Constituer un approvisionnement durable et autonome en matériaux nécessaires à la production de technologies clés, le PE appelle à plus d’approvisionnement et de recyclage en Europe. Les matières premières (MPC) sont essentielles à la production d’un large éventail de biens et de technologies. La transition vers des économies européennes numériques, à haute efficacité énergétique et climatiquement neutres, entraînera une augmentation significative de la demande de MPC. Les technologies qui les requièrent, telles que les batteries et les moteurs électriques, seront essentielles pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris.
Le Parlement demande une stratégie européenne pour renforcer l’autonomie stratégique et la résilience de l’Europe en matière d’approvisionnement en MPC, en créant un marché secondaire pour les ressources recyclées contenant ces matériaux. Selon les propositions du Parlement, davantage de MPC devront provenir de l’UE et de son voisinage, les sources devront être diversifiées et la recherche devra se concentrer sur des alternatives durables à ces matériaux rares.
Le secteur minier et le recyclage des déchets doivent jouer un rôle clé !
Les députés estiment que se concentrer sur le recyclage ne sera pas, à court ou moyen terme, suffisant pour répondre à la demande croissante de MPC. Ils appellent à explorer les possibilités d’approvisionnement durable dans les États membres riches en MPC. Le Parlement invite les États membres à rendre les processus d’autorisation pour les projets de prospection et d’approvisionnement plus efficaces en termes de temps et de transparence, sans pour autant abaisser les normes environnementales et sociales.
Les projets MPC devraient également bénéficier de meilleures possibilités de financement dans le cadre des plans nationaux de relance et du règlement sur la taxonomie. Les efforts des États membres devraient être mis en commun via un projet important d’intérêt européen commun (IPCEI).
Elle note l’importance du recyclage des déchets compte tenu de la présence significative des MPC dans les équipements électriques et électroniques. La Commission et les États membres devraient améliorer leurs efforts pour collecter et recycler correctement les produits en fin de vie contenant des MPC au lieu de les laisser s’accumuler dans les foyers et les décharges, ou encore de les incinérer. Des contrôles plus stricts des exportations de l’UE des principaux déchets de MPC sont nécessaires. Une nouvelle task force doit être créée pour coordonner les efforts nationaux.
Nous demandons aux États membres de l’UE d’envisager le stockage stratégique des MPC afin de sécuriser leurs approvisionnements, et affirment que les futurs accords de libre-échange et de partenariat de l’UE devraient inclure des dispositions spécifiques sur les MPC.
Nous avons un paquet cohérent et ambitieux qui s’attaque à l’urgence d’avoir des chaînes d’approvisionnement en matières premières critiques stables et durables tout en assurant la compétitivité et l’emploi en Europe. Toutes les prévisions annoncent une augmentation de la demande de matières premières critiques en raison de la double transition. Nous nous engageons donc à renforcer nos efforts pour tirer pleinement parti de l’économie circulaire. Toutefois, les recherches montrent que ces efforts ne seront pas suffisants, du moins à court ou moyen terme. Nous devons donc mettre en place le cadre politique permettant une exploitation minière durable en Europe et dans les pays tiers.
Le rapport a été adopté par 543 voix contre 52, et 94 abstentions.
Selon la Commission européenne l’approvisionnement de nombreux MPC est fortement concentré en dehors de l’UE, ses principaux fournisseurs étant la Chine, la Turquie et l’Afrique du Sud. Le document indique que l’UE pourrait avoir besoin de 18 fois plus de lithium et de 5 fois plus de cobalt en 2030 pour les batteries des véhicules électriques et le stockage de l’énergie.
Le secteur des matières premières fournit environ 350 000 emplois dans l’UE, et plus de 30 millions dans les industries manufacturières en aval qui en dépendent, selon le Comité économique et social européen. La Commission estime que le passage à une économie circulaire pourrait entraîner une augmentation nette de 700 000 emplois dans l’UE d’ici à 2030.