie chimique est l’un des principaux utilisateurs industriels de l’hydrogène. Les principaux dérivés inévitables de l’hydrogène sont l’ammoniac et le méthanol (la production totale dans l’UE est supérieure à 20 mil. t/an d’ammoniac et près de 5 mil. t/an méthanol nécessitant au total 4 mil. t/an d’hydrogène). Ces produits sont le début d’une grande chaîne de produits pour les engrais, les polymères et d’autres produits d’utilisation courante par les humains. L’industrie chimique est donc un grand producteur de quantité d’hydrogène nécessaire par des technologies émettant du dioxyde de carbone (réformateurs de vapeur, réformateurs d’essence, unités d’oxydation partielle utilisant des hydrocarbures comme alimentation). EC a imposé que les carburants renouvelables d’origine non biologique utilisés à des fins énergétiques finales et non énergétiques représentent 50 % de l’hydrogène utilisé à des fins énergétiques finales et non énergétiques dans l’industrie d’ici 2030.
Cette disposition devrait reposer sur l’hypothèse qu’il y aura des capacités suffisantes et que l’hydrogène propre peut contribuer à la neutralité carbone d’une manière rentable en supposant un approvisionnement suffisant en électricité renouvelable rentable pour la production d’hydrogène. Les aspects clés suivants nécessitent une clarification urgente :
• L’hydrogène renouvelable ne devrait pas être rentable à court terme. L’industrie chimique est exposée à la concurrence internationale et ne peut faire face aux coûts supplémentaires découlant de l’utilisation obligatoire d’hydrogène renouvelable dans ses processus de production. Ainsi, non seulement le soutien à l’investissement, mais aussi le soutien opérationnel doivent être pris en compte pour éviter l’augmentation des prix des produits (inflation) et assurer la compétitivité de l’industrie de l’UE. En option, l’hydrogène bleu (production à faibles émissions, p.ex. combinée à la CCU) pourrait être la solution. L’hydrogène à faible teneur en carbone pourrait être disponible à partir d’autres technologies comme sous-produit.
• L’hydrogène résultant comme sous-produit des technologies chimiques est généralement utilisé en interne ou pour la production d’énergie sur site. Par exemple, un tel hydrogène apparaît dans plusieurs usines en République tchèque : électrolyse du chlorate de sodium avec production de chlore, déshydrogénation de l’éthylbenzène pour la production de styrène ; question est également la conversion des résidus de raffinage pour la production d’hydrogène (associée à la CCU) au lieu de la consommation de carburant. Un tel hydrogène est produit parallèlement à la fabrication du produit cible. Dans la mesure du possible, cet hydrogène est utilisé pour la création de valeur chimique et ne peut être remplacé par de l’hydrogène renouvelable en raison du procédé lui-même.
3) Disponibilité suffisante de la biomasse et création de marchés pour les produits renouvelables et à faible teneur en carbone. La disponibilité de la biomasse est l’un des aspects cruciaux du développement durable, compte tenu de l’utilisation importante de la biomasse pour la production d’énergie et l’utilisation traditionnelle des matériaux (l’industrie du papier est déjà un acteur principal utilisant la biomasse cellulosique). Dans le même temps, la « décarbonisation des sols » aurait un impact sur l’efficacité de la récolte et les agriculteurs (pas seulement en République tchèque) limitent déjà l’utilisation de la paille à des fins énergétiques et industrielles. La reconnaissance du fait que la disponibilité de la biomasse n’est pas illimitée devrait être prise en compte dans l’examen à plus grande échelle de nouveaux secteurs en croissance comme la « chimie renouvelable ». Une attention particulière devrait être accordée aux technologies de captage et d’utilisation du carbone (CCU) : il s’agit d’une réelle opportunité et d’un véritable défi pour l’industrie chimique. La conversion du dioxyde de carbone en hydrocarbures ou en hydrocarbures oxygénés par voie hydrogène pourrait à l’avenir être renforcée par l’utilisation de l’eau (au lieu de l’hydrogène). Cette voie est déjà identifiée par le programme Sunergy définissant 3 voies prospectives technologiques futures (procédés électrochimiques, photo électrochimiques et bio-hybrides) à base d’eau :
1. Fractionnement de l’eau par de l’énergie renouvelable pour la production d’hydrogène (utilisation de l’oxygène dans le secteur de l’énergie).
2. Réduction de l’azote par l’utilisation d’eau à partir d’énergie renouvelable pour la production d’ammoniac (utilisation d’oxygène dans le secteur de l’énergie).
3. Réduction du dioxyde de carbone par l’utilisation d’eau à partir d’énergie renouvelable pour produire des hydrocarbures oxygénés (utilisation d’oxygène dans le secteur de l’énergie).
4) Soutenir l’économie circulaire en mettant l’accent sur le recyclage des matériaux. L’industrie chimique est en mesure de contribuer de manière significative à l’économie circulaire en utilisant des technologies chimiques pour le recyclage des matériaux en convertissant les déchets, p. ex. les plastiques et d’autres matériaux riches en carbone, en produits utiles comme les monomères, les produits chimiques de base, les carburants de remplacement et les autres matières à valeur ajoutée. Ces procédés de recyclage chimique comprennent généralement la pyrolyse, la plasmolyse et la solvolyse. Ces techniques sont indispensables notamment pour le recyclage des matières plastiques mélangées post-consommation, qui ne convient pas au recyclage mécanique. La République tchèque est active dans le domaine du recyclage chimique depuis début 2019 et notre représentant est devenu membre de l’équipe Issue for Chemical Recycling Cefic. Cet organisme se concentre sur 4 piliers principaux : (1) la réglementation et le positionnement, (2) les méthodes et les normes, (3) la technologie et (4) la chaîne de valeur. Les combustibles carbonés recyclés devraient également être inclus comme option de conformité complète dans les cibles de la RED III.
Conclusions :
Les produits de l’industrie chimique sont inévitables dans de nombreux aspects de notre vie et sont nécessaires pour l’être humain et la richesse. L’industrie chimique de l’UE a déjà reconnu les défis et les opportunités liés à la politique de décarbonisation et à l’efficacité énergétique.
La modernisation des unités de production existantes, qui fait partie de l’industrie à forte intensité énergétique, est un facteur contributif. L’hydrogène restera un produit clé pour le raffinage et l’industrie pétrochimique. L’utilisation de l’hydrogène vert combiné avec l’hydrogène sous-produit et l’hydrogène bleu (production à faibles émissions, p.ex. combiné avec CCU) est une option naturelle et rationnelle.
Mais l’eau comme source d’hydrogène peut avoir une utilisation directe multiple.
Une électrification éventuelle pourrait contribuer de manière significative à la réduction globale des émissions de dioxyde de carbone par l’industrie en s’attendant à une capacité et à une stabilité suffisante de l’approvisionnement en énergie électrique verte.
La participation active aux opportunités offertes par l’économie circulaire (utilisation des déchets comme matière première) constitue un autre défi pour l’industrie chimique.
Un soutien clair des procédés de recyclage chimique devrait faire partie intégrante de la mise à jour continue des législations européennes et nationales, reconnaissant que sans cette option de recyclage des matériaux, les objectifs globaux ne peuvent être atteints.
La chimie pourrait aider en contribuant à la réduction globale des émissions de GES.
Interview exclusive de Dominique Mamcarz, Directeur RSE de DPDGROUP GEOPOST
DPDGROUP GEOPOST souhaite s’inscrire parmi les leaders dans le secteur des transports, la référence internationale de la livraison durable de colis
JGDE : Avec cette crise du COVID, on constate une recrudescence du e-commerce. Dans les villes très peuplées mais aussi en province, les livraisons à domicile se sont développées de manière importante. Comment DPDgroup GeoPost s’y prend pour être un transporteur responsable et réduire l’impact environnemental au niveau des villes ?
Dominique Mamcarz (DM) : Je souhaite mettre en avant quelques points, DPDgroup GeoPost, a mis en place une stratégie de décarbonation (objectif de neutralité carbone) qui date de 2012.
On s’engage sur une approche qui repose sur 3 principes fondamentaux :
- La mesure de notre empreinte
- La réduction au maximum de nos émissions de CO2 et polluantes
- La compensation de ces émissions via le marché volontaire car nous ne sommes pas dans un marché réglementé, il s’agit donc de compensation « volontaire » de ses émissions, donc cela nous donne un statut d’opérateur neutre en carbone depuis 2012. C’est un point important qui fait de DPDgroup GeoPost et le groupe LA POSTE le leader sur le marché européen de la Compensation Volontaire d’émission de CO2.
