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Vers un plan de relance circulaire de l’UE

Jean HORNAIN, Directeur de CITEO

L’économie circulaire est un retour aux fondamentaux de l’économie : la gestion des ressources rares. L’ambition de Citeo : faire de ce que nous appelons aujourd’hui des déchets, les ressources de demain.
Entretien avec JEAN HORNAIN, Directeur général de Citeo

 

JEAN HORNAIN

Qu’est-ce que Citeo ?

L’entreprise Citeo est née de la fusion d’Eco-Emballages et d’Ecofolio. Ces deux sociétés en charge de la fin de vie des emballages ménagers et des papiers se sont unies pour franchir un nouveau cap dans le recyclage en France en apportant des solutions efficaces et innovantes aux entreprises, aux citoyens et aux collectivités territoriales.

Notre ambition est de créer une dynamique dans laquelle performance économique et performance environnementale se conjuguent pour répondre aux attentes croissantes de responsabilité et d’efficacité de la société. Une dynamique circulaire, co-construite, et citoyenne pour créer de nouvelles ressources, de nouveaux produits et de nouveaux emplois.

Le Gouvernement vient de lancer les travaux qui doivent aboutir à une feuille de route en faveur de l’économie circulaire. Citeo est un acteur engagé dans cette nouvelle économie et salue l’initiative du Gouvernement. Cette feuille de route est une belle opportunité de donner une nouvelle impulsion à un mouvement irréversible qui doit permettre de protéger notre planète et les générations futures. Citeo entend contribuer aux réflexions engagées partout où notre expertise peut éclairer et faire avancer les débats.

 

Comment consommer moins de ressources et mieux concevoir les produits ?

L’économie circulaire offre l’opportunité aux entreprises de réduire significativement leur impact environnemental grâce aux économies de matière et à la réduction des déchets. Citeo offre de nombreux services à plus de 30 000 entreprises pour les accompagner dans des démarches d’écoconception. Nous avons développé des outils numériques simples qui permettent de tester la recyclabilité et de calculer le bilan environnemental des emballages. Nous dispensons aussi de nombreuses formations. Notre ambition est de faire que l’écoconception devienne un sujet prioritaire dans toutes les entreprises françaises.

 

Comment, selon vous, mieux collecter et recycler les produits mis sur le marché ?

Le Gouvernement entend fixer de nouvelles ambitions en matière de recyclage, notamment celui des plastiques. Citeo y travaille déjà ardemment avec l’extension des consignes de tri qui va permettre à tous les Français de trier 100 % de leurs emballages d’ici 2022. Environ 135 000 tonnes de nouveaux plastiques supplémentaires vont être collectées chaque année. De nouvelles filières de recyclage sont nécessaires pour les traiter. Ces nouveaux plastiques ne seront toutefois pas tous recyclables immédiatement. C’est pourquoi il ne faut pas négliger le potentiel de la valorisation énergétique et de la production de combustibles solides de récupération (CSR), qui constituent une solution transitoire intéressante.

Mieux collecter et mieux recycler passera aussi par la modernisation de l’outil industriel. Il existe en France un parc de 203 centres de tri, trop fragmenté et sous-équipé pour traiter des nouveaux gisements plus importants et plus complexes. Sans transformation importante de l’outil industriel les coûts de traitement pourraient croître de 50 % d’ici 2030. On doit viser un parc de 120 à 130 centres de tri de plus grande capacité et équipés en technologies modernes d’ici 2025. Citeo consacrera une large part de son plan d’investissements de 190 millions d’euros sur les cinq prochaines années à cet objectif. Il faut parallèlement trouver des solutions pour donner de la visibilité aux opérateurs des déchets et faciliter leurs investissements en France.

 

L’un des principaux freins actuels au recyclage est le faible recours aux matières recyclées. Comment peut-on assurer des débouchés et stimuler la demande en produits recyclés ?

Il faut d’abord rappeler que le recours aux matières recyclées fonctionne très bien pour des matériaux comme le verre, le papier, le carton ou le métal. Le problème existe principalement pour les plastiques. Avec les cours du pétrole actuels il est plus avantageux d’utiliser des résines vierges. Pour stimuler la demande, on peut imaginer de donner un avantage à la matière recyclée en utilisant les leviers de la fiscalité ou de la commande publique.

Des outils comme les « Green Deals » permettraient aussi de mobiliser les industriels fabricants de plastique et de sécuriser les débouchés pour les résines plastiques issues du recyclage.

 

Le « Paquet économie circulaire » actuellement en discussion au niveau européen va-t-il faire évoluer les filières à responsabilité élargie des producteurs (REP) ?

Le modèle de la REP pour les emballages ménagers et papiers en France repose sur un partenariat privé-public entre l’industrie et les collectivités locales. Ensemble, nous sommes parvenus à recycler 68 % des emballages ménagers et 55 % des papiers graphiques. La clé de cette collaboration réussie réside dans un principe de responsabilité partagée traduit dans le schéma financier : la prise en charge par les entreprises de la majeure partie des coûts de collecte et de tri (80 % des coûts nets optimisés à 75 % de taux de recyclage pour les emballages). Cela a été conçu pour être juste à la fois envers les producteurs, qui ne doivent pas assumer la totalité des coûts qu’ils ne peuvent qu’influencer, et envers les municipalités désireuses de conserver le pouvoir organisationnel.

Notre modèle a porté ses fruits jusqu’à ce jour. Dans le futur, avec l’arrivée de la concurrence en France et de possibles changements liés au Paquet Economie Circulaire, il faudra être prêt à le faire évoluer pour aller encore plus loin et faire des français les champions de la consommation responsable, du tri et du recyclage dans un cadre économique performant.

www.citeo.com

 

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