L’Union européenne a élaboré un projet visant à qualifier certaines centrales électriques fonctionnant au gaz naturel et à l’énergie nucléaire d’investissements comme « de transition » ou « écologiques », à condition toutefois qu’elles répondent à des critères spécifiques.
En réservant le label « écologique » aux projets réellement respectueux du climat, le système vise à rendre ces investissements plus attrayants pour les capitaux privés et à mettre un terme au ’’greenwashing’’.
Les investissements dans les centrales nucléaires seront qualifiés d’écologiques si ces dernières disposent d’un plan, de fonds et d’un site pour l’élimination des déchets radioactifs en toute sécurité.
La prolongation de la durée de vie des centrales existantes sera également considérée comme écologique si elles respectent « les normes de sécurité les plus élevées possibles ».
Les investissements dans les centrales électriques fonctionnant au gaz naturel seront également considérés comme écologiques si elles remplissent certaines conditions.
La production d’électricité à partir du gaz et du nucléaire serait qualifiée d’écologique du fait qu’il s’agit d’activités « de transition ».
« En tenant compte des avis scientifiques et des progrès technologiques actuels, ainsi que des différents défis que pose la transition dans les États membres, la Commission estime que le gaz naturel et le nucléaire ont un rôle à jouer pour faciliter la transition vers un avenir essentiellement constitué d’énergies renouvelables », a expliqué la Commission européenne dans un communiqué.
Pour aider les États ayant des contextes énergétiques différents à effectuer la transition, « dans certaines conditions, des solutions qui ne semblent pas vraiment écologiques à première vue peuvent être intéressantes », a indiqué une source de la Commission.
Un examen approfondi
Ce projet est enlisé dans le lobbying exercé par les gouvernements depuis plus d’un an et les États membres ne sont pas d’accord sur les types de carburants qui sont réellement durables et ceux qui ne le sont pas.
Les États membres de l’UE, notamment la République tchèque, la Finlande et la France, qui produisent environ 70 % de leur électricité grâce à l’énergie nucléaire, considèrent que cette énergie est essentielle à l’élimination progressive de l’électricité produite à partir du charbon.
Toutefois, d’autres États, comme le Luxembourg, l’Allemagne et l’Autriche, sont fermement opposés à l’énergie nucléaire.
Les eurodéputés verts ont, eux aussi, critiqué cette proposition. Le législateur allemand Michael Bloss nous a notamment confié : « Qualifier le nucléaire et le gaz d’écologiques est du pur greenwashing ! Malheureusement, c’est ce qu’a fait la Commission européenne sous la direction d’Ursula von der Leyen. Nous, les Verts/ALE, nous y opposons fermement. Une véritable transition énergétique au niveau européen n’est possible qu’avec 100 % d’énergies renouvelables ! »
Coupe du monde : Le stade durable du Qatar pour 2022 ne serait que de la « com’ », selon certains détracteurs
Alors que le football fait l’objet de pressions pour devenir neutre en carbone, l’une des principales sources d’émissions demeure les stades qui doivent être construits pour chaque coupe du monde, un problème que le Qatar cherche à résoudre.
Le Qatar a fièrement présenté le stade 974 au monde entier. Fabriqué à partir de conteneurs d’expédition recyclés, le stade porte le nom du nombre de conteneurs utilisés et de son code régional qatari.
La conception, basée sur des éléments modulaires préfabriqués, a permis de réduire les déchets générés lors de la production et sur place pendant la construction, affirment les propriétaires.
La question dugreenwashing :
Les défenseurs de l’environnement craignent que le nouveau stade ne soit qu’un vaste exercice de greenwashing. Le stade, construit à partir de matériaux recyclés lui permet d’être démonté et transformé en de multiples stades plus petits ou d’être mis à la casse facilement.
Pourtant, le stade innovant situé en bord de mer, qui peut se passer de systèmes de refroidissement en raison de sa construction et de son emplacement, n’est qu’un des huit stades massifs construits par le Qatar pour la coupe du monde 2022.
« Cela ne signifie pas qu’ils sont les plus grands coupables au monde. Cela signifie simplement qu’ils ont un devoir », a déclaré Mme Hajj à DW.
Les résidents du Qatar ont l’une des plus grandes empreintes carbones par habitant en raison de leur économie basée sur le pétrole dans un environnement relativement inhospitalier nécessitant un refroidissement artificiel.
Pour tenir l’engagement du Comité d’organisation de « mesurer, atténuer et compenser toutes les émissions de gaz à effet de serre (GES) de la Coupe du Monde de la FIFA 2022 », il faudra en fin de compte une quantité massive de « compensations carbone », car la majorité des émissions provenant des voyages en avion et de la construction des sites sont difficiles à réduire.
Compenser les « émissions inévitables » en plantant un million d’arbres, comme l’a promis le Qatar, plutôt qu’en utilisant l’énergie solaire ou éolienne pour refroidir les stades, n’est pas ce que Phillip Sommer, de l’association allemande de protection de l’environnement, qualifierait de durable.
Ni les organisateurs comme le SC ni la FIFA « ne devraient compter sur des compensations, mais bien sur des investissements directs dans l’énergie solaire ou éolienne, et lier les conditions des sites à l’empreinte climatique des pays membres », nous affirmait Michael Bloss, législateur européen des Verts.