Le principal pilier c’est la réduction de notre impact carbone et de polluants locaux en ville, puisqu’on parle de santé publique. Dans ce cadre nous avons entamé une politique volontariste de décarbonation qui va se baser sur quelques principes clés :
- L’optimisation au quotidien de nos tournées de livraisons et de nos taux de chargement, ce qui par essence donne une vraie vertu aux réseaux de transport de colis puisque nous n’allons pas nous déplacer dans le cadre de tournées pour un seul colis mais pour un ensemble de colis et du fait réduire l’impact environnemental d’un colis, donc c’est un premier aspect : Consolidation / massification
- La modification dans la manière dont nous livrons les villes. Nous souhaitons mettre sur la route des véhicules à faibles émissions, je dis volontairement faible émission ou je pourrais dire zéro émission en sortie de pot pour bien faire la différence. En effet un véhicule aura toujours des émissions sur l’ensemble du cycle de vie, si nous considérons l’impact en ville il est important de regarder l’impact en sortie d’échappement tout simplement. Cela va nous permettre de réduire l’impact des polluants en ville et réduire nos émissions en ville globalement. Nous nous sommes engagés en 2020 à couvrir 225 villes à horizon 2025 en véhicules à faibles émissions, donc à la fois l’implantation massive de véhicules électriques, de petits véhicules de livraison, ou de vans, en tous cas d’utilitaires électriques. Cela passe aussi par de la micrologistique avec des moyens types cargo bikes « vélos cargo », vélo, même des livraisons à pied. Nous essayons d’employer tout un tas de solutions de livraisons qui vont nous permettre d’éviter d’émettre. Ce plan « 225 villes » inclut l’ensemble de ces technologies-là et également la technologie Gaz Naturel, qui est minoritaire dans le plan de déploiement, mais qui répond à la nécessité de pouvoir disposer de suffisamment d’autonomie pour effectuer certaines tournées qui seraient urbaines et périurbaines. C’est un ensemble de solutions qui va répondre à des besoins spécifiques dans l’environnement urbain.
JGDE : Aujourd’hui en 2021 -2022 où en êtes-vous de cet objectif à horizon 2025?
DM : Sur 225 villes dans le Plan, nous avons à ce jour initié deux tiers des villes. Déjà initié, dans le sens où nous avons déjà commencé à mettre en place des véhicules alternatifs, vous l’avez compris notre plan « 225 Villes » ce n’est pas juste de déployer deux/trois/quatre véhicules.
La ville est un sujet qui peut porter à discussion. Qu’est-ce que la ville ? Qu’est-ce que le périmètre de la ville ?
Chaque pôle de DPDgroup Geopost a défini ce qu’il entendait par le périmètre de la ville, cœur ville ou plus largement, concerné exclusivement par des véhicules à moyennes ou faibles émissions. Aujourd’hui nous sommes à deux tiers de villes initiées et 44 villes achevées, c’est-à-dire terminées en termes de déploiement de véhicules alternatifs. Soit un peu plus de 400 véhicules alternatifs au total, véhicules électriques, gaz naturel et autres technologies, … vélos cargo, … mais très majoritairement des véhicules électriques, environ 80%.
Cela représente environ 200 points de recharges électriques. Aujourd’hui mettre en place des véhicules électriques signifie aussi mettre en place toute l’infrastructure électrique nécessaire pour pouvoir assurer les opérations de ces véhicules.
JGDE: S’agissant de ces stations de recharge, vous avez un réseau complètement autonome géré par DPDGroup GeoPost ?
DM : La gouvernance de DPDgroup GeoPost est une gouvernance décentralisée. En tant que structure d’un groupe nous sommes là pour proposer des solutions à nos filiales mais ce sont finalement les filiales qui décident de l’action à implémenter parce qu’elles ont la connaissance du marché local et parce qu’elles ont cette autonomie pour assurer la meilleure efficacité. Pourquoi je vous dis ça, tout simplement parce que nous avons des différences de stratégie entre certaines de nos filiales en France. Par exemple notre filiale Chronopost a été la première filiale à mettre le pied à l’étrier sur ce sujet avec Paris, première ville équipée en moyens à faibles émissions. Je parle des 20 arrondissements parisiens, la première ville dans le groupe en octobre 2019 avec plus de 230 tournées, près de 25000 colis quotidiens livrés en véhicules alternatifs. Chronopost a décidé d’investir dans des stations de recharge directement sur ses sites d’exploitation, sur ses dépôts en dehors de la ville et même sur ses dépôts urbains. Cela a été véritablement une décision d’entreprise d’investir massivement dans un ensemble de points de recharge sur nos propres sites dédiés.
A contrario certaines filiales ont fait le choix d’autres stratégies en s’appuyant sur des réseaux de rechargement publics. Bien entendu, elles disposent d’une connaissance précise du maillage afin de transmettre l’information aux personnes qui gèrent les véhicules que ce soient les salariés ou les partenaires de transport, il s’agit là d’une deuxième opportunité.
La troisième opportunité est d’essayer de participer au financement pour certains de nos partenaires par l’acquisition d’une borne de recharge à leur domicile.
JGDE : Vous voulez dire au domicile du livreur ?
DM : Oui, domicile du livreur ou domicile de la société que nous mandatons pour livrer nos colis. Donc nous essayons vraiment d’adopter toutes ces solutions parce qu’aujourd’hui le réseau de distribution ou de point de recharge comme vous vous en doutez est très largement insuffisant, même si on sait qu’aujourd’hui cela fait très clairement partie des objectifs du législatif européen, du Fit for 55.
JGDE : Et la France s’engage fortement sur le sujet en soutenant la mise en place d’une vraie réglementation.
DM : Exactement, dans le Fit For 55 l’objectif est de 3,5 millions de points de recharge en 2030 pour les voitures et les vans. Donc nous soutenons cette révision de la directive, nous sommes forcément dans l’attente d’un réseau public plus maillé, plus dense, mais nous irons au-delà de ça puisque, vous l’avez compris, nous investirons aussi sur nos sites et nous ferons également appel à des solutions d’installation chez nos propres livreurs.
JGDE : Vous avez des velléités à jouer un rôle plus important dans le cadre du « Dernier kilomètre » ?
DM : Parlons de l’infrastructure urbaine. Il paraît important de préciser que nous avons aussi pour mission de prendre place dans la ville avec des micro-dépôts urbains qui seront aussi des têtes de ponts avancés, des bases avancées de nos opérations, c’est vraiment important de le préciser. Ce sera un des éléments nécessaires à un bon maillage du territoire. Les transporteurs ont plutôt été placés en dehors de la ville, à l’extérieur de la ville, et il est difficile d’y revenir quand on voit le prix du foncier. Notre objectif est de revenir à des implantations urbaines avec des micro-dépôts urbains pour faire démarrer le dernier et le premier kilomètre à partir de ces points. En complément, l’ambition de DPDGroup GeoPost, s’appuyant sur un bon maillage, est d’organiser la livraison hors domicile. On parle notamment de nos points « « Pick-up », des points relais qui peuvent être des commerces ou également des automates, des consignes à colis. On compte énormément sur un ensemble de solutions de livraison qui permettra à la fois de réduire notre empreinte environnementale puisqu’elles permettront de massifier les colis dans un commerce, automates ou dépôts urbains, et également à la fois d’être très pratique, très commode. Nous sommes persuadés que c’est un ensemble de solutions qui sera nécessaire à la livraison des colis pour les particuliers notamment. Et c’est pour cela que le groupe s’emploie à déployer à horizon 2025 plus de 100 000 points via son réseau Pick-up, 70% via des partenariats en commerce et points Pick-up physiques, et 30% d’entre eux en lockers, consignes intelligentes. Nous avons une velléité d’assurer dès la première fois la livraison et de ne pas revenir, de garantir qu’il n’y ait pas de deuxième livraison.
JGDE : En chiffre ça représente quoi la deuxième livraison ? Quel est le coût ?
DM : Nous avons étudié l’impact environnemental d’une livraison standard à un domicile bénéficiant d’un service qui s’appelle « Predict » qui permet une interaction avec le destinataire. Nous savons que si le destinataire reçoit une notification par courriel ou sms en amont de la livraison et qu’il est en mesure de dire « écoutez, ne me livrez pas sur ce créneau-là, livrez-moi une heure avant ou livrez-moi sur un ParcelShop », nous réduisons l’impact de 5% de CO2 du dernier kilomètre ; cette fameuse notification Predict permet justement d’apporter un meilleur taux de livraison la première fois. Nous disposons aujourd’hui des preuves que l’interaction, l’information et les flux digitaux permettent aussi une meilleure efficacité CO2.
