Le rapport 2020 est le premier depuis le lancement de notre nouvelle stratégie de durabilité et de croissance intitulée le Green Deal européen. Une Union Energétique qui fonctionne bien est la base nécessaire pour tenir notre engagement de neutralité climatique d’ici 2050.
Parallèlement à ce rapport, j’ai présenté trois initiatives clés : la vague de rénovation, la stratégie sur le méthane et les recommandations de la Commission sur la pauvreté énergétique.
Les initiatives du paquet énergie sont des tremplins importants pour atteindre notre plan d’action pour le climat de 2030. Elles nous permettront de saisir l’important potentiel de décarbonisation des bâtiments et de lutter contre la pauvreté énergétique afin de ne laisser personne derrière dans la transition vers les énergies propres.
Les plans nationaux pour l’énergie et le climat resteront également un outil important pour atteindre la réduction minimale de 55 % des gaz à effet de serre. En collaboration avec l’État de l’Union énergétique, nous avons également publié une évaluation détaillée des plans de chaque État membre. Les PENC définitifs sont complets, solides et ambitieux. Notre analyse montre que chaque État membre a encore du travail à faire, notamment en matière d’efficacité énergétique. Mais dans l’ensemble, nous allons dans la bonne direction. Les plans démontrent que l’Europe peut atteindre des objectifs ambitieux en matière de climat.
La Commission assurera un suivi clair et complet de ces plans, notamment en ce qui concerne les progrès de la mise en œuvre et la nécessité de réviser le niveau d’ambition des PNEC afin de refléter un objectif de réduction des émissions de carbone plus élevé pour 2030.
Le rapport sur l’état de l’Union en matière d’énergie donne un aperçu des progrès de l’Union européenne en matière d’énergie dans toutes ses dimensions. Je voudrais me concentrer sur trois domaines :
Premièrement, nous savons que la réalisation d’une ambition climatique plus élevée dans le secteur de l’énergie est un véritable défi en matière d’investissement. Le rapport sur l’état de l’Union en matière d’énergie présente les possibilités de financement offertes par le mécanisme de relance économique et les autres instruments de l’UE. En particulier, l’enquête annuelle sur la croissance durable a identifié trois domaines phares liés à l’énergie : les technologies énergétiques propres, la rénovation et les transports durables, sur lesquels les États membres peuvent concentrer leurs plans de rénovation nationaux. Cela montre que le programme NextGenerationEU offre une occasion sans précédent de mobiliser des ressources pour promouvoir la transformation verte et numérique de nos économies et que nous devrions l’utiliser. Le rapport montre toutefois que les budgets nationaux consacrent une part décroissante à la recherche et à l’innovation en matière d’énergie propre. Si l’on mesure les volumes de financement de la recherche en pourcentage du PIB, l’Europe a l’un des taux les plus faibles parmi les grandes économies mondiales. Les investissements du secteur privé dans les priorités de R&D de l’Union européenne en matière d’énergie ralentissent également. Je suis très préoccupée par cette tendance.
Deuxièmement, le rapport montre que le volume des subventions énergétiques, en particulier pour les combustibles fossiles, est encore très important. Les subventions aux combustibles fossiles s’élevaient à 50 milliards d’euros dans l’UE en 2018, soit un tiers de l’ensemble de nos subventions énergétiques. Le Green Deal européen est clair : les subventions aux combustibles fossiles doivent cesser. Elles restent un obstacle majeur à une transition énergétique et climatique rentable, mais aussi à un marché intérieur qui fonctionne. C’est pourquoi la Commission renforcera sa coopération avec les États membres afin de supprimer progressivement les subventions aux combustibles fossiles et de réduire la consommation de ces derniers. Les subventions en faveur de l’énergie devraient viser à stimuler l’adoption de nouvelles technologies énergétiques, à promouvoir des modèles de consommation d’énergie durables et à réduire la facture énergétique.
Troisièmement, le rapport de cette année sur l’état de l’Union en matière d’énergie a inclus pour la première fois un rapport sur la compétitivité de l’industrie des énergies propres en Europe. Les conclusions sont assez significatives. La croissance du secteur des technologies énergétiques propres a largement dépassé celle du secteur de l’énergie conventionnelle. Les technologies énergétiques propres ont créé plus d’emplois et ont ajouté plus au produit intérieur brut et à la productivité du travail. Le rapport sur la compétitivité montre également que l’industrie européenne occupe une position mondiale forte dans certaines des technologies clés, à savoir l’énergie offshore, l’énergie solaire, le stockage, les batteries et l’hydrogène – des technologies qui ont un potentiel de développement important dans les années à venir.
Dans les mois à venir, nous ferons avancer ces éléments et nous concentrerons nos discussions avec toutes les parties prenantes sur une approche « fondée sur la chaîne de valeur », afin d’aider les industries et les innovateurs de l’UE à maintenir ou à atteindre un succès mondial.