Pour les élus, la réforme ferroviaire à venir fait débat
Bien qu’après la présentation du rapport Spinetta sur « l’avenir du transport ferroviaire » et les annonces faites par le Premier ministre le 26 février, les inquiétudes sur le devenir des petites lignes restent bien présentes chez les élus locaux. Ceux de l’Association des petites villes de France (APVF) disent rester vigilants, notamment à cause des « possibles pressions qui pourraient être exercées sur les régions » pour fermer certaines lignes. Le communiqué des petites villes indique que les constats du Premier ministre sont partagés sur « la situation alarmante de certaines lignes ferroviaires en termes de vétusté, de retards et d’annulations de train. » Mais, si les fermetures de lignes ne seront pas « décidées depuis Paris », cela signifie-t-il que les suppressions pourraient être décidées par les conseils régionaux, et qu’ils endossent l’impopularité de telles décisions ? C’est en substance ce que remarquent les élus, rappelant « qu’une concertation étroite avec les élus locaux doit présider à chaque décision impactant l’aménagement du territoire. »
Pour sa part, l’Assemblée des communautés de France (AdCF) a réaffirmé « son attachement à un maillage ferroviaire de proximité » et souhaite donc être également associée à la concertation sur l’avenir des lignes de proximité. L’AdCF précise que « le développement et la cohésion des territoires ont besoin d’un maillage ferroviaire de proximité (…), qui demeurent indispensables pour de nombreux bassins de vie. » Aussi, le bon emploi de l’argent public et la nécessité de faire des choix d’investissement doivent être des décisions collectives, car, précise l’association : « il ne saurait y avoir de transports collectifs sans subventions publiques tant en investissement qu’en fonctionnement. » Un débat public lui semble donc nécessaire afin de « déterminer l’effort d’investissement public dont le pays a besoin dans les prochaines années pour entretenir son patrimoine et ses infrastructures, etc. » Des efforts sont également à poursuivre sur les nouvelles mobilités, mais aussi sur les stratégies intermodales, qui devraient comprendre les lignes à faible trafic. Ainsi, est-il évoqué la piste de l’ouverture de ces lignes à de nouveaux opérateurs, qui pourrait permettre de confirmer « l’utilité sociale de ces petites lignes ».
Pour en savoir plus : lire le rapport, remis au Premier ministre le 15 février 2018, de Jean-Cyril Spinetta sur » l’avenir du transport ferroviaire «