JGDE : Dans cette démarche d’infrastructure dans le centre-ville, sur le périmètre que vous avez défini comme centre-ville, vous êtes le mieux placé pour identifier tous les trajets à faire car vous en faites beaucoup plus que tout un chacun. Est-ce dans la politique de DPDgroup GeoPost de mettre en place ce type de d’infrastructure avec la collectivité locale à travers des partenariats publics privés ?
DM : Oui, c’est complètement dans notre politique. Nous essayerons toutes les solutions disponibles, en France nous faisons partie du groupe La Poste bénéficiant d’une relation très proche avec les agglomérations et les autorités urbaines. En l’occurrence il y a aujourd’hui une volonté de coopérer avec 22 principales métropoles européennes et de mettre en place des conventions de partenariats sur ces sujets. Cette une démarche encouragée au sein de DPDgroup GeoPost mais aussi également plus globalement au niveau du groupe La Poste. A ce titre nous sommes en train de construire des projets où la collectivité va pouvoir faciliter la mise en œuvre de solutions de recharge au profit d’opérateurs comme le groupe La Poste et ses filiales mais également auprès d’autres opérateurs. C’est déjà le cas notamment en France, c’est aussi un peu le cas en Europe, même si pour l’instant au niveau européen nous essayons aussi de trouver des solutions spécifiques auprès d’opérateurs privés de réseau de distribution d’énergie qui peuvent aussi proposer leurs propres solutions.
JGDE : Mettre en place des réseaux de recharge pourrait être un nouveau métier pour DPDgroup GeoPost? Est-ce que vous envisagez un complément d’activité ou un modèle économique possible sur le marché de l’énergie, d’achat et de revente ?
DM : Fournisseur d’énergie non.
JGDE : Fournisseur de réseau ou d’infrastructure ? En partenariat ?
DM : C’est surtout en tant qu’opérateur et contributeur à un écosystème que nous nous positionons aujourd’hui. Nous n’avons pas d’offre, pas de projet d’offre sur ces sujets-là. Nous essayons simplement de nous garantir de manière durable l’accès à l’énergie notamment à l’énergie électrique pour assurer nos opérations via les véhicules électriques.
Donc cela passe aussi par de plus en plus d’autoproduction et d’énergie photovoltaïque à partir de nos bâtiments. Tous nos bâtiments, gros Hub, ou les derniers construits sont équipés de panneaux photovoltaïques pour produire une partie de l’énergie nécessaire. L’autonomie en énergie, c’est le premier besoin.
S’agissant des partenariats avec les villes j’ai cité la partie holistique décarbonée, objectif à horizon 2025 qui est de réduire de 30% nos émissions de CO2 au colis en comparaison avec 2013. Nous sommes sur la bonne voie puisque que nous avons réalisé les deux tiers du chemin avec près de 19% de réduction de CO2 par colis, dans un contexte de forte croissance des volumes puisque les volumes ont augmenté de 40% entre 2019 et 2020 à l’échelle DPDgroup GeoPost.
L’idée maintenant est d’aller plus loin progressivement puisque nous sommes conscients de l’urgence climatique. DPDgroup GeoPost souhaite s’inscrire parmi les leaders dans le secteur des transports, être la référence internationale de la livraison durable de colis. De ce fait nous travaillons pour une ambition plus importante qui soit notamment en phase avec la connaissance scientifique comme l’initiative « Science Based Target » (Objectifs fondés sur la science).
JGDE : Vous dîtes qu’il faut aller plus vite, on constate que la COP26 n’a pas été ce que l’on en attendait mais des entreprises ont beaucoup d’ambition dans ce domaine. Le déploiement des véhicules électriques dans les villes, le bon développement des infrastructures, si les villes se mobilisent et jouent leur rôle de facilitateur, on peut dire que c’est gérable. Est-ce qu’il y a des vrais freins chez DPDgroup Geopost ? Des secteurs ou des pans de votre activité qui sont encore très compliqués ?
DM : Oui tout à fait, nous pouvons qualifier cela de freins ou de challenges. Un des premiers éléments de contexte que j’ai cité il y a quelques minutes qui ne facilite pas, ou qui rend la chose encore plus compliquée, c’est une forte croissance. Quand vous faîtes face à une forte croissance des volumes essentiellement sur les volumes BtoC, à destination des consommateurs, du privé, du particulier, forcément plus de colis, plus de véhicules à mettre sur la route, plus de dépôts qui doivent être en mesure de traiter cet afflux massif, plus de livreurs, … c’est du « plus, plus, plus ». Dans ce contexte de croissance comment arriver à stabiliser voire réduire une empreinte carbone alors qu’on est en train de croître très largement ? C’est une tendance conjoncturelle, c’est ce premier point.
Ensuite, nous nous rendons compte que globalement les véhicules électriques, ou en tous cas les véhicules alternatifs d’aujourd’hui, seront dans quelques années – 3,4, 5 ans maximum- des véhicules en termes de Total Cost of Ownership (coût opérationnel global) équivalents, voire permettront même de faire des économies par rapport à un véhicule thermique. Pour les véhicules de petite taille dédiés aux derniers kilomètres je dirais que nous sentons que nous arrivons à un point charnière, la question ne va presque plus se poser.
Enfin, de surcroît, nous effectuons énormément de liaisons inter pays et inter villes pour acheminer un colis d’un point A à un point B ou d’un pays à un autre. Cela concerne un pan important de notre activité, à savoir nos transports longues distances, de hub à hub. On ne parle pas des derniers kilomètres, il s’agit ici des liaisons longues distances, et DPD est d’abord un transporteur routier.
Sur ces parcours de longues distances nous ne disposons pas de technologies matures, garantissant une autonomie suffisante pour les trajets de 500 kilomètres et plus sur une proportion donnée. Il existe certaines offres sur le marché, je pense à l’hydrogène vert, je pense aux camions électriques, mais proposés aujourd’hui à des prix assez élevés, trois fois le prix d’un camion classique, avec des autonomies qui ne sont pas encore forcément au standard qu’on souhaiterait, c’est-à-dire 400/500 kilomètres, on est bien en-deçà de cela. Donc nous sommes sur des technologies naissantes. Pour un réseau comme le nôtre dont l’empreinte carbone repose essentiellement sur ce sujet, le transport longue distance représente plus de 50% de nos émissions, le message est clair, notre combat en termes de décarbonation, il est là !
A nous de mettre en place un plan ambitieux aujourd’hui en faisant un certain nombre de paris technologiques. C’est le stade où nous nous trouvons, nous constatons qu’il y des technologies qui sont en train de se démarquer comme l’électricité hydrogène, le gaz, le bio gaz, avec un certain nombre de contraintes supplémentaires, et peut être le fuel alternatif. C’est tout le travail que nous sommes en train de réaliser, c’est actuellement le frein majeur : arriver à avoir un plan principal qui intègre la décarbonation du transport longue distance et qui nous permettra, ainsi qu’à l’ensemble des transports et des grands réseaux comme le nôtre, de pouvoir s’inscrire de manière un peu plus facile dans les objectifs de décarbonation de l’Europe et globaux.
JGDE : Votre politique est de ne pas répercuter le coût sur le consommateur, c’est vraiment tout à votre honneur. Mais si la technologie reste encore chère, et vous êtes très dépendant de ça, l’entreprise ne peut pas acheter trois fois ce qui coûtait une fois. Vos marges vont diminuer considérablement, j’imagine que vos actionnaires vous entendent mais sachant que le routier est majeur dans votre activité, il va peut-être falloir décider les actionnaires pour dire bon OK on y va quand même, on réduit nos marges maintenant pour les augmenter demain. Comment vous projetez-vous au regard de ce contexte ?
DM : Vous touchez aussi un élément essentiel de l’équation, c’est tout à fait ça. Vous avez rappelé la tenaille à laquelle nous devons faire face, entre l’acceptation pour un consommateur qui commande un colis sur le web de payer une partie du prix du transport, aujourd’hui on sait que l’acceptabilité est relative, et en parallèle l’augmentation pour nous des investissements pour pouvoir atteindre le niveau de décarbonisation attendu en plus par ces mêmes consommateurs. 70% d’entre eux pensent que c’est la responsabilité des grandes entreprises d’agir sur le sujet environnemental. Nous nous trouvons dans une situation un peu paradoxale et pour nous c’est important de prendre des décisions stratégiques. Nous avons constaté une réussite relative de COP 26, et cela renforce encore l’importance de l’action des entreprises sur le sujet décarbonisation. Sur ce point-là nous l’avons déjà démontré avec le plan « 225 villes », notre approche est très volontaire, rien ne nous y a obligé, c’est un investissement monumental de 200 millions d’euros, 200 millions d’euros c’est le budget global supplémentaire par rapport à du business « as usual ». L’entreprise a décidé d’être proactive et d’investir plus.
L’autre sujet que je souhaitais aborder avec vous c’est que nous faisons partie d’une Supply chain, dont nous sommes le dernier maillon, puisqu’au-dessus il y a nos clients qui ont leurs propres fournisseurs.
JGDE : Cette notion de supply chain est très intéressante. Indépendamment de votre objectif à vous, vous êtes dans toute une chaîne de valeur professionnelle et vous en subissez l’impact et un certain nombre de pressions.
DM : On se rend compte aujourd’hui que plus on se situe bas dans la supply chain, plus il est très compliqué de décarboniser. Pour le secteur du transport et de la logistique, le coût de la décarbonisation est sans doute le plus important comparé à certaines supply chain en peu plus en amont. Nous sommes dans une démarche collaborative ou de co-construction avec certains de nos clients, intéressés par la réduction de notre impact car nous contribuons à leur propre impact. Nous sommes leur Scope 3 donc ils nous demandent fermement, et parfois via des clauses contractuelles, de décarboniser nos opérations. Nous sommes volontaristes dans le sens où nous souhaitons travailler avec eux mais nous n’estimons pas forcément détenir toutes les réponses au sein de l’entreprise.
Nous avons a mené des nombreux projets, notamment sur le transport longue distance. Nous avons demandé début 2021 qu’un poids lourds électrique en Suisse effectue une liaison quotidienne entre deux dépôts pour montrer qu’il était possible de livrer en poids lourd électrique, que cette technologie était fiable et prometteuse en termes d’augmentation de l’autonomie. Nous avons travaillé avec la société FUTURICUM, une société suisse, un autre partenaire CONTINENTAL pour la partie pneu, et nous avons voulu associer à ce projet un client, en tout cas un partenaire, qui est L’OREAL.
Nous avons montré au marché aussi la direction à prendre, et nous avons été en mesure de prouver l’efficacité de notre solution puisque nous avons battu le record Guiness de la plus grande distance faite par un poids lourd électrique sur une seule charge, en l’occurrence près de 1100 kilomètres. Ce test a été réalisé dans des conditions spécifiques, sur circuit en Allemagne.
JGDE : Quelles sont vos ambitions internationales ?
DM : On peut dire aujourd’hui que DPDgroup Geopost a une forte ambition en termes de croissance en effet, hors Europe.
JGDE : Vous ne faîtes pas un peu de croissance externe aux États-Unis ?
DM : Nous sommes dans une politique d’acquisition et d’extension à l’international et effectivement il va être clé d’intégrer dès le premier jour la « Due Diligence », des éléments de durabilité dans la sélection et dans la relation que nous allons établir avec ce nouveau membre de la famille pour s’assurer que notre politique européenne soit dupliquée ou sinon adaptée au sein des filiales internationales.
JGDE : Les tendances du marché ?
DM : Nous regardons très attentivement ce qui se passe sur le marché, nous menons nos propres études également, et suivons nos indicateurs ad hoc chaque année. Ils nous donnent des enseignements sur les éléments pressentis. A savoir en outre qu’il y a des attentes des e-chopper sur plus de responsabilités des sites e-marchand mais également des acteurs autour du transport. Je vous citais le chiffre de 69% de e-shoppers qui pensent que les entreprises doivent adopter une démarche responsable au niveau environnemental, c’est un premier fait, et avec cela 65% d’entre-deux, de ces e-shoppers réguliers, disent qu’ils seraient plus enclins à commander sur une plate-forme e-commerce si celle-ci propose des solutions de transport responsable.
À propos de DPDgroup
DPDgroup est le plus grand réseau de livraison de colis en Europe.
Nous combinons des technologies innovantes et un savoir-faire local pour proposer des services simples et flexibles, aux expéditeurs comme aux destinataires. Avec notre service de pointe Predict, nous établissons de nouveaux standards de service en mettant nos clients au cœur du processus de livraison.
Avec 97 000 experts de livraison et un réseau de plus de 58 000 points Pickup, nous livrons 7,5 millions de colis chaque jour, soit 1,9 milliard de colis par an, à travers les marques DPD, Chronopost, SEUR et BRT.
Chez DPDgroup, notre ambition est d’être un acteur de référence de la livraison durable et un catalyseur de l’accélération du e-commerce.
DPDgroup est le réseau de livraison de colis de GeoPost, qui a enregistré un chiffre d’affaires de 11 milliards d’euros en 2020. GeoPost est une société holding détenue par le Groupe La Poste.
Pour plus d’informations
Merci de contacter : service.presse@laposte.fr
Vous pouvez également suivre l’actualité de DPDgroup sur www.dpdgroup.com, Twitter, LinkedIn et Instagram
Une stabilité règlementaire pour des investissements dans une transition énergétique à préserver.
Henna virkkunen MEP (PPE, FI)
Dans quelle mesure la stabilité réglementaire est-elle essentielle pour attirer les investissements dans la décarbonation et préserver la voie d’une transition énergétique dans un contexte de hausse des prix de l’énergie et des matières premières ?
Henna virkkunen, eurodéputée de la Coalition nationale nous répond
La dépendance à l’énergie importée est un gros problème pour l’UE, le rôle de l’Algérie dans le déclenchement de ce conflit ne fait qu’empirer les choses. La fermeture du gazoduc pourrait entraîner des hausses de prix, notamment en Espagne et au Portugal.
Toutes les perturbations dans le transport du gaz naturel, surtout pendant les saisons d’automne et d’hiver, lorsque la consommation de gaz est à son plus haut niveau, sont difficiles à gérer. En 2020 : déjà 60% de l’énergie des pays de l’UE était importée.
L’Algérie a annoncé, fin octobre dernier, sa décision de ne pas reconduire l’accord sur le gazoduc Maghreb-Europe (GME). Cet acte unilatéral est considéré par de nombreux observateurs et hommes politiques européens comme un chantage de la part d’Alger envers les pays européens pour avoir soutenu la dernière résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU qui vient consolider les acquis du Royaume concernant la question du Sahara marocain.
L’approche « restrictive » de l’UE en ce qui concerne les critères de durabilité des biocarburants altèrera la capacité des producteurs à répondre à la demande croissante de carburants verts provenant du secteur des transports.
Un exemple clair d’incohérence dans le paquet Fit for 55 est le fait que l’on observe une demande croissante de biocarburants d’une part mais que, d’autre part, les critères de durabilité pour les biocarburants deviennent plus restrictifs.
Je soutiens également que la législation climatique de l’UE devrait fournir une certitude sur le plan réglementaire et une perspective d’investissement à long terme dans l’industrie et j’appelle l’UE à adopter une approche technologiquement neutre dans le but de réduire les émissions.
La Commission a également adopté un règlement délégué qui attribue aux matières premières des biocarburants un certain pourcentage évaluant leur impact sur le changement indirect dans l’affectation des sols (CASI). Il s’agit d’un phénomène par lequel les agriculteurs choisissent de cultiver des parcelles lucratives destinées aux biocarburants plutôt qu’aux denrées alimentaires, et ce plus particulièrement dans les pays en développement.
En effet, la direction que prend actuellement la production de biocarburants implique, en théorie, que davantage de terres doivent être défrichées pour l’agriculture, ce qui augmente in fine les émissions.
Seule l’huile de palme, dont le pourcentage d’expansion des sols est de 45 %, a réellement été interdite comme matière première pour les biocarburants dans le secteur du transport dans l’UE. Toutefois, les militants écologistes sont de plus en plus critiques à l’égard du soja, dont le score est de 8 % (le colza obtient quant à lui un score de 1 %).
Biocarburants avancés
Les sources de carburants durables approuvées par l’UE, connus sous le nom de biocarburants avancés, sont décrites à l’annexe IX de la directive sur les sources d’énergies renouvelables.
La liste actuelle, déjà courte, ne devrait pas se voir raccourcie davantage, l’UE doit utiliser tous les moyens à sa disposition afin de réduire rapidement les émissions liées au secteur du transport.
Les biocarburants et l’électrification des transports ne devraient pas être vus comme étant opposés mais plutôt comme étant des moyens complémentaires de tenir les promesses du Green Deal.
Dans le paquet Fit for 55, on reconnaît la nécessité d’accroître l’utilisation des biocarburants afin d’atteindre les objectifs climatiques. Cependant, lorsqu’il s’agit de couvrir de manière réaliste le besoin accru de biocarburants alors qu’en même temps nous rendons leur production plus restrictive par le biais des critères de durabilité.
Dans les propositions de l’UE, les biocarburants dérivés de cultures destinées à l’alimentation humaine ou animale ne répondent pas aux critères pour être utilisés comme carburants verts pour les avions.
Pour des raisons de durabilité, il convient de ne pas soutenir les biocarburants de première génération tels que les biocarburants issus de cultures destinées à l’alimentation humaine ou animale, dont le potentiel est limité et qui soulèvent des problèmes de durabilité, indique la proposition ReFuelEU Aviation, qui vise à réduire les émissions des avions.
À la place, les carburants d’aviation durables (CAD) seront composés uniquement de biocarburants avancés et d’électro-carburants.
Bien qu’il ne s’agisse pas d’une interdiction pure et simple, la proposition de FuelEU pour le secteur maritime, qui vise à rendre les activités maritimes plus écologiques, empêche également l’utilisation de biocarburants issus de cultures.
Cette apparente divergence de l’UE, qui autorise les biocarburants de première génération comme moyen de décarbonisation du transport routier mais limite leur utilisation pour l’aviation et le transport maritime. Un seul critère de durabilité devrait s’appliquer aux biocarburants issus de cultures, quel que soit le mode de transport pour lequel ils sont utilisés.
Qualification sur les investissements écologiques de l’union européenne : Le Fit For 55 Arsenal avec une vision 360 ?
Michael Bloss, Mep (Greens)
L’Union européenne a élaboré un projet visant à qualifier certaines centrales électriques fonctionnant au gaz naturel et à l’énergie nucléaire d’investissements comme « de transition » ou « écologiques », à condition toutefois qu’elles répondent à des critères spécifiques.
En réservant le label « écologique » aux projets réellement respectueux du climat, le système vise à rendre ces investissements plus attrayants pour les capitaux privés et à mettre un terme au ’’greenwashing’’.
Les investissements dans les centrales nucléaires seront qualifiés d’écologiques si ces dernières disposent d’un plan, de fonds et d’un site pour l’élimination des déchets radioactifs en toute sécurité.
La prolongation de la durée de vie des centrales existantes sera également considérée comme écologique si elles respectent « les normes de sécurité les plus élevées possibles ».
Les investissements dans les centrales électriques fonctionnant au gaz naturel seront également considérés comme écologiques si elles remplissent certaines conditions.
La production d’électricité à partir du gaz et du nucléaire serait qualifiée d’écologique du fait qu’il s’agit d’activités « de transition ».
« En tenant compte des avis scientifiques et des progrès technologiques actuels, ainsi que des différents défis que pose la transition dans les États membres, la Commission estime que le gaz naturel et le nucléaire ont un rôle à jouer pour faciliter la transition vers un avenir essentiellement constitué d’énergies renouvelables », a expliqué la Commission européenne dans un communiqué.
Pour aider les États ayant des contextes énergétiques différents à effectuer la transition, « dans certaines conditions, des solutions qui ne semblent pas vraiment écologiques à première vue peuvent être intéressantes », a indiqué une source de la Commission.
Un examen approfondi
Ce projet est enlisé dans le lobbying exercé par les gouvernements depuis plus d’un an et les États membres ne sont pas d’accord sur les types de carburants qui sont réellement durables et ceux qui ne le sont pas.
Les États membres de l’UE, notamment la République tchèque, la Finlande et la France, qui produisent environ 70 % de leur électricité grâce à l’énergie nucléaire, considèrent que cette énergie est essentielle à l’élimination progressive de l’électricité produite à partir du charbon.
Toutefois, d’autres États, comme le Luxembourg, l’Allemagne et l’Autriche, sont fermement opposés à l’énergie nucléaire.
Les eurodéputés verts ont, eux aussi, critiqué cette proposition. Le législateur allemand Michael Bloss nous a notamment confié : « Qualifier le nucléaire et le gaz d’écologiques est du pur greenwashing ! Malheureusement, c’est ce qu’a fait la Commission européenne sous la direction d’Ursula von der Leyen. Nous, les Verts/ALE, nous y opposons fermement. Une véritable transition énergétique au niveau européen n’est possible qu’avec 100 % d’énergies renouvelables ! »
Coupe du monde : Le stade durable du Qatar pour 2022 ne serait que de la « com’ », selon certains détracteurs
Alors que le football fait l’objet de pressions pour devenir neutre en carbone, l’une des principales sources d’émissions demeure les stades qui doivent être construits pour chaque coupe du monde, un problème que le Qatar cherche à résoudre.
Le Qatar a fièrement présenté le stade 974 au monde entier. Fabriqué à partir de conteneurs d’expédition recyclés, le stade porte le nom du nombre de conteneurs utilisés et de son code régional qatari.
La conception, basée sur des éléments modulaires préfabriqués, a permis de réduire les déchets générés lors de la production et sur place pendant la construction, affirment les propriétaires.
La question dugreenwashing :
Les défenseurs de l’environnement craignent que le nouveau stade ne soit qu’un vaste exercice de greenwashing. Le stade, construit à partir de matériaux recyclés lui permet d’être démonté et transformé en de multiples stades plus petits ou d’être mis à la casse facilement.
Pourtant, le stade innovant situé en bord de mer, qui peut se passer de systèmes de refroidissement en raison de sa construction et de son emplacement, n’est qu’un des huit stades massifs construits par le Qatar pour la coupe du monde 2022.
« Cela ne signifie pas qu’ils sont les plus grands coupables au monde. Cela signifie simplement qu’ils ont un devoir », a déclaré Mme Hajj à DW.
Les résidents du Qatar ont l’une des plus grandes empreintes carbones par habitant en raison de leur économie basée sur le pétrole dans un environnement relativement inhospitalier nécessitant un refroidissement artificiel.
Pour tenir l’engagement du Comité d’organisation de « mesurer, atténuer et compenser toutes les émissions de gaz à effet de serre (GES) de la Coupe du Monde de la FIFA 2022 », il faudra en fin de compte une quantité massive de « compensations carbone », car la majorité des émissions provenant des voyages en avion et de la construction des sites sont difficiles à réduire.
Compenser les « émissions inévitables » en plantant un million d’arbres, comme l’a promis le Qatar, plutôt qu’en utilisant l’énergie solaire ou éolienne pour refroidir les stades, n’est pas ce que Phillip Sommer, de l’association allemande de protection de l’environnement, qualifierait de durable.
Ni les organisateurs comme le SC ni la FIFA « ne devraient compter sur des compensations, mais bien sur des investissements directs dans l’énergie solaire ou éolienne, et lier les conditions des sites à l’empreinte climatique des pays membres », nous affirmait Michael Bloss, législateur européen des Verts.
2022 Une année de grand débat pour la finance durable ? Le cavalier de la présidence française du Conseil de l’Union européenne en 2022 : Quel visage écologique face aux enjeux ?
Pascal Canfin MEP (Renew), président de la commission environnement
Taxonomie : avec du nucléaire et du gaz est-elle toujours aussi verte ?
À l’heure actuelle, ces activités purement bénéfiques pour le climat représentent moins de 5 % de l’activité des entreprises européennes dont le modèle est très marginalement orienté vers le respect de l’Accord de Paris. La taxonomie était supposée parler d’avenir mais les États membres ont voulu y injecter du gaz et du nucléaire. Dans le premier cas, les pays de l’Est comme la Pologne très consommateurs de charbon espèrent ainsi pouvoir financer leur transition du charbon vers le gaz, une énergie toujours fossile mais moins émettrice de CO2. Dans le second cas, cela répond à une volonté de la France et de son président de voir le nucléaire étiqueté énergie de transition pour pouvoir financer les chantiers de construction de nouveaux EPR et la rénovation des centrales existantes, qui devrait coûter 150 milliards d’euros minimum, avec de l’argent européen.
Pascal Canfin, le président de la Commission Environnement du Parlement européen, voulait rester optimiste fin 2021 expliquant que le compromis politique peut éviter la paralysie de tout le dispositif.
La finance durable donne-t-elle priorité à la finance ou à la durabilité ?
Le document, envoyé aux États membres le 31 décembre 2021, fixe les critères permettant de classer comme « durables » les investissements dans les centrales nucléaires ou à gaz pour la production d’électricité. Un compromis qui va dans le sens des intérêts français.
L’objectif de cette taxonomie étant d’orienter les financements privés et institutionnels vers les activités contribuant à la réduction des gaz à effet de serre.
Texte réclamé par la France ;
Les conditions de l’inclusion du nucléaire et du gaz dans la taxonomie européenne, les deux sources d’énergie se retrouvant dans la même catégorie juridique, même si le nucléaire n’est nulle part qualifié formellement d’énergie de « transition » selon l’exécutif français, à la différence du gaz.
Enfin, Bruxelles exigera des garanties en matière de traitement des déchets nucléaires et de démantèlement des installations, conformes aux traités existants.
Seuil inatteignable pour le gaz;
Du côté du gaz, qualifié d’énergie de transition, des normes d’émissions de CO2 strictes vont être mises en place.
Par ailleurs, un critère de transparence est aussi introduit pour le gaz et le nucléaire : les investisseurs devront préciser quelle est la part correspondante de ces énergies dans leurs produits financiers respectant la taxonomie verte.
Financer les nouveaux réacteurs;
La France, qui veut relancer sa filière nucléaire – source d’électricité stable et décarbonée – défend de longue date l’inclusion de l’atome dans la taxonomie européenne.
L’énergéticien français EDF a de quoi se réjouir : les conditions annoncées par Bruxelles devraient permettre d’obtenir des financements verts à la fois pour la poursuite du grand carénage et la construction de nouveaux réacteurs nucléaires (y compris à l’export), comme le souhaite Emmanuel Macron.
Réduire les coûts de financement;
D’autres pays d’Europe centrale, comme la Pologne ou la République tchèque, avaient également plaidé pour un tel texte. Il faut dire qu’ils doivent remplacer leurs centrales à charbon très polluantes. Intégrer le nucléaire dans cette classification permettra une réduction des coûts de financement, cruciale pour les projets concernés.
L’Allemagne ferme ses derniers réacteurs nucléaires;
L’Allemagne a fait part de son opposition au projet sur la qualification du nucléaire comme énergie verte, rappelant que sa position sur ce point demeure « inchangée, le gouvernement reste convaincu que l’énergie nucléaire ne peut être qualifiée de durable ».
« En introduisant les flexibilités nécessaires pour trouver les conditions d’un accord politique, sans nuire à la transition environnementale, la Commission a résolu la quadrature du cercle », salue l’eurodéputé français Pascal Canfin (Renew), président de la commission environnement, qui estime qu’une majorité se dégagera au Parlement pour valider le texte.
Pascal Canfin invite à ne pas se tromper. « L’écologie s’insère totalement dans les trois axes mentionnés par Emmanuel Macron, assure-t-il. Quand on parle « puissance », l’enjeu est pour l’UE de fixer nos propres règles du jeu dans la mondialisation pour peser face à la Chine et les États-Unis, reprend le député européen. C’est précisément ce à quoi vise le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) une des quatorze mesures du « fit for 55 » et n’est ni plus ni moins que l’instauration d’une taxe carbone aux frontières des 27. L’enjeu est triple. Il est déjà d’éviter que les efforts climatiques et environnementaux de l’UE viennent saper la compétitivité de ses entreprises face à celles qui exportent leurs marchandises et services sur les marchés européens. Il s’agit aussi d’éviter les délocalisations d’activités industrielles vers les coins du globe où les conditions de production sont moins contraignantes, notamment au niveau environnemental. Il est enfin d’encourager le reste du monde à rehausser leurs exigences climatiques.
« Nous n’arriverons pas à faire adopter par les 27 l’ensemble du « fit for 55 » dans les six mois, c’est trop lourd », glisse de son côté Pascal Canfin. D’autant plus que ce paquet de quatorze mesures n’est pas le seul enjeu environnemental, en ce moment, à l’agenda européen. Mi-novembre 2021, Bruxelles a publié une proposition de loi visant à interdire l’importation sur le marché européen de produits ou matières premières qui contribuent, d’une façon ou d’une autre, à la déforestation ou la destruction de milieux naturels dans les régions tropicales. Sur ce texte aussi, aux forts enjeux, il reste à mettre d’accord les 27 États membres sur une version la plus ambitieuse possible. « Là encore, l’objectif est d’y parvenir sous présidence française », glisse l’eurodéputé.
La transition vers des économies européennes numériques, économes en énergie et neutres sur le plan climatique entraînera une augmentation significative de la demande de matière première
le rapporteur Hildegard Bentele (PPE, DE)
Constituer un approvisionnement durable et autonome en matériaux nécessaires à la production de technologies clés, le PE appelle à plus d’approvisionnement et de recyclage en Europe. Les matières premières (MPC) sont essentielles à la production d’un large éventail de biens et de technologies. La transition vers des économies européennes numériques, à haute efficacité énergétique et climatiquement neutres, entraînera une augmentation significative de la demande de MPC. Les technologies qui les requièrent, telles que les batteries et les moteurs électriques, seront essentielles pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris.
Le Parlement demande une stratégie européenne pour renforcer l’autonomie stratégique et la résilience de l’Europe en matière d’approvisionnement en MPC, en créant un marché secondaire pour les ressources recyclées contenant ces matériaux. Selon les propositions du Parlement, davantage de MPC devront provenir de l’UE et de son voisinage, les sources devront être diversifiées et la recherche devra se concentrer sur des alternatives durables à ces matériaux rares.
Le secteur minier et le recyclage des déchets doivent jouer un rôle clé !
Les députés estiment que se concentrer sur le recyclage ne sera pas, à court ou moyen terme, suffisant pour répondre à la demande croissante de MPC. Ils appellent à explorer les possibilités d’approvisionnement durable dans les États membres riches en MPC. Le Parlement invite les États membres à rendre les processus d’autorisation pour les projets de prospection et d’approvisionnement plus efficaces en termes de temps et de transparence, sans pour autant abaisser les normes environnementales et sociales.
Les projets MPC devraient également bénéficier de meilleures possibilités de financement dans le cadre des plans nationaux de relance et du règlement sur la taxonomie. Les efforts des États membres devraient être mis en commun via un projet important d’intérêt européen commun (IPCEI).
Elle note l’importance du recyclage des déchets compte tenu de la présence significative des MPC dans les équipements électriques et électroniques. La Commission et les États membres devraient améliorer leurs efforts pour collecter et recycler correctement les produits en fin de vie contenant des MPC au lieu de les laisser s’accumuler dans les foyers et les décharges, ou encore de les incinérer. Des contrôles plus stricts des exportations de l’UE des principaux déchets de MPC sont nécessaires. Une nouvelle task force doit être créée pour coordonner les efforts nationaux.
Nous demandons aux États membres de l’UE d’envisager le stockage stratégique des MPC afin de sécuriser leurs approvisionnements, et affirment que les futurs accords de libre-échange et de partenariat de l’UE devraient inclure des dispositions spécifiques sur les MPC.
Nous avons un paquet cohérent et ambitieux qui s’attaque à l’urgence d’avoir des chaînes d’approvisionnement en matières premières critiques stables et durables tout en assurant la compétitivité et l’emploi en Europe. Toutes les prévisions annoncent une augmentation de la demande de matières premières critiques en raison de la double transition. Nous nous engageons donc à renforcer nos efforts pour tirer pleinement parti de l’économie circulaire. Toutefois, les recherches montrent que ces efforts ne seront pas suffisants, du moins à court ou moyen terme. Nous devons donc mettre en place le cadre politique permettant une exploitation minière durable en Europe et dans les pays tiers.
Le rapport a été adopté par 543 voix contre 52, et 94 abstentions.
Selon la Commission européenne l’approvisionnement de nombreux MPC est fortement concentré en dehors de l’UE, ses principaux fournisseurs étant la Chine, la Turquie et l’Afrique du Sud. Le document indique que l’UE pourrait avoir besoin de 18 fois plus de lithium et de 5 fois plus de cobalt en 2030 pour les batteries des véhicules électriques et le stockage de l’énergie.
Le secteur des matières premières fournit environ 350 000 emplois dans l’UE, et plus de 30 millions dans les industries manufacturières en aval qui en dépendent, selon le Comité économique et social européen. La Commission estime que le passage à une économie circulaire pourrait entraîner une augmentation nette de 700 000 emplois dans l’UE d’ici à 2030.
Polémique et division sur l’avenir des énergies vertes ? Quel cadre pour avoir le tableau européen écologique ?
Nicolas Gonzalez Casares, Mep (Greens)
Les députés de l’UE réagissent rapidement aux plans controversés selon lesquels le nucléaire et le gaz seraient promus comme sources d’énergie écologiquement durables.
Esther de Lange, vice-présidente du groupe PPE de centre-droit du Parlement européen, a fait valoir « qu’enutilisant le gaz comme technologie de pont, nous pouvons réduire les émissions de CO2 plus rapidement en nous éloignant, par exemple, du charbon sans avoir à attendre le plein carbone. Les technologies gratuites étant largement disponibles »
L’eurodéputé néerlandais a ajouté : « dans de nombreuses régions de l’UE, le gaz peut aider à combler le fossé et à obtenir des résultats concrets plus rapidement ».
Cependant, pour d’autres décideurs politiques de l’UE, une telle classification du gaz serait incompatible avec les objectifs climatiques et énergétiques du Green Deal de l’UE.
L’eurodéputé socialiste espagnol, Nicolás González Casares a réagi :
La présidente de la Commission Ursula von der Leyen et d’autres hauts fonctionnaires de la Commission, rendent obligatoire le paiement du CO2 émis par le gaz fossile dans le cadre de l’EU ETS. Ils qualifient le gaz fossile de « durable » en tant qu’énergie renouvelable.
L’énergie nucléaire est une question controversée pour l’UE, car elle oppose deux groupes d’États membres opposés, menés par les deux plus grands, à savoir la France et l’Allemagne.
Les députés verts finlandais, par exemple, soutiennent le nucléaire dans le cadre d’un gouvernement de coalition à Helsinki. La Finlande est l’un des dix États membres de l’UE à demander que le nucléaire soit inclus dans les propositions de taxonomie dans une lettre adressée à la Commission à l’automne dernier.
La nouvelle législation européenne sur le climat doit aider les citoyens à passer aux énergies renouvelables tout en les protégeant des chocs de prix causés par la volatilité des prix des combustibles fossiles.
La protection des citoyens est l’objectif du travail que nous menons avec la mise en œuvre de l’accord vert de l’UE et du paquet Fit for 55.
Nous devons nous concentrer sur la mise en œuvre du paquet de manière ambitieuse et équitable avec la dimension sociale, bien sûr, avec l’efficacité énergétique, la décarbonisation du système énergétique grâce aux énergies renouvelables durables.
La poussée législative la plus récente – le paquet « Fit for 55 » déposé en juillet 2021 – a vu des objectifs accrus pour les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique ainsi qu’une protection accrue pour les citoyens vulnérables.
Quelques mois plus tard, l’Europe a constaté à quel point ces mesures étaient nécessaires alors que les prix élevés de l’énergie frappaient les consommateurs, faisant craindre que les ménages les plus vulnérables ne soient davantage plongés dans la pauvreté et l’exclusion sociale.
La législation Fit for 55 place les citoyens au centre de la transition énergétique, notamment par le biais de mesures visant à protéger les ménages vulnérables.
La crise énergétique actuelle met en évidence la nécessité pour les citoyens de se transformer en consommateurs actifs qui cherchent des moyens de réduire leur facture énergétique en isolant mieux leurs maisons et en optant pour des options plus vertes comme les pompes à chaleur électriques ou les panneaux solaires.
Mais même si les consommateurs les recherchent, ils peuvent avoir du mal à trouver des conseils sur la meilleure solution pour eux, ou à trouver quelqu’un pour l’installer.
Pour y remédier, les pays de l’UE doivent lever les barrières administratives qui empêchent les consommateurs d’installer des énergies renouvelables, ce qui nécessite la pleine mise en œuvre de la législation européenne existante.
La priorité, bien sûr, devrait être de vraiment donner aux consommateurs les moyens de passer à l’efficacité énergétique et aux énergies renouvelables en leur donnant accès, par exemple, aux installateurs à des guichets uniques, et en leur donnant accès à des incitations financières.
Développer les énergies renouvelables
À long terme, le renforcement de la capacité d’énergie renouvelable de l’Europe protégerait également les consommateurs des hausses de prix, car cela augmenterait la quantité d’énergie bon marché produite localement et réduirait la dépendance de l’UE vis-à-vis des importations étrangères.
Le paquet Fit for 55 comprend un objectif d’augmenter la capacité d’énergie renouvelable à 40 % du bouquet énergétique de l’Europe, soit environ le double du niveau actuel.
Mais, alors que l’Europe fait de bons progrès dans le renforcement de ses capacités renouvelables, il existe encore des obstacles qui la désavantagent.
L’électricité doit être compétitive. Cependant, les marchés de gros actuels que nous voyons ces semaines ne contribuent pas à promouvoir la notification nécessaire.
Cela fait écho aux appels de pays comme la France et l’Espagne à dissocier les prix de l’électricité des prix du gaz. L’argument est que les prix volatils du gaz font grimper le coût de l’énergie propre, mais jusqu’à présent, il y a eu peu de mouvement de la part de l’exécutif de l’UE pour résoudre ce problème.
Renforcer les énergies renouvelables en mer pour atteindre les objectifs climatiques
Dans un rapport adopté mercredi, les députés ont fait part de leurs recommandations pour accélérer le déploiement d’éoliennes en mer.
Le rapport adopté en réponse à une communication de la Commission européenne souligne que l’atteinte des objectifs de 2030 et 2050 nécessite l’accélération du déploiement des énergies renouvelables en mer, et que l’espace maritime et les côtes doivent être gérés de manière plus durable pour libérer leur potentiel. Les députés affirment qu’une économie neutre en carbone nécessite le déploiement d’énergies renouvelables à une échelle sans précédent, et soulignent l’urgence qu’il y a à améliorer et développer les infrastructures existantes. De nombreux États membres sont en retard dans la transition nécessaire vers les énergies renouvelables, ajoutent-ils.
Les députés insistent sur la nécessité de raccourcir les procédures pour l’obtention d’un permis et appellent les États membres à mettre en place un processus transparent et à envisager d’introduire des délais pour la délivrance des permis lorsque cela est nécessaire.
Ils ajoutent que l’UE est un leader technologique dans le domaine de la production des énergies renouvelables en mer et pourrait s’attendre à une dynamisation importante de son économie en soutenant la croissance de la production d’énergies propres. Le fonds de relance NextGenerationEU offre une occasion unique de mobiliser des capitaux en plus des investissements privés, précisent-ils.
Construire un consensus autour des projets d’éoliennes en mer
Les députés affirment que les parcs éoliens en mer peuvent être bénéfiques pour la biodiversité s’ils sont conçus et construits de manière durable, et qu’ils doivent coexister avec d’autres activités, telles que la pêche et le transport maritime. Ils soulignent que beaucoup reste à faire pour que l’opinion publique accepte les éoliennes en mer et pour convaincre les citoyens que les énergies renouvelables sont essentielles pour atteindre l’indépendance énergétique et la sécurité d’approvisionnement.
Il est essentiel de concevoir, de développer et de déployer les énergies en mer de manière circulaire et renouvelable, alors que des quantités substantielles de métaux et de minéraux sont nécessaires, affirment les députés. Ils appellent en outre à une interdiction de la mise en décharge des pales d’éoliennes déclassées dans toute l’UE d’ici 2025.
Citation
Le député en charge du dossier, Morten Petersen (Renew Europe, DK), a déclaré: ‘‘La stratégie pour les énergies renouvelables en mer est indispensable à la transition verte, pour laquelle le temps est compté. Nous avons besoin de beaucoup d’électricité verte pour atteindre les objectifs climatiques et la stratégie pour les énergies renouvelables en mer est absolument essentielle à cet égard.
Le vote d’aujourd’hui démontre que nous comprenons tous l’urgence de cette question et que nous mettons les énergies renouvelables en mer au cœur de notre lutte contre le changement climatique. Nous devons introduire des délais et éliminer les nombreux obstacles qui bloquent encore l’intégration rapide et réussie des énergies renouvelables en Europe.’’
Le rapport a été adopté par 518 voix pour, 88 contre et 85 abstentions.
Contexte
Selon la Commission européenne, les objectifs en matière de production d’énergie renouvelable en mer dans tous les bassins maritimes de l’UE seront d’au moins 60 GW d’ici 2030 et de 340 GW d’ici 2050. Les députés soulignent que le coût des éoliennes en mer a chuté de façon spectaculaire au cours des deux dernières décennies (de 48% entre 2010 et 2020), faisant de ces dernières l’une des sources d’énergie les plus compétitives. Toutefois, sans une élimination progressive des combustibles fossiles et de leurs subventions, il sera impossible d’atteindre les objectifs en matière d’énergies renouvelables et de limiter le réchauffement climatique à moins de 1,5 degré d’ici à la fin du siècle, estiment-ils.
LES VERTS-ALE : Mettre un terme au financement des combustibles fossiles lors de la COP26
Marie Toussaint, membre Verts-ALE de la commission environnement & Yannick Jadot, membre Verts-ALE de la commission environnement
Aujourd’hui, les membres du Parlement européen ont débattu de la position de l’UE en vue des négociations climatiques COP26 qui se dérouleront à Glasgow le mois prochain. La résolution, qui servira de mandat pour la délégation du Parlement à la COP26, sera votée demain.
Les plans nationaux actuels (NDC) conduiraient encore à une augmentation d’environ 16% des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2030 par rapport à 2010, alors qu’elles devraient être réduites d’au moins -45% au niveau mondial pour rester sous la barre des 1,5°C d’ici la fin du siècle.
Déclaration de Marie Toussaint, membre Verts-ALE de la commission environnement :
« Cette COP doit être celle du sursaut : à Glasgow, nous devons sonner le glas des fossiles. Un mouvement important naît, celui de l’engagement pour la non-prolifération des énergies fossiles, et pour cesser d’accorder des fonds à ces énergies du passé. »
« Nous apprenons aujourd’hui que Total connaissait son impact sur le climat depuis 1971 mais a contribué à retarder les politiques climatiques. Les temps changent : bien que le secteur de l’énergie, encore massivement lié aux fossiles, soit responsable de 35% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde, on voit aujourd’hui des multinationales comme Total et Shell poursuivies dans plusieurs États pour l’impact climatique de leurs activités.
L’impunité des fossoyeurs du climat doit cesser et cela passe aussi par la reconnaissance du crime d’écocide, outil indispensable pour orienter notre économie vers le respect des limites planétaires. »
Déclaration de Yannick Jadot, membre Verts-ALE de la commission environnement :
« Nous subissons le conformisme et la complaisance des gouvernements vis à vis des lobbys des énergies sales, qui nous empêchent d’investir massivement dans les économies d’énergie et les énergies renouvelables. »
« C’est en supprimant toute subvention publique aux énergies fossiles, en isolant les logements et en déployant les énergies renouvelables, moins chères que le nucléaire ou les fossiles, que nous lutterons contre le dérèglement climatique et l’explosion de la facture énergétique. »
« Alors à Glasgow, faisons déjà une partie du chemin, mettons fin aux subventions aux énergies fossiles, y compris en Europe. »
En savoir plus :
Six ans après l’Accord de Paris de 2015, la COP26 sera un moment clé pour faire le point sur les progrès effectués. Mais ce sera aussi l’occasion d’intensifier les engagements pris et de définir un plan d’action clair sur la manière dont les objectifs d’action climatique seront atteints à court, moyen et long terme.
De 2016 à 2020, les 60 plus grandes banques du monde ont versé 3 800 milliards de dollars pour les combustibles fossiles. Même après avoir pris l’engagement de supprimer progressivement les subventions aux énergies fossiles, les membres du G20 continuent de fournir chaque année au moins trois fois plus de financements publics internationaux pour les combustibles fossiles (77 milliards USD) que pour les énergies propres (28 milliards USD).
Fiscalité verte dans le cœur de l’économie- 2 visages du climat s’oppose : Quel direction ?
Yannick Jadot MEP (Greens)
Quelle chemin écologique sera proposée pour sauver le climat. On indique pour sauver le climat qu’il faut taxer les riches. L’impôt sur la fortune (ISF) climatique est l’une des propositions écologiques avancées pour la présidentielle de 2022. Cette taxation des riches, qui prendrait en compte les émissions de carbone, servirait à pénaliser les investissements climaticides.
L’idée trace peu à peu son chemin. La proposition d’un impôt sur la fortune (ISF) climatique a fait irruption dans le débat de la présidentielle. Pour l’instant c’est peut-être, d’ailleurs, la seule proposition de fond, écologique, qui ait réussi à percer dans ce climat morose où domine la pensée réactionnaire. À gauche, les différents candidats se sont réapproprié la mesure, d’abord au sein de la primaire écologiste avec Éric Piolle et Yannick Jadot, mais aussi chez les socialistes et la France insoumise.
Avant d’entrer dans l’arène politique, l’ISF climatique a d’abord été élaboré au sein de la société civile. Son idée a germé dans les bureaux de Greenpeace il y a tout juste un an. Alors que le projet de loi de finances était discuté à l’Assemblée nationale, les membres de l’ONG ont cherché une manière de relancer le débat autour de la fiscalité verte et de poser la question du juste « partage de l’effort » face au réchauffement climatique.
Pour l’instant, le gouvernement peine à trouver des arguments pour s’opposer à cette mesure :
À l’Assemblée nationale, les amendements du groupe Écologie Démocratie Solidarité (EDS), des socialistes et de la France Insoumise ont été balayés sans débat, au motif que l’ISF climatique « augmenterait la fiscalité ».
Barbara Pompili a aussi botté en touche : « L’ISF climatique que Yannick Jadot propose, vous le feriez ? » demande notre journaliste « Sur l’ISF climatique, ce que nous considérons, c’est qu’il faut protéger les Français de la hausse des prix », a répondu la ministre de la Transition écologique, et donc il y a plein d’outils, dont certains que nous mettons en place. Yannick Jadot en propose d’autres, mais vous voyez bien que l’important, c’est de protéger les Français et surtout de faire en sorte qu’à l’avenir ils puissent faire face au changement climatique. »
En juin 2020, la Convention citoyenne pour le climat, instituée par le gouvernement, avait également préconisé la création d’« ISF vert »,mais l’exécutif n’avait pas repris leur proposition. Avec la présidentielle, Greenpeace espère maintenant imposer le sujet. Le moment semble propice, estime l’association. Et Clément Sénéchal de citer Victor Hugo :« Rien n’arrête une idée dont le temps est venu. »
Présidence française du Conseil de l’Union européenne en 2022 : Quelles sont les priorités des écologistes ?
Yannick Jadot, député européen et candidat à l’élection présidentielle de 2022, s’est exprimé sur ses attentes envers le président Macron dans le cadre de la Présidence française du Conseil de l’Union européenne (PFUE), et sur ses intentions s’il prenait sa succession.
« L’Europe est un sujet absolument essentiel pour les écologistes » a affirmé, en introduction, Yannick Jadot. Et la PFUE pourrait être une période d’influence pour orienter les politiques européennes vers davantage d’écologie. D’ailleurs, le député européen a rappelé que le paquet Climat-Énergie de 2008 avait été adopté sous présidence française.
Dans cette « feuille de route pour une PFUE écologiste », Yannick Jadot a indiqué souhaiter que la présidence française permette d’aller plus loin dans les objectifs de réduction des gaz à effet de serre (-65% d’ici 2030), d’élargir les objectifs climatiques aux importations européennes, et d’empêcher l’intégration des transports et des logements dans le marché carbone, ce qui serait « une irresponsabilité totale d’un point de vue social » selon lui.
Sur la thématique des droits de l’Homme et de la justice, Yannick Jadot a exhorté Emmanuel Macron à boycotter les Jeux Olympiques de Pékin – à l’instar des États Unis – et de « peser de tout son poids » pour que l’Europe engage des procédures à l’encontre de la Hongrie et de la Pologne. Il a par ailleurs rappelé que « l’un des enjeux de la PFUE sera le nouveau pacte pour l’asile et l’immigration ».
Une période d’influence
Lors de son intervention, Yannick Jadot ne s’est pas contenté d’énoncer ses aspirations dans la cadre d’une PFUE macroniste. Il a également détaillé les grands dossiers qu’il porterait et les directions qu’il prendrait s’il prenait la suite de la PFUE. Il jouerait alors de l’influence d’une telle position pour « porter au niveau européen la fin du glyphosate », « élargir le plan de relance », « redéfinir le pacte de stabilité ». Au détour d’une formule bien sentie – « la France est notre maison, l’Europe est notre village » -, Yannick Jadot a laissé entrevoir que s’il est élu à la tête de la France, il mènera une politique prenant en compte l’échelle européenne. « Les écologistes peuvent créer une dynamique pour que la France soit forte et construise une Europe puissante » a-t-il souligné.
Le député européen a toutefois regretté le maintien de la PFUE pendant la période électorale. « Le président Macron a fait le choix d’une PFUE biaisée, réduite, tronquée » a-t-il lâché. « Le pouvoir d’influence de la France va en être réduit. »